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Bible in 90 Days

An intensive Bible reading plan that walks through the entire Bible in 90 days.
Duration: 88 days
La Bible du Semeur (BDS)
Version
Jean 6:1-15:17

Du pain pour tous(A)

Après cela, Jésus passa sur l’autre rive du lac de Galilée (appelé aussi lac de Tibériade). Une foule immense le suivait, attirée par les guérisons miraculeuses dont elle avait été témoin. C’est pourquoi Jésus s’en alla dans la montagne et s’assit là avec ses disciples. La Pâque, la fête des Juifs était proche.

Jésus regarda autour de lui et vit une foule nombreuse venir à lui. Alors il demanda à Philippe : Où pourrions-nous acheter assez de pains pour nourrir tout ce monde ?

Il ne lui posait cette question que pour voir ce qu’il allait répondre car, en réalité, il savait déjà ce qu’il allait faire.

– Rien que pour donner à chacun un petit morceau de pain, il faudrait au moins deux cents pièces d’argent[a], lui répondit Philippe.

Un autre disciple, André, frère de Simon Pierre, lui dit : Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons. Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ?

10 – Dites-leur à tous de s’asseoir, leur ordonna Jésus.

L’herbe était abondante à cet endroit et la foule s’installa donc par terre. Il y avait là environ cinq mille hommes. 11 Jésus prit alors les pains, remercia Dieu, puis les fit distribuer à ceux qui avaient pris place sur l’herbe. Il leur donna aussi autant de poisson qu’ils en désiraient. 12 Quand ils eurent tous mangé à leur faim, Jésus dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui restent, pour que rien ne soit gaspillé.

13 Ils les ramassèrent donc et remplirent douze paniers avec ce qui restait des cinq pains d’orge qu’on avait mangés.

14 Lorsque tous ces gens-là virent le signe miraculeux de Jésus, ils s’écrièrent : Pas de doute : cet homme est vraiment le Prophète qui devait venir dans le monde.

15 Mais Jésus, sachant qu’ils allaient l’enlever de force pour le proclamer roi, se retira de nouveau, tout seul, dans la montagne.

Jésus marche sur les eaux(B)

16 A la tombée de la nuit, ses disciples redescendirent au bord du lac. 17 Ils montèrent dans un bateau et se dirigèrent vers Capernaüm, sur l’autre rive. Il faisait déjà nuit et Jésus ne les avait pas encore rejoints. 18 Un vent violent se mit à souffler, et le lac était très agité. 19 Les disciples avaient déjà parcouru cinq ou six kilomètres, quand ils virent Jésus marcher sur l’eau et s’approcher de leur bateau. L’épouvante les saisit. 20 Mais Jésus leur dit : C’est moi, n’ayez pas peur !

21 Ils voulurent alors le faire monter dans le bateau, et au même moment, ils touchèrent terre à l’endroit où ils voulaient aller.

Le pain qui fait vivre

22 Le lendemain, ceux qui étaient restés sur l’autre rive se rendirent compte qu’il n’y avait eu là qu’un seul bateau et que Jésus n’avait pas accompagné ses disciples ; ceux-ci étaient repartis seuls. 23 Entre-temps, d’autres bateaux étaient arrivés de Tibériade, près de l’endroit où toute cette foule avait été nourrie après que le Seigneur eut remercié Dieu. 24 Quand les gens virent que Jésus n’était pas là, et ses disciples non plus, ils montèrent dans ces bateaux pour aller à Capernaüm, à la recherche de Jésus.

25 Ils le trouvèrent de l’autre côté du lac et lui demandèrent : Maître, quand es-tu venu ici ?

26 Jésus leur répondit : Vraiment, je vous l’assure, si vous me cherchez, ce n’est pas parce que vous avez compris le sens de mes signes miraculeux. Non ! C’est parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés.

27 Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui dure pour la vie éternelle. Cette nourriture, c’est le Fils de l’homme qui vous la donnera, car Dieu le Père lui en a accordé le pouvoir en le marquant de son sceau[b].

28 – Et que devons-nous faire pour accomplir les œuvres que Dieu attend de nous ? lui demandèrent-ils encore.

29 – L’œuvre de Dieu, leur répondit Jésus, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.

30 Sur quoi, ils lui dirent : Quel signe miraculeux nous feras-tu voir pour que nous puissions croire en toi ? Que vas-tu faire ? 31 Pendant qu’ils traversaient le désert, nos ancêtres ont mangé la manne[c], comme le dit ce texte de l’Ecriture : Il leur donna à manger un pain qui venait du ciel[d].

32 Mais Jésus leur répondit : Vraiment, je vous l’assure : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, c’est mon Père qui vous donne le pain du ciel, le vrai pain. 33 Car le pain qui vient de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.

34 – Seigneur, dirent-ils alors, donne-nous toujours de ce pain-là.

35 Et Jésus répondit : Moi, je suis le pain qui donne la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. 36 Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et vous ne croyez pas.

37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne repousserai pas celui qui vient à moi. 38 Car si je suis descendu du ciel, ce n’est pas pour faire ce qui me plaît, mais pour accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé. 39 Or, celui qui m’a envoyé veut que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. 40 Oui, telle est la volonté de mon Père : que tous ceux qui tournent leurs regards vers le Fils et qui croient en lui, possèdent la vie éternelle, et moi, je les ressusciterai au dernier jour.

41 Alors les gens se mirent à murmurer contre lui, parce qu’il avait dit : « C’est moi qui suis le pain descendu du ciel. » 42 Ils disaient : Voyons, n’est-ce pas Jésus, le fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère ! Comment peut-il prétendre qu’il est descendu du ciel ?

43 Jésus leur dit : Cessez donc de murmurer ainsi entre vous ! 44 Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 45 Dans les écrits des prophètes, vous pouvez lire cette parole : Dieu les instruira tous[e]. Tout homme qui écoute la voix du Père et qui est instruit par lui vient à moi.

46 Personne n’a jamais vu le Père, sauf celui qui est venu d’auprès de Dieu. Lui, il a vu le Père. 47 Vraiment, je vous l’assure : celui qui croit a la vie éternelle, 48 car je suis le pain qui donne la vie. 49 Vos ancêtres ont bien mangé la manne dans le désert et cela ne les a pas empêchés de mourir.

50 Mais c’est ici le pain qui descend du ciel : celui qui en mange ne mourra pas. 51 Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain-là, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai pour que le monde vive, c’est mon propre corps[f].

52 A ces mots, les Juifs se mirent à discuter vivement entre eux, disant : Comment cet homme pourrait-il nous donner son corps à manger ?

53 Alors Jésus leur dit : Oui, vraiment, je vous l’assure : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. 54 Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. 55 Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. 56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. 57 Le Père qui m’a envoyé a la vie en lui-même, et c’est lui qui me fait vivre ; ainsi, celui qui se nourrit de moi vivra lui aussi par moi. 58 C’est ici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui que vos ancêtres ont mangé ; eux, ils sont morts ; mais celui qui mange ce pain-ci vivra pour toujours.

59 Voilà ce que déclara Jésus lorsqu’il enseigna dans la synagogue de Capernaüm.

60 Après l’avoir entendu, plusieurs de ses disciples dirent : Ce langage est bien difficile à accepter ! Qui peut continuer à l’écouter ?

61 Jésus savait fort bien quels murmures ses paroles avaient soulevés parmi eux. C’est pourquoi il leur dit : Cela vous choque-t-il ? 62 Et si vous voyez le Fils de l’homme remonter là où il était auparavant ? 63 C’est l’Esprit qui donne la vie ; la chair à elle seule ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie[g]. 64 Hélas, il y en a parmi vous qui ne croient pas.

En effet, dès le début Jésus savait quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui allait le trahir.

65 Aussi ajouta-t-il : C’est bien pour cela que je vous ai dit : Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est accordé par le Père.

66 A partir de ce moment-là, beaucoup de ses disciples l’abandonnèrent et cessèrent de l’accompagner.

67 Alors Jésus, se tournant vers les Douze, leur demanda : Et vous, ne voulez-vous pas aussi partir ?

68 Mais Simon Pierre lui répondit : Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. 69 Nous, nous avons mis toute notre confiance en toi et nous savons que tu es le Saint, envoyé de Dieu.

70 – N’est-ce pas moi qui vous ai choisis tous les douze ? reprit Jésus. Et pourtant, l’un de vous est un diable.

71 Par ces mots, il désignait Judas, fils de Simon Iscariot, l’un des Douze, qui allait le trahir.

Jésus à la fête des Cabanes

Après cela, Jésus continua à parcourir la Galilée ; il voulait en effet éviter la Judée où les Juifs cherchaient à le supprimer. Cependant, on se rapprochait de la fête juive des Cabanes[h].

Ses frères lui dirent alors : Tu devrais quitter cette région et te rendre en Judée pour que, là aussi, tes disciples puissent voir les œuvres que tu accomplis. Quand on veut être connu, on n’agit pas avec tant de discrétion. Puisque tu accomplis de si grandes choses, fais en sorte que tout le monde le voie.

En effet, les frères de Jésus eux-mêmes ne croyaient pas en lui. Jésus leur répondit : Le moment n’est pas encore venu pour moi. En revanche, pour vous, c’est toujours le bon moment. Le monde n’a aucune raison de vous haïr ; mais moi, il me déteste parce que je témoigne que ses actes sont mauvais. Vous donc, allez à la fête ; pour ma part, je n’y vais pas encore[i] car le moment n’est pas encore venu pour moi.

Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée. 10 Cependant, quand ses frères furent partis pour la fête, il s’y rendit lui aussi, mais secrètement, sans se montrer. 11 Or, pendant la fête, les Juifs le cherchaient et demandaient : Où est-il donc ?

12 Dans la foule, les discussions allaient bon train à son sujet. Les uns disaient : C’est quelqu’un de bien.

– Pas du tout, répondaient les autres : il trompe tout le monde.

13 Mais, comme ils avaient tous peur des Juifs, personne n’osait parler librement de lui.

L’opposition grandit

14 La moitié de la semaine de fête était déjà passée, quand Jésus alla au Temple et se mit à enseigner. 15 Les Juifs en étaient tout étonnés et se demandaient : Comment peut-il connaître à ce point les Ecritures, sans avoir jamais étudié ?

16 Jésus leur répondit : Rien de ce que j’enseigne ne vient de moi. J’ai tout reçu de celui qui m’a envoyé. 17 Si quelqu’un est décidé à faire la volonté de Dieu, il reconnaîtra bien si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de ma propre initiative. 18 Celui qui parle en son propre nom recherche sa propre gloire. Mais si quelqu’un vise à honorer celui qui l’a envoyé, c’est un homme vrai ; il n’y a rien de faux en lui. 19 Moïse vous a donné la Loi, et pourtant, aucun de vous ne fait ce qu’elle ordonne ! Pourquoi cherchez-vous à me tuer ?

20 – Tu as un démon en toi ! lui cria la foule. Qui est-ce qui veut te tuer ?

21 Jésus reprit la parole et leur dit : Il a suffi que je fasse une œuvre pour que vous soyez tous dans l’étonnement. 22 Réfléchissez : Moïse vous a donné l’ordre de pratiquer la circoncision, rite qui ne vient d’ailleurs pas de Moïse, mais des patriarches. Or, cela ne vous dérange pas de circoncire quelqu’un le jour du sabbat. 23 Eh bien, si on circoncit un garçon le jour du sabbat pour respecter la Loi de Moïse, pourquoi donc vous indignez-vous contre moi parce que j’ai entièrement guéri un homme le jour du sabbat ? 24 Cessez donc de juger selon les apparences, et apprenez à porter des jugements conformes à ce qui est juste.

25 En le voyant, quelques habitants de Jérusalem s’étonnaient : N’est-ce pas celui qu’ils veulent faire mourir ? 26 Or, le voilà qui parle librement en public et personne ne lui dit rien ! Est-ce que, par hasard, nos autorités auraient reconnu qu’il est vraiment le Messie ? 27 Pourtant, lui, nous savons d’où il est ; mais le Messie, quand il viendra, personne ne saura d’où il est.

28 Alors Jésus intervint d’une voix forte, et on l’entendit dans toute la cour du Temple : Vraiment ! Vous me connaissez et vous savez d’où je suis ! Sachez-le, je ne suis pas venu de ma propre initiative. C’est celui qui est véridique qui m’a envoyé. Vous ne le connaissez pas. 29 Moi, je le connais, car je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé.

30 Alors plusieurs essayèrent de l’arrêter, et pourtant personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue. 31 Cependant, beaucoup, parmi la foule, crurent en lui.

– Quand le Messie viendra, disaient-ils, accomplira-t-il plus de signes miraculeux que n’en a déjà fait cet homme-là ?

32 Ce qui se murmurait ainsi dans la foule au sujet de Jésus parvint aux oreilles des pharisiens. Alors les chefs des prêtres et les pharisiens envoyèrent des gardes du Temple pour procéder à son arrestation.

33 Jésus déclara : Je suis encore pour un peu de temps parmi vous. Ensuite je retournerai auprès de celui qui m’a envoyé. 34 Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et vous ne pouvez pas aller là où je serai.

35 Sur quoi, ses auditeurs se demandèrent entre eux : Où va-t-il aller pour que nous ne le trouvions pas ? Aurait-il l’intention de se rendre chez les Juifs dispersés parmi les non-Juifs ? Voudrait-il peut-être même apporter son enseignement aux non-Juifs ? 36 Que peut-il bien vouloir dire quand il déclare : « Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas ; et vous ne pouvez pas aller là où je serai » ?

L’eau vive

37 Le dernier jour de la fête, le jour le plus solennel, Jésus se tint devant la foule et lança à pleine voix : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que celui qui croit en moi boive. 38 Car, comme le dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive jailliront de lui[j]. 39 En disant cela, il faisait allusion à l’Esprit que devaient recevoir plus tard ceux qui croiraient en lui. En effet, à ce moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné parce que Jésus n’était pas encore entré dans sa gloire.

Pour ou contre Jésus ?

40 Dans la foule, plusieurs de ceux qui avaient entendu ces paroles disaient : Pas de doute : cet homme est bien le Prophète attendu.

41 D’autres affirmaient : C’est le Messie.

– Mais, objectaient certains, le Messie pourrait-il venir de la Galilée ? 42 L’Ecriture ne dit-elle pas que le Messie sera un descendant de David et qu’il naîtra à Bethléhem[k], le village où David a vécu ?

43 Ainsi, le peuple se trouva de plus en plus divisé à cause de lui. 44 Quelques-uns voulaient l’arrêter mais personne n’osa porter la main sur lui.

45 Les gardes du Temple retournèrent auprès des chefs des prêtres et des pharisiens. Ceux-ci leur demandèrent : Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ?

46 Ils répondirent : Personne n’a jamais parlé comme cet homme.

47 – Quoi, répliquèrent les pharisiens, vous aussi, vous vous y êtes laissé prendre ? 48 Est-ce qu’un seul des chefs ou un seul des pharisiens a cru en lui ? 49 Il n’y a que ces gens du peuple qui ne connaissent rien à la Loi … ce sont tous des maudits !

50 Là-dessus, l’un d’entre eux, Nicodème, celui qui, précédemment, était venu trouver Jésus, leur dit : 51 Notre Loi nous permet-elle de condamner un homme sans l’avoir entendu et sans savoir ce qu’il a fait de mal ?

52 – Es-tu, toi aussi, de la Galilée ? lui répondirent-ils. Consulte les Ecritures, et tu verras qu’aucun prophète ne sort de la Galilée.

[53 Là-dessus chacun rentra chez soi.

« Va et ne pèche plus »

Quant à Jésus, il partit pour le mont des Oliviers. Mais le lendemain, il revint de bonne heure dans la cour du Temple et tout le peuple se pressa autour de lui ; alors il s’assit et se mit à enseigner.

Tout à coup, les spécialistes de la Loi et les pharisiens traînèrent devant lui une femme qui avait été prise en flagrant délit d’adultère. Ils la firent avancer dans la foule et la placèrent, bien en vue, devant Jésus.

– Maître, lui dirent-ils, cette femme a commis un adultère ; elle a été prise sur le fait. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider les femmes de ce genre. Toi, quel est ton jugement sur ce cas ?

En lui posant cette question, ils voulaient lui tendre un piège, dans l’espoir de trouver quelque prétexte pour l’accuser.

Mais Jésus se baissa et se mit à écrire du doigt sur le sol. Eux, ils insistaient, répétant leur question. Alors il se releva et leur dit : Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre !

Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol. Après avoir entendu ces paroles, ils s’esquivèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus âgés, laissant finalement Jésus seul avec la femme, qui était restée au milieu de la cour du Temple. 10 Alors Jésus leva la tête et lui dit : Eh bien, où sont donc passés tes accusateurs ? Personne ne t’a condamnée ?

11 – Personne, Seigneur, lui répondit-elle.

Alors Jésus reprit : Je ne te condamne pas non plus. Va, mais désormais, ne pèche plus[l].]

La lumière du monde

12 Jésus parla de nouveau en public : Moi, je suis la lumière du monde, dit-il. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie.

13 Là-dessus les pharisiens lui répondirent : Tu te rends témoignage à toi-même : ton témoignage n’est pas vrai.

14 Jésus leur répondit : Oui, je me rends témoignage à moi-même : mais mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais ; quant à vous, vous ne savez pas d’où je viens ni où je vais. 15 Vous jugez selon des critères purement humains, moi, je ne juge personne. 16 Et à supposer que je porte un jugement, ce jugement est vrai, car je ne suis pas seul pour juger, mais avec moi, il y a aussi le Père qui m’a envoyé. 17 Le témoignage commun de deux personnes n’est-il pas vrai ? C’est ce qui est écrit dans votre Loi ! 18 Eh bien, moi, je suis mon propre témoin ; et le Père qui m’a envoyé me rend aussi témoignage.

19 – Mais, où est-il, ton père ? s’exclamèrent-ils.

– Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père, répliqua Jésus ; si vous m’aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père.

20 Jésus parla ainsi pendant qu’il enseignait dans la cour du Temple près des troncs à offrandes, et personne n’essaya de l’arrêter, parce que son heure n’était pas encore venue.

Celui qui est

21 Jésus leur dit encore : Je vais m’en aller et vous me chercherez ; mais vous mourrez dans votre péché. Vous ne pouvez pas aller là où je vais.

22 Sur quoi ils se demandèrent entre eux : Aurait-il l’intention de se suicider ? Est-ce là ce qu’il veut dire par ces paroles : « Vous ne pouvez pas aller là où je vais ? »

23 – Vous, leur dit-il alors, vous êtes d’ici-bas ; moi, je suis d’en haut. Vous appartenez à ce monde-ci ; moi, je ne lui appartiens pas. 24 C’est pourquoi je vous ai dit : « Vous mourrez dans vos péchés. » En effet, si vous ne croyez pas que moi, je suis[m], vous mourrez dans vos péchés.

25 – Qui es-tu donc ? lui demandèrent-ils alors.

– Je ne cesse de vous le dire depuis le début[n] ! leur répondit Jésus. 26 En ce qui vous concerne, j’aurais beaucoup à dire, beaucoup à juger. Mais celui qui m’a envoyé est véridique, et je proclame au monde ce que j’ai appris de lui.

27 Comme ils ne comprenaient pas que Jésus leur parlait du Père, il ajouta : 28 Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis[o]. Vous reconnaîtrez que je ne fais rien de ma propre initiative, mais que je transmets ce que le Père m’a enseigné. 29 Oui, celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui lui est agréable.

30 Pendant qu’il parlait ainsi, beaucoup crurent en lui.

Les vrais fils d’Abraham

31 Alors Jésus dit aux Juifs qui avaient mis leur foi en lui : Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples. 32 Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres.

33 – Nous, lui répondirent-ils, nous sommes la postérité d’Abraham[p], nous n’avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire : « Vous serez des hommes libres ? »

34 – Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus, tout homme qui commet le péché est esclave du péché. 35 Or, un esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour toujours.

36 Si donc c’est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment libres. 37 Je sais que vous êtes les descendants d’Abraham. Pourtant, vous cherchez à me faire mourir parce que ma parole ne trouve aucun accès dans votre cœur. 38 Moi, je parle de ce que j’ai vu chez mon Père. Quant à vous, vous faites ce que vous avez appris de votre père.

39 – Notre père à nous, répondirent-ils, c’est Abraham.

– Eh bien, leur répliqua Jésus, si vous étiez vraiment des enfants d’Abraham, vous agiriez comme lui[q]. 40 Au lieu de cela, vous cherchez à me faire mourir. Pourquoi ? Parce que je vous dis la vérité telle que je l’ai apprise de Dieu. Jamais Abraham n’a agi comme vous. 41 Vous agissez exactement comme votre père à vous !

– Mais, répondirent-ils, nous ne sommes pas des enfants illégitimes. Nous n’avons qu’un seul Père : Dieu !

42 – Si vraiment Dieu était votre Père, leur dit Jésus, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je proviens, c’est de Dieu que je suis venu. Je ne suis pas venu de ma propre initiative, c’est lui qui m’a envoyé. 43 Pourquoi ne comprenez-vous pas ce que je vous dis ? Parce que vous êtes incapables de recevoir mes paroles.

44 Votre père, c’est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs. Depuis le commencement, c’est un meurtrier : il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il ment, il parle de son propre fond, puisqu’il est menteur, lui le père du mensonge. 45 Mais moi, je dis la vérité. C’est précisément pour cela que vous ne me croyez pas. 46 Qui d’entre vous peut produire la preuve que j’ai commis une seule faute ? Si je dis vrai, pourquoi ne me croyez-vous pas ? 47 Celui qui appartient à Dieu écoute les paroles de Dieu. Si vous ne les écoutez pas, c’est parce que vous ne lui appartenez pas.

48 Ils répliquèrent : Nous avions bien raison de le dire : tu n’es qu’un Samaritain, tu as un démon en toi.

49 – Non, répondit Jésus, je n’ai pas de démon en moi. Au contraire, j’honore mon Père ; mais vous, vous me méprisez. 50 Non, je ne recherche pas la gloire pour moi-même : c’est un autre qui s’en préoccupe et il me rendra justice.

51 Vraiment, je vous l’assure : celui qui observe mon enseignement ne verra jamais la mort.

Le Fils et Abraham

52 Sur quoi les Juifs reprirent : Cette fois, nous sommes sûrs que tu as un démon en toi. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi tu viens nous dire : Celui qui observe mon enseignement ne mourra jamais. 53 Serais-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort – ou que les prophètes, qui sont tous morts ? Pour qui te prends-tu donc ?

54 Jésus répondit : Si je m’attribuais moi-même ma gloire, cela n’aurait aucune valeur. Celui qui me glorifie, c’est mon Père, celui-là même que vous appelez votre Dieu. 55 En fait, vous ne le connaissez pas, alors que moi, je le connais. Si je disais ne pas le connaître, je serais menteur, comme vous. Mais le fait est que je le connais et que j’obéis à sa Parole. 56 Abraham votre père a exulté de joie à la pensée de voir mon jour. Il l’a vu et en a été transporté de joie.

57 – Quoi, lui dirent-ils alors, tu n’as même pas cinquante ans et tu prétends avoir vu Abraham[r] !

58 – Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus, avant qu’Abraham soit venu à l’existence, moi, je suis[s].

59 A ces mots, ils se mirent à ramasser des pierres pour les lui jeter, mais Jésus disparut dans la foule et sortit de l’enceinte du Temple.

La guérison d’un aveugle

En partant, Jésus aperçut sur son chemin un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples lui posèrent alors cette question : Dis-nous, Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce à cause de son propre péché ou de celui de ses parents ?

Jésus répondit : Cela n’a pas de rapport avec son péché, ni avec celui de ses parents ; c’est pour qu’en lui tous puissent voir ce que Dieu est capable de faire. Il nous faut accomplir les œuvres de celui qui m’a envoyé tant qu’il fait jour ; la nuit vient où plus personne ne pourra travailler. Aussi longtemps que je suis encore dans le monde, je suis la lumière du monde.

Après avoir dit cela, Jésus cracha par terre et, avec sa salive, il fit un peu de boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveugle. Puis il lui dit : Va te laver au réservoir de Siloé[t] (le mot « Siloé » veut dire : « envoyé »).

L’aveugle alla se laver et, à son retour, il voyait.

Ses voisins et ceux qui avaient l’habitude de le voir mendier dirent : Cet homme, n’est-ce pas celui qui était toujours assis en train de mendier ?

Les uns affirmaient : C’est bien lui.

D’autres le niaient : Ce n’est pas lui ; c’est quelqu’un qui lui ressemble.

Quant à lui, il disait : C’est bien moi.

10 Alors on le questionna : Comment se fait-il que tes yeux se soient ouverts ?

11 Il répondit : L’homme qui s’appelle Jésus a fait un peu de boue, m’en a frotté les yeux, puis il m’a dit : « Va à Siloé et lave-toi. » J’y suis allé, je me suis lavé et, d’un coup, j’ai vu clair.

12 – Et lui, demandèrent-ils, où est-il ?

– Je n’en sais rien, répondit-il.

L’enquête sur le miracle

13 On amena l’homme qui avait été aveugle devant les pharisiens. 14 Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue pour lui ouvrir les yeux. 15 Les pharisiens lui demandèrent donc, à leur tour, comment il avait recouvré la vue.

Il leur répondit : Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant j’y vois.

16 Là-dessus, quelques pharisiens déclarèrent : Cet homme ne peut pas venir de Dieu, puisqu’il ne respecte pas le sabbat.

Pourtant d’autres objectaient : Comment un homme pécheur aurait-il le pouvoir d’accomplir de tels signes miraculeux ?

Ils étaient donc divisés. 17 Alors ils interrogèrent de nouveau l’aveugle : Voyons, toi, que dis-tu de lui, puisque c’est à toi qu’il a ouvert les yeux ?

– C’est sûrement un prophète, répondit-il.

18 Mais ils refusèrent de croire que cet homme avait été aveugle et qu’il avait été guéri de sa cécité. Finalement, ils firent venir ses parents.

19 Ils leur demandèrent : Cet homme est-il bien votre fils ? Est-il réellement né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ?

20 – Nous sommes certains que c’est bien notre fils, répondirent les parents, et qu’il est né aveugle. 21 Mais comment il se fait qu’il voie à présent, nous ne le savons pas. Ou qui lui a rendu la vue, nous ne le savons pas davantage. Interrogez-le donc lui-même. Il est assez grand pour répondre sur ce qui le concerne.

22 Les parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ils avaient déjà décidé d’exclure de la synagogue tous ceux qui reconnaîtraient Jésus comme le Messie. 23 Voilà pourquoi les parents de l’aveugle avaient répondu : « Il est assez grand, interrogez-le donc lui-même. »

24 Les pharisiens firent donc venir une seconde fois celui qui avait été aveugle et lui dirent : Honore Dieu en disant la vérité. Cet homme est un pécheur, nous le savons.

25 – S’il est pécheur ou non, répondit-il, je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle et maintenant, je vois.

26 Ils lui demandèrent de nouveau : Qu’est-ce qu’il t’a fait ? Redis-nous comment il s’y est pris pour t’ouvrir les yeux.

27 – Je vous l’ai déjà dit, leur répondit-il, et vous ne m’avez pas écouté. Pourquoi tenez-vous à me le faire répéter ? Est-ce que, par hasard, vous avez l’intention de devenir vous aussi ses disciples ?

28 Alors, ils se mirent à l’injurier et ils lui lancèrent : C’est toi qui es son disciple ; nous, nous sommes les disciples de Moïse. 29 Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons même pas d’où il vient.

30 – C’est étonnant, répliqua l’homme. Voilà quelqu’un qui m’a ouvert les yeux et vous, vous ne savez même pas d’où il est. 31 Tout le monde sait que Dieu n’exauce pas les pécheurs ; mais si quelqu’un est attaché à Dieu et fait sa volonté, il l’exauce. 32 Depuis que le monde est monde, jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait rendu la vue à un aveugle de naissance. 33 Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il n’aurait rien pu faire.

34 – Comment ! répondirent-ils, depuis ta naissance tu n’es que péché des pieds à la tête, et c’est toi qui veux nous faire la leçon !

Et ils le mirent à la porte.

Les vrais aveugles

35 Jésus apprit qu’ils l’avaient expulsé. Il alla le trouver et lui demanda : Crois-tu au Fils de l’homme ?

36 Il lui répondit : Qui est-ce ? Dis-le-moi, Seigneur[u], pour que je puisse croire en lui.

37 Jésus lui dit : Tu le vois de tes yeux. C’est lui-même qui te parle maintenant.

38 – Je crois, Seigneur, déclara l’homme, et il se prosterna devant lui[v].

39 Jésus dit alors : Je suis venu dans ce monde pour qu’un jugement ait lieu, pour que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.

40 Des pharisiens qui se trouvaient près de lui entendirent ces paroles et lui demandèrent : Serions-nous, par hasard, nous aussi des aveugles ?

41 – Si vous étiez de vrais aveugles, leur dit Jésus, vous ne seriez pas coupables. Mais voilà : vous prétendez que vous voyez ; aussi votre culpabilité reste entière.

Le vrai guide

10 Vraiment, je vous l’assure : si quelqu’un n’entre pas par la porte dans l’enclos où l’on parque les brebis[w], mais qu’il escalade le mur à un autre endroit, c’est un voleur et un brigand. Celui qui entre par la porte est, lui, le berger des brebis.

Le gardien de l’enclos lui ouvre, les brebis écoutent sa voix. Il appelle par leur nom celles qui lui appartiennent, et il les fait sortir de l’enclos. Quand il a conduit au dehors toutes celles qui sont à lui, il marche à leur tête et les brebis le suivent, parce que sa voix leur est familière. Jamais, elles ne suivront un étranger ; au contraire, elles fuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers.

Jésus leur raconta cette parabole, mais ils ne comprirent pas ce qu’il voulait leur dire. Alors il reprit : Vraiment, je vous l’assure : Moi, je suis la porte par où passent les brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi étaient des voleurs et des brigands. Mais les brebis ne les ont pas écoutés. C’est moi qui suis la porte[x]. Celui qui entre par moi sera sauvé : il pourra aller et venir librement, il trouvera de quoi se nourrir[y]. 10 Le voleur vient seulement pour voler, pour tuer et pour détruire. Moi, je suis venu afin que les hommes aient la vie, une vie abondante.

11 Moi, je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. 12 Celui qui n’est pas le berger, qui n’est pas le propriétaire des brebis, mais que l’on paye pour les garder, se sauve, lui, dès qu’il voit venir le loup, et il abandonne les brebis ; alors le loup se précipite sur elles, il s’empare de quelques-unes et disperse le troupeau. 13 Cet homme agit ainsi parce qu’il est payé pour faire ce travail et qu’il n’a aucun souci des brebis.

14 Moi, je suis le bon berger ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, 15 tout comme le Père me connaît et que je connais le Père. Je donne ma vie pour mes brebis. 16 J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos. Celles-là aussi, il faut que je les amène ; elles écouteront ma voix, ainsi il n’y aura plus qu’un seul troupeau avec un seul berger. 17 Si le Père m’aime, c’est parce que je donne ma vie ; mais ensuite, je la reprendrai.

18 En effet, personne ne peut m’ôter la vie : je la donne de mon propre gré. J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre. Tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.

19 Il y eut à nouveau division parmi le peuple à cause de ses paroles. 20 Beaucoup disaient : Il a un démon en lui, c’est un fou. Pourquoi l’écoutez-vous ?

21 D’autres répliquaient : Un démoniaque ne parlerait pas ainsi. Et puis : est-ce qu’un démon peut rendre la vue à des aveugles ?

Fils de Dieu ou blasphémateur ?

22 Le moment vint où l’on célébrait à Jérusalem la fête de la Consécration[z]. 23 C’était l’hiver. Jésus allait et venait dans la cour du Temple, dans la galerie de Salomon. 24 Alors on fit cercle autour de lui et on l’interpella : Combien de temps nous tiendras-tu encore en haleine ? Si tu es le Messie, dis-le-nous clairement.

25 – Je vous l’ai déjà dit, leur répondit Jésus, mais vous ne croyez pas. Pourtant, vous avez vu les actes que j’accomplis au nom de mon Père : ce sont eux qui témoignent en ma faveur. 26 Mais vous ne croyez pas. Pourquoi ? Parce que vous ne faites pas partie de mes brebis. 27 Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. 28 Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront et personne ne pourra les arracher de ma main. 29 Mon Père qui me les a données est plus grand que tous, et personne ne peut arracher qui que ce soit de la main de mon Père. 30 Or, moi et le Père, nous ne sommes qu’un.

31 Cette fois encore, ils ramassèrent des pierres pour le lapider.

32 Alors Jésus leur dit : J’ai accompli sous vos yeux un grand nombre d’œuvres bonnes par la puissance du Père ; pour laquelle voulez-vous me lapider ?

33 Les Juifs répliquèrent : Nous ne voulons pas te lapider pour une bonne action, mais parce que tu blasphèmes. Car, toi qui n’es qu’un homme, tu te fais passer pour Dieu.

34 Jésus répondit : N’est-il pas écrit dans votre propre Loi :

Moi, je vous avais dit :
Vous êtes des dieux[aa] ?

35 Or, on ne saurait contester le témoignage de l’Ecriture. Si donc votre Loi appelle « dieux » ceux auxquels s’adresse la Parole de Dieu, 36 comment pouvez-vous m’accuser de blasphème parce que j’ai dit : « Je suis le Fils de Dieu », quand c’est le Père qui m’a consacré et envoyé dans le monde ?

37 Si je n’accomplis pas les œuvres de mon Père, vous n’avez pas besoin de croire en moi. 38 Mais si, au contraire, je les accomplis, même si vous ne voulez pas me croire, laissez-vous au moins convaincre par mes œuvres, pour que vous reconnaissiez et que vous compreniez que le Père est en moi et que je suis dans le Père.

39 Là-dessus, ils tentèrent à nouveau de se saisir de lui, mais il leur échappa. 40 Après cela, Jésus se retira de l’autre côté du Jourdain, au lieu même où Jean avait précédemment baptisé. Il y resta quelque temps.

41 Beaucoup de monde vint le trouver. On disait : Jean n’a fait aucun signe miraculeux, mais tout ce qu’il a dit de cet homme était vrai.

42 Et là, beaucoup crurent en lui.

La mort d’un ami de Jésus

11 Dans le village de Béthanie vivaient deux sœurs, Marthe et Marie, ainsi que leur frère Lazare.

Marie était cette femme qui, après avoir répandu une huile parfumée sur les pieds du Seigneur, les lui avait essuyés avec ses cheveux[ab]. Lazare, son frère, tomba malade. Les deux sœurs envoyèrent donc quelqu’un à Jésus pour lui faire dire : Seigneur, ton ami est malade.

Quand Jésus apprit la nouvelle, il dit : Cette maladie n’aboutira pas à la mort, elle servira à glorifier Dieu ; elle sera une occasion pour faire apparaître la gloire du Fils de Dieu.

Or Jésus était très attaché à Marthe, à sa sœur et à Lazare. Après avoir appris qu’il était malade, il resta encore deux jours à l’endroit où il se trouvait. Puis il dit à ses disciples : Retournons en Judée.

– Maître, lui dirent-ils, il n’y a pas si longtemps, ceux de la Judée voulaient te lapider, et maintenant tu veux retourner là-bas ?

– N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? répondit Jésus. Si l’on marche pendant qu’il fait jour, on ne bute pas contre les obstacles, parce qu’on voit clair. 10 Mais si l’on marche de nuit, on trébuche parce qu’il n’y a pas de lumière.

11 Après avoir dit cela, il ajouta : Notre ami Lazare s’est endormi ; je vais aller le réveiller.

12 Sur quoi les disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il est en voie de guérison.

13 En fait, Jésus voulait dire que Lazare était mort, mais les disciples avaient compris qu’il parlait du sommeil ordinaire. 14 Alors il leur dit clairement : Lazare est mort, 15 et je suis heureux, à cause de vous, de n’avoir pas été là-bas à ce moment-là. Car cela contribuera à votre foi. Mais maintenant, allons auprès de lui.

16 Thomas, surnommé le Jumeau, dit alors aux autres disciples : Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui.

17 A son arrivée, Jésus apprit qu’on avait enseveli Lazare depuis quatre jours déjà. 18 Béthanie était à moins de trois kilomètres de Jérusalem, 19 aussi beaucoup de gens étaient-ils venus chez Marthe et Marie pour leur présenter leurs condoléances à l’occasion de la mort de leur frère.

La résurrection et la vie

20 Quand Marthe apprit que Jésus approchait du village, elle alla à sa rencontre. Marie, elle, resta à la maison.

21 Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Mais je sais que maintenant encore, tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera.

23 – Ton frère ressuscitera, lui dit Jésus.

24 – Je sais bien, répondit Marthe, qu’il reviendra à la vie au dernier jour, lors de la résurrection.

25 – Moi, je suis la résurrection et la vie, lui dit Jésus. Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même s’il meurt. 26 Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ?

27 – Oui, Seigneur, lui répondit-elle, je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu, celui qui devait venir dans le monde.

28 Là-dessus, elle partit appeler sa sœur Marie, et, l’ayant prise à part, elle lui dit : Le Maître est là, et il te demande.

29 A cette nouvelle, Marie se leva précipitamment et courut vers Jésus. 30 Il n’était pas encore entré dans le village : il était resté à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. 31 Ceux qui se trouvaient dans la maison avec Marie pour la consoler la virent se lever brusquement et sortir. Ils la suivirent, pensant qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.

32 Marie parvint à l’endroit où était Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.

33 En la voyant pleurer, elle et ceux qui l’accompagnaient, Jésus fut profondément indigné[ac] et ému.

34 – Où l’avez-vous enterré ? demanda-t-il.

– Viens, Seigneur, lui répondirent-ils, tu verras.

35 Jésus pleura.

36 Alors tous dirent : Voyez, comme il l’aimait.

37 Quelques-uns remarquaient : Il a bien rendu la vue à l’aveugle, n’aurait-il pas pu empêcher que Lazare meure ?

La victoire sur la mort

38 Une fois de plus, Jésus fut profondément bouleversé. Il arriva au tombeau. C’était une grotte dont l’entrée était fermée par une pierre[ad].

39 – Enlevez la pierre, dit Jésus.

Marthe, la sœur du mort, dit alors : Seigneur, il doit déjà sentir. Cela fait quatre jours qu’il est là.

40 Jésus lui répondit : Ne t’ai-je pas dit : Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?

41 On ôta donc la pierre. Alors Jésus, tournant son regard vers le ciel, dit : Père, tu as exaucé ma prière et je t’en remercie. 42 Pour moi, je sais que tu m’exauces toujours, mais si je parle ainsi, c’est pour que tous ceux qui m’entourent croient que c’est toi qui m’as envoyé.

43 Cela dit, il cria d’une voix forte : Lazare, sors de là !

44 Et voici que le mort sortit du tombeau : il avait les pieds et les mains entourés de bandes de lin, le visage recouvert d’un linge.

Jésus dit à ceux qui étaient là : Déliez-le de ces bandes et laissez-le aller !

Le complot contre le Maître de la vie(C)

45 En voyant ce que Jésus avait fait, beaucoup de ceux qui étaient venus auprès de Marie crurent en lui. 46 Quelques-uns, cependant, s’en allèrent trouver les pharisiens et leur rapportèrent ce que Jésus avait fait.

47 Alors, les chefs des prêtres et les pharisiens convoquèrent le Grand-Conseil.

– Qu’allons-nous faire ? disaient-ils. Cet homme accomplit trop de signes miraculeux ; 48 si nous le laissons faire de la sorte, tout le monde va croire en lui. Alors les Romains viendront et détruiront notre temple et notre peuple.

49 L’un d’eux, qui s’appelait Caïphe, et qui était grand-prêtre cette année-là, prit la parole : Vous n’y entendez rien, leur dit-il. 50 Vous ne voyez pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, pour que le peuple ne disparaisse pas tout entier ?

51 Or ce qu’il disait là ne venait pas de lui ; mais il était grand-prêtre cette année-là, et c’est en cette qualité qu’il prophétisa qu’il fallait que Jésus meure pour son peuple. 52 Et ce n’était pas seulement pour son peuple qu’il devait mourir, c’était aussi pour rassembler tous les enfants de Dieu dispersés à travers le monde et les réunir en un seul peuple.

53 C’est ce jour-là qu’ils prirent la décision de faire mourir Jésus. 54 Jésus cessa donc de se montrer en public. Il partit de là et se retira dans la région voisine du désert, dans une ville nommée Ephraïm[ae]. Il y passa quelque temps avec ses disciples.

55 Comme la fête de la Pâque approchait, beaucoup de gens de tout le pays montaient à Jérusalem avant la fête pour se soumettre aux cérémonies rituelles de purification. 56 Ils cherchaient donc Jésus et se demandaient entre eux, dans la cour du Temple : Qu’en pensez-vous ? Croyez-vous qu’il viendra à la fête ?

57 Or, les chefs des prêtres et les pharisiens avaient donné des instructions : si quelqu’un savait où se trouvait Jésus, il devait les prévenir pour qu’on l’arrête.

Jésus chez le ressuscité(D)

12 Six jours avant la Pâque, Jésus se rendit à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait ressuscité. On prépara là un festin en son honneur. Marthe s’occupait du service, et Lazare avait pris place à table avec Jésus.

Marie prit alors un demi-litre de nard[af] pur, un parfum très cher : elle le répandit sur les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux. Toute la maison fut remplie de l’odeur de ce parfum.

Judas Iscariot, l’un des disciples de Jésus, celui qui allait le trahir, dit : Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum ? On en aurait tiré au moins trois cents pièces d’argent[ag] qu’on aurait pu donner aux pauvres !

S’il parlait ainsi, ce n’était pas parce qu’il se souciait des pauvres ; mais il était voleur et, comme c’était lui qui gérait la bourse commune, il gardait pour lui ce qu’on y mettait.

Mais Jésus intervint : Laisse-la faire ! C’est pour le jour de mon enterrement qu’elle a réservé ce parfum. Des pauvres, vous en aurez toujours autour de vous ! Tandis que moi, vous ne m’aurez pas toujours avec vous.

Entre-temps, on apprit que Jésus était à Béthanie. Les gens s’y rendirent en foule, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare qu’il avait ressuscité. 10 Alors les chefs des prêtres décidèrent aussi de faire mourir Lazare. 11 Car, à cause de lui, beaucoup se détournaient d’eux pour croire en Jésus.

L’entrée du roi à Jérusalem(E)

12 Le lendemain, une foule immense était à Jérusalem pour la fête. On apprit que Jésus était en chemin vers la ville.

13 Alors les gens arrachèrent des rameaux aux palmiers et sortirent à sa rencontre en criant :

Hosanna[ah] ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Vive le roi d’Israël[ai] !

14 Jésus trouva un ânon et s’assit dessus, selon cette parole de l’Ecriture :

15 Sois sans crainte, communauté de Sion,
car ton roi vient,
monté sur un ânon[aj] .

16 Sur le moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui se passait, mais quand Jésus fut entré dans sa gloire, ils se souvinrent que ces choses avaient été écrites à son sujet et qu’elles lui étaient arrivées.

17 Tous ceux qui étaient avec Jésus lorsqu’il avait appelé Lazare à sortir du tombeau et l’avait ressuscité, témoignaient de ce qu’ils avaient vu. 18 D’ailleurs, si les foules venaient si nombreuses au-devant de lui, c’était aussi parce qu’elles avaient entendu parler du signe miraculeux qu’il avait accompli.

19 Alors les pharisiens se dirent les uns aux autres : Vous le voyez : vous n’arriverez à rien, tout le monde le suit !

La gloire et la mort

20 Parmi ceux qui étaient venus à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête, il y avait aussi quelques personnes non juives[ak]. 21 Elles allèrent trouver Philippe qui était de Bethsaïda en Galilée et lui firent cette demande : Nous aimerions voir Jésus.

22 Philippe alla le dire à André, puis tous deux allèrent ensemble le dire à Jésus.

23 Celui-ci leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme va entrer dans sa gloire. 24 Vraiment, je vous l’assure : si le grain de blé que l’on a jeté en terre ne meurt pas, il reste un grain unique. Mais s’il meurt, il porte du fruit en abondance. 25 Celui qui s’attache à sa propre vie la perdra, mais celui qui fait peu de cas de sa vie en ce monde la gardera pour la vie éternelle. 26 Si quelqu’un veut être à mon service, qu’il me suive. Là où je serai, mon serviteur y sera aussi. Si quelqu’un est à mon service, le Père lui fera honneur.

27 A présent, je suis troublé. Que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ? Mais c’est précisément pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure ! 28 Père, manifeste ta gloire.

Alors une voix se fit entendre, venant du ciel : J’ai déjà manifesté ma gloire et je la manifesterai à nouveau.

29 La foule qui se trouvait là et qui avait entendu le son de cette voix crut que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : Un ange vient de lui parler.

30 Mais Jésus leur déclara : Ce n’est pas pour moi que cette voix s’est fait entendre, c’est pour vous. 31 C’est maintenant que va avoir lieu le jugement de ce monde. Oui, maintenant le dominateur de ce monde va être expulsé. 32 Et moi, quand j’aurai été élevé au-dessus de la terre, j’attirerai tout homme à moi.

33 Par cette expression, il faisait allusion à la manière dont il allait mourir. 34 La foule répondit : La Loi nous apprend que le Messie vivra éternellement. Comment peux-tu dire que le Fils de l’homme doit être élevé au-dessus de la terre ? Au fait : qui est donc ce Fils de l’homme ?

35 Jésus leur dit alors : La lumière est encore parmi vous, pour un peu de temps : marchez tant que vous avez la lumière, pour ne pas vous laisser surprendre par les ténèbres, car celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. 36 Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir vous-mêmes des enfants de lumière.

Après avoir dit cela, Jésus s’en alla et se tint caché loin d’eux.

Les Juifs restent incrédules

37 Malgré le grand nombre de signes miraculeux que Jésus avait accomplis devant eux, ils ne croyaient pas en lui.

38 Ainsi s’accomplit ce que le prophète Esaïe avait prédit :

Seigneur, qui a cru à notre message
et à qui la puissance du Seigneur a-t-elle été révélée[al] ?

39 Pourquoi ne pouvaient-ils pas croire ? C’est encore Esaïe qui nous en donne la raison quand il dit :

40 Dieu les a aveuglés,
il les a rendus insensibles,
afin qu’ils ne voient pas de leurs yeux,
qu’ils ne comprennent pas avec leur intelligence,
qu’ils ne se tournent pas vers lui
pour qu’il les guérisse[am] .

41 Esaïe a dit cela parce qu’il avait vu la gloire de Jésus et qu’il parlait de lui.

42 Et pourtant, même parmi les dirigeants, beaucoup crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’osaient pas le reconnaître ouvertement de peur d’être exclus de la synagogue. 43 Car ils tenaient davantage à la gloire qui vient des hommes qu’à celle qui vient de Dieu.

L’appel à la foi

44 Jésus déclara à haute voix : Si quelqu’un met sa confiance en moi, ce n’est pas en moi seulement qu’il croit, mais encore en celui qui m’a envoyé. 45 Qui me voit, voit aussi celui qui m’a envoyé. 46 C’est pour être la lumière que je suis venu dans le monde, afin que tout homme qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. 47 Si quelqu’un entend ce que je dis, mais ne le met pas en pratique, ce n’est pas moi qui le jugerai ; car je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour le sauver.

48 Celui donc qui me méprise et qui ne tient pas compte de mes paroles a déjà son juge : c’est cette Parole même que j’ai prononcée ; elle le jugera au dernier jour. 49 Car je n’ai pas parlé de ma propre initiative : le Père, qui m’a envoyé, m’a ordonné lui-même ce que je dois dire et enseigner. 50 Or je le sais bien : l’enseignement que m’a confié le Père c’est la vie éternelle. Et mon enseignement consiste à dire fidèlement ce que m’a dit le Père.

Les adieux du maître

Jésus lave les pieds de ses disciples

13 C’était juste avant la fête de la Pâque. Jésus savait que l’heure était venue pour lui de quitter ce monde pour s’en aller auprès du Père. C’est pourquoi il donna aux siens, qu’il aimait et qui étaient dans le monde, une marque suprême de son amour pour eux. C’était au cours du repas. Déjà le diable avait semé dans le cœur de Judas, fils de Simon Iscariot, le projet de trahir son Maître et de le livrer. Jésus savait que le Père avait tout remis entre ses mains, qu’il était venu d’auprès de Dieu et qu’il allait retourner auprès de lui.

Il se leva de table pendant le dîner, posa son vêtement et prit une serviette de lin qu’il se noua autour de la taille. Ensuite, il versa de l’eau dans une bassine et commença à laver les pieds de ses disciples, puis à les essuyer avec la serviette qu’il s’était nouée autour de la taille.

Quand vint le tour de Simon Pierre, celui-ci protesta : Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ?

Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas pour l’instant, tu le comprendras plus tard.

Mais Pierre lui répliqua : Non ! Tu ne me laveras pas les pieds ! Sûrement pas !

Jésus lui répondit : Si je ne te lave pas, il n’y a plus rien de commun entre toi et moi.

– Dans ce cas, lui dit Simon Pierre, ne me lave pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête.

10 Jésus lui dit : Celui qui s’est baigné est entièrement pur, il lui suffit de se laver les pieds[an]. Or vous, vous êtes purs – mais pas tous.

11 Jésus, en effet, connaissait celui qui allait le livrer. Voilà pourquoi il avait ajouté : « Vous n’êtes pas tous purs. »

12 Après leur avoir lavé les pieds, il remit son vêtement et se remit à table. Alors il leur dit : Avez-vous compris ce que je viens de vous faire ?

13 Vous m’appelez Maître et Seigneur – et vous avez raison, car je le suis. 14 Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres. 15 Je viens de vous donner un exemple, pour qu’à votre tour vous agissiez comme j’ai agi envers vous. 16 Vraiment, je vous l’assure, un serviteur n’est jamais supérieur à son maître, ni un messager plus grand que celui qui l’envoie. 17 Si vous savez ces choses, vous êtes heureux à condition de les mettre en pratique.

18 Je ne parle pas de vous tous : je sais très bien quels sont ceux que j’ai choisis – mais il faut que l’Ecriture s’accomplisse : Celui qui partage mon pain se tourne contre moi[ao]. 19 Je vous le dis dès maintenant, avant que cela se produise, pour qu’au moment où cela arrivera, vous croyiez que moi, je suis[ap]. 20 Vraiment, je vous l’assure : qui reçoit celui que j’envoie me reçoit moi-même, et qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.

Le traître(F)

21 Après avoir dit cela, Jésus fut troublé intérieurement et il déclara solennellement : Oui, vraiment, je vous l’assure : l’un de vous me trahira.

22 Les disciples, déconcertés, se regardaient les uns les autres ; ils se demandaient de qui il pouvait bien parler. 23 L’un d’entre eux, le disciple que Jésus aimait, se trouvait à table juste à côté de Jésus. 24 Simon Pierre lui fit signe de demander à Jésus de qui il parlait. 25 Et ce disciple, se penchant aussitôt vers Jésus, lui demanda : Seigneur, de qui s’agit-il ?

26 Et Jésus lui répondit : Je vais tremper ce morceau de pain dans le plat. Celui à qui je le donnerai, c’est lui.

Là-dessus, Jésus prit le morceau qu’il avait trempé et le donna à Judas, fils de Simon Iscariot.

27 Dès que Judas eut reçu ce morceau de pain, Satan entra en lui.

Alors Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le vite.

28 Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. 29 Comme Judas gérait la bourse commune, quelques-uns supposèrent que Jésus le chargeait d’acheter ce qu’il leur fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. 30 Dès que Judas eut pris le morceau de pain, il se hâta de sortir. Il faisait nuit.

Le nouveau commandement

31 Quand il fut parti, Jésus dit : Maintenant, la gloire du Fils de l’homme éclate, et Dieu va être glorifié en lui. 32 [Puisque Dieu va être glorifié en lui[aq],] Dieu, à son tour, va glorifier le Fils de l’homme en lui-même, et il le fera bientôt. 33 Mes chers enfants, je suis encore avec vous, mais plus pour longtemps. Vous me chercherez ; et ce que j’ai dit à tous, je vous le dis à vous aussi maintenant : vous ne pouvez pas aller là où je vais.

34 Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. Oui, comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. 35 A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres.

36 Simon Pierre lui demanda : Seigneur, où vas-tu ?

Jésus lui répondit : Tu ne peux me suivre maintenant là où je vais, mais plus tard tu me suivras.

37 Mais Pierre reprit : Et pourquoi donc, Seigneur, ne puis-je pas te suivre dès maintenant ? Je suis prêt à donner ma vie pour toi !

38 – Tu es prêt à donner ta vie pour moi ? répondit Jésus. Oui, vraiment, je te l’assure : avant que le coq se mette à chanter, tu m’auras renié trois fois.

Le chemin, la vérité et la vie

14 Jésus dit : Que votre cœur ne se trouble pas. Ayez foi en Dieu, ayez aussi foi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures ; si ce n’était pas vrai, je vous l’aurais dit : en effet je vais vous préparer une place. Lorsque je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que vous soyez, vous aussi, là où je suis. Mais vous en connaissez le chemin.

Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment pourrions-nous savoir par quel chemin on y parvient ?

– Je suis, moi, le chemin, répondit Jésus, la vérité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père[ar]. Et maintenant déjà vous le connaissez, vous l’avez même vu.

Philippe intervint : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit.

– Eh quoi, lui répondit Jésus, après tout le temps que j’ai passé avec vous, tu ne me connais pas encore, Philippe ! Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment peux-tu dire : « Montre-nous le Père ? » 10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Ce que je vous dis, je ne le dis pas de moi-même : le Père demeure en moi et c’est lui qui accomplit ainsi ses propres œuvres. 11 Croyez-moi : Je suis dans le Père et le Père est en moi. Sinon, croyez au moins à cause des œuvres que vous m’avez vu accomplir. 12 Vraiment, je vous l’assure : celui qui croit en moi accomplira les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes parce que je vais auprès du Père. 13 Et quoi que ce soit que vous demandiez en mon nom, je le réaliserai pour que la gloire du Père soit manifestée par le Fils. 14 Je le répète : si vous me demandez[as] quelque chose en mon nom, je le ferai.

Jésus promet l’Esprit Saint

15 Si vous m’aimez, vous suivrez mes commandements. 16 Et moi, je demanderai au Père de vous donner un autre défenseur en justice[at], afin qu’il reste pour toujours avec vous : 17 c’est l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable de recevoir parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Quant à vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera[au] en vous.

18 Non, je ne vous laisserai pas orphelins, mais je reviendrai vers vous. 19 Sous peu, le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez parce que je vis et que, vous aussi, vous vivrez. 20 Quand ce jour viendra, vous connaîtrez que je suis en mon Père ; vous saurez aussi que vous êtes en moi, et que moi je suis en vous.

21 Celui qui m’aime, c’est celui qui retient mes commandements et les applique. Mon Père aimera celui qui m’aime ; moi aussi, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui.

22 Jude (qu’il ne faut pas confondre avec Judas Iscariot) lui demanda : Seigneur, pourquoi est-ce seulement à nous que tu veux te manifester, et non au monde ?

23 Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il obéira à ma parole. Mon Père aussi l’aimera : nous viendrons à lui et nous établirons notre demeure chez lui. 24 Mais celui qui ne m’aime pas ne met pas mes paroles en pratique. Or, cette Parole que vous entendez ne vient pas de moi, c’est la Parole même du Père qui m’a envoyé.

25 Je vous dis tout cela pendant que je suis encore avec vous. 26 Mais le Défenseur[av] en justice, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit moi-même. 27 Je pars, mais je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. C’est pourquoi, ne soyez pas troublés et n’ayez aucune crainte en votre cœur.

28 Vous m’avez entendu dire que je pars, mais aussi que je reviendrai auprès de vous. Si vous m’aimiez, vous seriez heureux de savoir que je vais au Père, car le Père est plus grand que moi. 29 Je vous ai prévenus dès maintenant, avant que ces choses arrivent, pour qu’au jour où elles se produiront, vous croyiez. 30 Désormais, je n’aurai plus guère l’occasion de m’entretenir avec vous, car le dominateur de ce monde vient. Ce n’est pas qu’il ait une prise sur moi, 31 mais il faut que le monde reconnaisse que j’aime le Père et que j’agis conformément à ce qu’il m’a ordonné. Levez-vous ; partons d’ici.

La vigne et les sarments

15 Moi, je suis le vrai plant de vigne et mon Père est le vigneron. Tous les sarments, en moi, qui ne portent pas de fruit, il les coupe, et tous ceux qui en portent, il les purifie[aw] afin qu’ils produisent un fruit encore plus abondant. Vous aussi, vous avez déjà été purifiés grâce à la parole que je vous ai enseignée. Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si vous ne demeurez pas en moi, vous ne pouvez porter aucun fruit.

Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera du fruit en abondance, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, on le jette hors du vignoble, comme les sarments coupés : ils se dessèchent, puis on les ramasse, on y met le feu et ils brûlent. Mais si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, vous l’obtiendrez. Si vous produisez du fruit en abondance et que vous prouvez ainsi que vous êtes vraiment mes disciples, mon Père sera glorifié aux yeux de tous. Comme le Père m’a toujours aimé, moi aussi je vous ai aimés ; maintenez-vous donc dans mon amour. 10 Si vous obéissez à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi-même j’ai obéi aux commandements de mon Père et je demeure dans son amour. 11 Tout cela, je vous le dis pour que la joie qui est la mienne vous remplisse vous aussi, et qu’ainsi votre joie soit complète.

12 Voici quel est mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés. 13 Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 14 Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.

15 Je ne vous appelle plus serviteurs, parce qu’un serviteur n’est pas mis au courant des affaires de son maître. Je vous appelle mes amis, parce que je vous ai fait part de tout ce que j’ai appris de mon Père. 16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi. Non, c’est moi qui vous ai choisis ; je vous ai donné mission d’aller, de porter du fruit, du fruit qui soit durable. Alors le Père vous accordera tout ce que vous lui demanderez en mon nom. 17 Voici donc ce que je vous commande : aimez-vous les uns les autres.

La Bible du Semeur (BDS)

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