Job 7
Louis Segond
7 Le sort de l'homme sur la terre est celui d'un soldat, Et ses jours sont ceux d'un mercenaire.
2 Comme l'esclave soupire après l'ombre, Comme l'ouvrier attend son salaire,
3 Ainsi j'ai pour partage des mois de douleur, J'ai pour mon lot des nuits de souffrance.
4 Je me couche, et je dis: Quand me lèverai-je? quand finira la nuit? Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour.
5 Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se dissout.
6 Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand, Ils s'évanouissent: plus d'espérance!
7 Souviens-toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront pas le bonheur.
8 L'oeil qui me regarde ne me regardera plus; Ton oeil me cherchera, et je ne serai plus.
9 Comme la nuée se dissipe et s'en va, Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas;
10 Il ne reviendra plus dans sa maison, Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus.
11 C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l'angoisse de mon coeur, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme.
12 Suis-je une mer, ou un monstre marin, Pour que tu établisses des gardes autour de moi?
13 Quand je dis: Mon lit me soulagera, Ma couche calmera mes douleurs,
14 C'est alors que tu m'effraies par des songes, Que tu m'épouvantes par des visions.
15 Ah! je voudrais être étranglé! Je voudrais la mort plutôt que ces os!
16 Je les méprise!... je ne vivrai pas toujours... Laisse-moi, car ma vie n'est qu'un souffle.
17 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, Pour que tu daignes prendre garde à lui,
18 Pour que tu le visites tous les matins, Pour que tu l'éprouves à tous les instants?
19 Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive?
20 Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des hommes? Pourquoi me mettre en butte à tes traits? Pourquoi me rendre à charge à moi-même?
21 Que ne pardonnes-tu mon péché, Et que n'oublies-tu mon iniquité? Car je vais me coucher dans la poussière; Tu me chercheras, et je ne serai plus.
Job 7
La Bible du Semeur
Pourquoi la souffrance ?
7 Le sort de l’homme sur la terre ╵est celui d’un soldat
et ses jours sont semblables ╵à ceux d’un mercenaire.
2 Il est comme un esclave ╵qui soupire après l’ombre[a]
et comme un ouvrier ╵qui attend son salaire.
3 J’ai reçu en partage ╵des mois de déception,
j’ai trouvé dans mon lot ╵des nuits de peine amère.
4 Dès que je suis couché, je dis : ╵« Quand vais-je me lever ? »
Sitôt levé, je pense : ╵« Quand donc viendra le soir[b] ? »
Et, jusqu’au crépuscule, ╵je suis agité de douleurs.
5 Mon corps est couvert de vermine ╵et de croûtes terreuses,
ma peau s’est crevassée, ╵partout, mes plaies suppurent.
6 Mes jours se sont enfuis ╵plus rapides que la navette ╵d’un tisserand habile.
Ils tirent à leur fin ╵sans qu’il y ait d’espoir.
7 Rappelle-toi, ô Dieu, ╵que ma vie n’est qu’un souffle
et que jamais mes yeux ╵ne reverront plus le bonheur.
8 Oui, l’œil qui me regarde ╵ne pourra plus me voir,
tes yeux me chercheront ╵et j’aurai disparu.
9 Tout comme une nuée ╵qui se dissipe et passe,
l’homme va dans la tombe[c] ╵pour n’en plus remonter.
10 Il ne reviendra plus ╵dans sa maison
et sa demeure même ╵ne le reconnaît plus.
11 C’est pourquoi je ne veux ╵plus réfréner ma langue,
je parlerai ╵dans ma détresse,
je me lamenterai ╵car mon cœur est amer.
12 Suis-je donc une mer ╵ou un monstre marin
pour que tu établisses ╵contre moi, une garde[d] ?
13 Si je me dis : ╵« Mon lit m’apaisera,
ma couche m’aidera ╵à porter ma douleur »,
14 alors tu m’épouvantes ╵par d’affreux cauchemars
et tu me terrifies ╵par des visions nocturnes.
15 J’aimerais mieux être étranglé,
la mort vaudrait bien mieux ╵que vivre dans ces os.
16 Je suis plein de dégoût ! ╵Je ne durerai pas toujours.
Laisse-moi donc tranquille : ╵ma vie est si fragile.
17 Qu’est-ce que l’homme, ╵pour que tu fasses ╵un si grand cas de lui,
et pour que tu lui prêtes ╵une telle attention,
18 pour que tu l’examines ╵matin après matin,
et pour qu’à chaque instant ╵tu viennes l’éprouver ?
19 Quand détourneras-tu ╵enfin tes yeux de moi ?
Ne lâcheras-tu pas ╵un instant ton étreinte, ╵ne fût-ce que le temps ╵d’avaler ma salive ?
20 Et puis même si j’ai péché, ╵que t’ai-je fait, à toi, ╵censeur des hommes ?
Pourquoi donc m’as-tu pris pour cible ?
Suis-je devenu une charge[e] ?
21 Pourquoi ne veux-tu pas ╵pardonner mon offense
et ne passes-tu pas ╵sur mon iniquité ?
Bientôt j’irai dormir ╵au sein de la poussière
et tu me chercheras, ╵mais je ne serai plus.
Footnotes
- 7.2 C’est-à-dire le soir, qui apporte fraîcheur et repos après le travail du jour.
- 7.4 Sitôt levé… le soir: d’après l’ancienne version grecque ; le texte hébreu traditionnel a : le soir tarde à venir.
- 7.9 Autre traduction : dans le séjour des morts.
- 7.12 Le monstre marin: image des puissances souvent hostiles à Dieu et pourtant domptées par le Seigneur (voir 3.8 et note).
- 7.20 D’après quelques manuscrits du texte hébreu traditionnel, une ancienne tradition de copistes et l’ancienne version grecque. La plupart des manuscrits du texte hébreu traditionnel ont : je suis devenu une charge pour moi-même.
Job 7
BasisBijbel
Job antwoordt Elifaz (vervolg)
7 Een mens heeft een zwaar leven op aarde.
Hij moet zo lang en zo hard werken als een knecht.
2 Hij moet net zo hard zwoegen als een slaaf die snakt naar schaduw,
als een knecht die uitkijkt naar het moment dat hij betaald wordt, aan het eind van de dag.
3 Net zo zwaar zijn voor mij de afgelopen maanden geweest.
Mijn leven is zinloos, de nachten zijn vreselijk.
4 Als ik ga slapen, denk ik: "Was de nacht maar voorbij!"
Het wordt later en later en ik lig maar te woelen tot het ochtend wordt.
5 Mijn lichaam zit vol met wormen en vuil.
Mijn huid zweert en is overal kapot.
6 Mijn leven gaat sneller voorbij
dan een spoel door het weefgetouw van de wever.
Mijn dagen gaan voorbij zonder enige hoop.
7 Vóórdat ik het weet, is mijn leven over,
zo snel als één enkele zucht.
Ik zal geen gelukkige dagen meer meemaken.
8 Nu zien jullie mij nog, maar al heel gauw zal ik er niet meer zijn.
Als jullie mij zoeken, zal ik opeens verdwenen zijn.
9 Zoals een wolk wegdrijft en verdwijnt,
zo verdwijnen ook de mensen in het graf en komen niet meer terug.
10 Ze komen nooit meer terug naar huis.
Hun gezin ziet hen nooit meer.
11 Ik kan niet zwijgen.
Ik móet spreken over mijn ellende.
Ik móet klagen over mijn verdriet.
12 God, ben ik soms zo gevaarlijk als de zee of als een zeemonster,
dat U mij dag en nacht bewaakt?
13 Als ik denk dat ik mij in bed beter zal voelen,
dat ik minder pijn en verdriet zal hebben als ik lig,
14 maakt U mij bang met nare dromen.
Verschrikkelijke nachtmerries heb ik.
15 Ik stik nog liever, ik ben liever dood,
dan dat ik dit allemaal moet meemaken.
16 Ik heb er genoeg van, ik zou toch al niet voor altijd blijven leven!
Laat me met rust, God, want mijn leven is zinloos.
17 Wat is een mens nu eigenlijk,
dat U hem zoveel aandacht geeft?
18 Moet U nu echt elke morgen komen
en mij elke dag op de proef stellen?
19 Wanneer zult U me eindelijk met rust laten?
Ik krijg de kans niet eens om mijn speeksel in te slikken!
20 Zelfs als ik U ongehoorzaam ben geweest,
wat heeft dat Ú voor kwaad gedaan, Bewaker van de mensen?
Waarom heeft U het op mij gemunt?
Waarom maakt U het mij zo moeilijk?
21 En waarom vergeeft U mij dan niet wat ik verkeerd heb gedaan?
Waarom doet U het niet gewoon weg?
Want al heel snel zal ik in het graf komen te liggen.
Dan zult U mij zoeken, maar ik zal er niet meer zijn.
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