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Bible in 90 Days

An intensive Bible reading plan that walks through the entire Bible in 90 days.
Duration: 88 days
La Bible du Semeur (BDS)
Version
Actes 28:17 - Romains 14:23

Paul, témoin de Jésus-Christ à Rome

17 Au bout de trois jours, il invita les chefs des Juifs à le rencontrer. Quand ils furent réunis chez lui, il leur dit : Mes frères, bien que je n’aie rien fait de contraire aux intérêts de notre peuple, ni aux traditions de nos ancêtres, j’ai été arrêté à Jérusalem et livré entre les mains des Romains. 18 Ceux-ci, après enquête, voulaient me relâcher parce qu’ils n’avaient trouvé aucune raison de me condamner à mort. 19 Mais, comme les Juifs s’y opposaient, je me suis vu contraint d’en appeler à l’empereur, sans pour autant vouloir accuser mes compatriotes. 20 Et c’est ce qui explique que je vous aie invité à venir me voir et vous entretenir avec moi : car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte ces chaînes.

21 Les Juifs lui répondirent : En ce qui nous concerne, nous n’avons reçu aucune lettre de Judée à ton sujet, et aucun de nos frères n’est venu de là-bas pour nous faire un rapport ou pour nous dire du mal de toi. 22 Mais nous pensons devoir t’entendre exposer toi-même ta pensée. Quant à la secte dont tu fais partie, nous savons qu’elle rencontre partout une sérieuse opposition.

23 Ils fixèrent donc un autre rendez-vous et, au jour convenu, revinrent chez lui, encore plus nombreux que la première fois. L’entretien dura du matin jusqu’au soir. Paul leur exposa sa doctrine : il leur annonça le royaume de Dieu et, en s’appuyant sur la Loi de Moïse et les paroles des prophètes, il cherchait à les convaincre au sujet de Jésus. 24 Les uns se laissèrent persuader par ses paroles, mais les autres refusèrent de croire.

25 Au moment de quitter Paul, ils n’étaient toujours pas d’accord entre eux et Paul fit cette réflexion : Elles sont bien vraies ces paroles que le Saint-Esprit a dites à vos ancêtres, par la bouche du prophète Esaïe :

26 Va trouver ce peuple et dis-lui :
Vous aurez beau entendre,
vous ne comprendrez pas.
Vous aurez beau voir de vos propres yeux,
vous ne saisirez pas.
27 Car ce peuple est devenu insensible,
ils ont fait la sourde oreille
et ils se sont bouché les yeux,
de peur qu’ils voient de leurs yeux,
et qu’ils entendent de leurs oreilles,
de peur qu’ils comprennent,
qu’ils reviennent à moi
et que je les guérisse[a] .

28 Et Paul ajouta : Sachez-le donc : désormais ce salut qui vient de Dieu est maintenant apporté aux non-Juifs ; eux, ils écouteront ce message[b].

30 Paul resta deux années entières dans le logement qu’il avait loué. Il y recevait tous ceux qui venaient le voir. 31 Il proclamait le royaume de Dieu et enseignait, avec une pleine assurance et sans aucun empêchement, ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ.

Salutation

Cette lettre vous est adressée par Paul, serviteur de Jésus-Christ, qui a été appelé à être apôtre et choisi pour proclamer l’Evangile de Dieu, la Bonne Nouvelle que Dieu avait promise par ses prophètes dans les Saintes Ecritures. Elle parle de son Fils qui, dans son humanité, descend de David, et qui a été institué Fils de Dieu avec puissance lorsque le Saint-Esprit l’a ressuscité[c], Jésus-Christ, notre Seigneur. Par lui, j’ai reçu la grâce d’être apôtre pour amener, en son nom, des hommes de tous les peuples à lui obéir en croyant. Vous êtes de ceux-là, vous que Jésus-Christ a appelés à lui. Je vous écris, à vous tous qui êtes à Rome les bien-aimés de Dieu, et qui ont été appelés à faire partie du peuple saint.

Que la grâce et la paix vous soient accordées par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ.

Paul et les chrétiens de Rome

Tout d’abord, je remercie mon Dieu par Jésus-Christ au sujet de vous tous parce qu’on parle de votre foi dans le monde entier.

9-10 Dieu m’en est témoin, lui que je sers de tout mon être en proclamant l’Evangile qui concerne son Fils : dans toutes mes prières, je ne cesse de faire mention de vous à toute occasion et je lui demande de me donner enfin l’occasion de vous rendre visite si telle est sa volonté.

11 Car j’ai le vif désir d’aller vous voir pour vous transmettre quelque don de la grâce, par l’Esprit, en vue d’affermir votre foi, 12 ou mieux : pour que, lorsque je serai parmi vous, nous nous encouragions mutuellement, vous et moi, par la foi qui nous est commune.

13 Je tiens à ce que vous le sachiez, frères et sœurs : j’ai souvent formé le projet de me rendre chez vous, afin de récolter quelques fruits parmi vous comme je l’ai fait parmi bien d’autres peuples ; mais j’en ai été empêché jusqu’à présent. 14 Je me dois à tous les non-Juifs, civilisés ou non, instruits ou ignorants. 15 Voilà pourquoi je désire aussi vous annoncer l’Evangile, à vous qui êtes à Rome.

Le résumé de l’Evangile

16 Car je n’ai pas honte de l’Evangile : c’est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient, les Juifs en premier lieu et aussi les non-Juifs. 17 En effet, cet Evangile nous révèle en quoi consiste la justice que Dieu accorde : elle est reçue par la foi et rien que par la foi[d], comme il est dit dans l’Ecriture : Le juste vivra grâce à la foi[e].

Tous sont coupables devant Dieu

Ceux qui rejettent Dieu et sa Loi

18 En effet, du haut du ciel, Dieu révèle sa colère contre les hommes qui ne l’honorent pas et ne respectent pas sa volonté. Ils étouffent ainsi malhonnêtement la vérité[f].

19 En effet, ce qu’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, Dieu lui-même le leur ayant fait connaître. 20 Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient dans ses œuvres quand on y réfléchit. Ils n’ont donc aucune excuse, 21 car alors qu’ils connaissent Dieu, ils ne lui rendent pas l’honneur que l’on doit à Dieu et ne lui expriment pas leur reconnaissance. Ils se sont égarés dans des raisonnements absurdes et leur pensée dépourvue d’intelligence s’est trouvée obscurcie.

22 Ils se prétendent sages, mais ils sont devenus fous. 23 Ainsi, au lieu d’adorer le Dieu immortel et glorieux, ils adorent des idoles, images d’hommes mortels, d’oiseaux, de quadrupèdes ou de reptiles. 24 C’est pourquoi Dieu les a abandonnés aux passions de leur cœur qui les portent à des pratiques dégradantes, de sorte qu’ils ont avili leur propre corps.

25 Oui, ils ont délibérément échangé la vérité concernant Dieu contre le mensonge, ils ont adoré la créature et lui ont rendu un culte, au lieu du Créateur, lui qui est béni éternellement. Amen !

26 Voilà pourquoi Dieu les a abandonnés à des passions avilissantes : leurs femmes ont renoncé aux relations sexuelles naturelles pour se livrer à des pratiques contre nature.

27 Les hommes, de même, délaissant les rapports naturels avec le sexe féminin, se sont enflammés de désir les uns pour les autres ; ils ont commis entre hommes des actes honteux et ont reçu en leur personne le salaire que méritaient leurs égarements. 28 Ils n’ont pas jugé bon de connaître Dieu, c’est pourquoi Dieu les a abandonnés à leur pensée faussée, si bien qu’ils font ce qu’on ne doit pas.

29 Ils accumulent toutes sortes d’injustices et de méchancetés, d’envies et de vices ; ils sont pleins de jalousie, de meurtres, de querelles, de trahisons, de perversités. Ce sont des médisants, 30 des calomniateurs, des ennemis de Dieu, arrogants, orgueilleux, fanfarons, ingénieux à faire le mal ; ils manquent à leurs devoirs envers leurs parents ; 31 ils sont dépourvus d’intelligence et de loyauté, insensibles, impitoyables.

32 Ils connaissent très bien la sentence de Dieu qui déclare passibles de mort ceux qui agissent ainsi. Malgré cela, non seulement ils commettent de telles actions, mais encore ils approuvent ceux qui les font.

Celui qui condamne les autres se condamne lui-même

Toi donc, qui que tu sois, qui condamnes autrui, tu n’as aucune excuse, car en condamnant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui les condamnes, tu te conduis comme eux. Or, nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui agissent ainsi est conforme à la vérité.

T’imaginerais-tu, toi qui condamnes ceux qui commettent de tels actes, et qui te comportes comme eux, que tu vas échapper à la condamnation divine ? Ou alors, méprises-tu les trésors de bonté, de patience et de générosité déployés par Dieu, sans te rendre compte que sa bonté veut t’amener à changer[g] ?

Par ton entêtement et ton refus de changer, tu te prépares un châtiment d’autant plus grand pour le jour où se manifesteront la colère et le juste jugement de Dieu.

Ce jour-là, il donnera à chacun ce que lui auront valu ses actes[h].

Ceux qui, en pratiquant le bien avec persévérance, cherchent la gloire à venir, l’honneur et l’immortalité, recevront de lui la vie éternelle[i]. Mais, à ceux qui, par ambition personnelle[j], repoussent la vérité et cèdent à l’injustice, Dieu réserve sa colère et sa fureur.

Oui, la souffrance et l’angoisse attendent tout homme qui pratique le mal, le Juif en premier lieu et aussi le non-Juif.

10 Mais la gloire à venir, l’honneur et la paix seront accordés à celui qui pratique le bien, quel qu’il soit, d’abord le Juif et aussi le non-Juif, 11 car Dieu ne fait pas de favoritisme.

12 Ceux qui ont péché sans avoir eu connaissance de la Loi de Moïse périront sans qu’elle intervienne dans leur jugement. Mais ceux qui ont péché alors qu’ils étaient soumis au régime de la Loi seront jugés conformément à la Loi. 13 Car ce ne sont pas ceux qui se contentent d’écouter la lecture de la Loi qui seront justes aux yeux de Dieu. Non, seuls ceux qui appliquent la Loi sont considérés comme justes.

14 En effet, lorsque les païens qui n’ont pas la Loi de Moïse accomplissent naturellement ce que demande cette Loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes, alors qu’ils n’ont pas la Loi. 15 Ils démontrent par leur comportement que les œuvres demandées par la Loi sont inscrites dans leur cœur. Leur conscience en témoigne également, ainsi que les raisonnements par lesquels ils s’accusent ou s’excusent les uns les autres[k]. 16 Tout cela paraîtra le jour[l] où, conformément à l’Evangile que j’annonce, Dieu jugera par Jésus-Christ tout ce que les hommes ont caché.

Les Juifs sont coupables devant Dieu

17 Eh bien, toi qui te donnes le nom de Juif, tu te reposes sur la Loi, tu fais de Dieu ton sujet de fierté[m], 18 tu connais sa volonté, tu juges de ce qui est le meilleur parce que tu es instruit par la Loi. 19 Tu es certain d’être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui errent dans les ténèbres, 20 l’éducateur des insensés, l’enseignant des ignorants, tout cela sous prétexte que tu as dans la Loi l’expression parfaite de la connaissance et de la vérité. 21 Toi donc, qui enseignes les autres, tu ne t’enseignes pas toi-même. Tu prêches aux autres de ne pas voler, et tu voles ! 22 Tu dis de ne pas commettre d’adultère, et tu commets l’adultère ! Tu as les idoles en horreur, et tu commets des sacrilèges[n] ! 23 Tu es fier de posséder la Loi, mais tu déshonores Dieu en y désobéissant ! 24 Et ainsi, comme le dit l’Ecriture, à cause de vous, Juifs, le nom de Dieu est outragé parmi les païens[o].

25 Assurément, être circoncis a un sens – à condition d’appliquer la Loi. Mais, si tu désobéis à la Loi, être circoncis n’a pas plus de valeur que d’être incirconcis.

26 Mais si l’incirconcis accomplit ce que la Loi définit comme juste, cet incirconcis ne sera-t-il pas considéré comme un circoncis ?

27 Et cet homme qui accomplit la Loi sans être physiquement circoncis ne va-t-il pas te condamner, toi qui désobéis à la Loi tout en possédant les Ecritures et la circoncision ?

28 Car ce n’est pas ce qui est visible qui fait le Juif, ni la marque visible dans la chair qui fait la circoncision, 29 mais ce qui fait le Juif c’est ce qui est intérieur, et la vraie circoncision est celle que l’Esprit opère dans le cœur et non celle que l’on pratique en obéissant à la lettre de la Loi.

Tel est le Juif qui reçoit sa louange, non des hommes, mais de Dieu.

Tous les hommes sont coupables devant Dieu

Dans ces conditions, quel est l’avantage du Juif[p] ? Quelle est l’utilité de la circoncision ? L’avantage est grand à divers titres. Tout d’abord, c’est aux Juifs qu’ont été confiées les paroles de Dieu. Que faut-il dire alors si certains leur ont été infidèles ? Leur infidélité[q] anéantira-t-elle la fidélité de Dieu ? Loin de là ! Que Dieu soit reconnu comme disant la vérité et tout homme qui s’oppose à lui comme menteur, car il est écrit :

Tu seras toujours reconnu juste dans tes sentences ;
et tu seras vainqueur lorsque tu rends ton jugement[r] .

Mais si notre injustice contribue à manifester que Dieu est juste, que pouvons-nous en conclure ? Dieu n’est-il pas injuste quand il nous fait subir sa colère ? – Bien entendu, je raisonne ici d’une manière très humaine. – Dieu injuste ? Loin de là ! Autrement, comment Dieu pourrait-il juger le monde ? Ou, dira-t-on encore, si mon mensonge fait d’autant mieux éclater que Dieu est véridique et contribue ainsi à sa gloire, pourquoi serais-je encore condamné comme pécheur ? Et pourquoi ne pas aller jusqu’à dire : Faisons le mal pour qu’en sorte le bien ? Certains, du reste, nous calomnient en prétendant que c’est là ce que nous enseignons. Ces gens-là méritent bien d’être condamnés.

Que faut-il donc conclure ? Nous les Juifs, sommes-nous en meilleure position que les autres hommes ? Pas à tous égards. Nous avons, en effet, déjà démontré que tous les hommes, Juifs et non-Juifs, sont également coupables. 10 L’Ecriture le dit :

Il n’y a pas de juste,
pas même un seul[s] ,
11 pas d’homme capable de comprendre,
pas un qui se tourne vers Dieu.
12 Ils se sont tous égarés, |ils se sont corrompus tous ensemble.
Il n’y en a aucun qui fasse le bien,
même pas un seul[t] .
13 Leur gosier ressemble à une tombe ouverte,
leur langue sert à tromper[u] ,
ils ont sur les lèvres un venin de vipère[v] ,
14 leur bouche est pleine d’aigres malédictions[w] .
15 Leurs pieds sont agiles quand il s’agit de verser le sang.
16 La destruction et le malheur jalonnent leur parcours.
17 Ils ne connaissent pas le chemin de la paix[x] .
18 Ils n’ont même pas peur de Dieu[y] .

19 Or, nous le savons, ce que l’Ecriture dit dans la Loi, elle l’adresse à ceux qui vivent sous le régime de la Loi. Il en est ainsi pour que personne n’ait rien à répliquer et que le monde entier soit reconnu coupable devant Dieu.

20 Car personne ne sera déclaré juste devant lui parce qu’il aura accompli les œuvres demandées par la Loi. En effet, la Loi produit seulement la connaissance du péché.

Déclarés justes par la foi

Justes par la foi, sans la Loi

21 Mais maintenant Dieu a manifesté, sans faire intervenir la Loi, la justice qu’il nous accorde et à laquelle les livres de la Loi et des prophètes rendent témoignage.

22 Dieu déclare les hommes justes par leur foi en Jésus-Christ, et cela s’applique à tous ceux qui croient, car il n’y a pas de différence entre les hommes. 23 Tous ont péché, en effet, et sont privés de la gloire de Dieu, 24 et ils sont déclarés justes[z] par sa grâce ; c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance[aa] apportée par Jésus-Christ[ab].

25 C’est lui que Dieu a offert comme une victime destinée à expier les péchés[ac], pour ceux qui croient en son sacrifice[ad]. Dieu montre ainsi qu’il est juste parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis autrefois, 26 au temps de sa patience. Il montre aussi qu’il est juste dans le temps présent : il est juste tout en déclarant juste celui qui croit en Jésus.

27 Reste-t-il encore une raison de se vanter ? Non, cela est exclu. En vertu de quel principe ? Celui de l’obéissance à la Loi ? Non, mais selon le principe de la foi.

28 Voici donc ce que nous affirmons : l’homme est déclaré juste par la foi sans qu’il ait à accomplir les œuvres qu’exige la Loi. 29 Ou alors : Dieu serait-il seulement le Dieu des Juifs ? N’est-il pas aussi le Dieu des non-Juifs ? Bien sûr, il est aussi le Dieu des non-Juifs. 30 Car il n’y a qu’un seul Dieu qui justifie les Juifs en raison de leur foi et qui justifie aussi les non-Juifs au moyen de leur foi.

L’exemple d’Abraham et de David

31 Mais alors, est-ce que nous annulons la Loi au moyen de la foi ? Loin de là ! Nous confirmons la Loi.

Prenons l’exemple d’Abraham, l’ancêtre de notre peuple, selon la descendance physique. Que pouvons-nous dire à son sujet ? Quelle a été son expérience ? S’il a été déclaré juste en raison de ce qu’il a fait, alors certes, il peut se vanter. Mais ce n’est pas ainsi que Dieu voit la chose ! En effet, que dit l’Ecriture ? Abraham a eu confiance en Dieu, et Dieu a porté sa foi à son crédit[ae] pour le déclarer juste[af].

Si quelqu’un accomplit un travail, on lui compte son salaire non pas comme si on lui faisait une faveur, mais d’après ce qui lui est dû. Et si quelqu’un n’accomplit pas les œuvres requises par la Loi mais place sa confiance en Dieu qui déclare justes les pécheurs, Dieu le déclare juste en portant sa foi à son crédit. De même, David déclare béni l’homme que Dieu déclare juste sans qu’il ait produit les œuvres qu’exige la Loi :

Ils sont bénis, ceux dont les fautes ont été pardonnées
et dont les péchés ont été effacés !
Il est béni, l’homme au compte de qui
le Seigneur ne porte pas le péché[ag] !

Cette bénédiction est-elle réservée aux seuls circoncis, ou est-elle aussi accessible aux incirconcis ? Nous venons de le dire : Dieu a porté la foi d’Abraham à son crédit pour le déclarer juste. 10 A quel moment cela a-t-il eu lieu ? Quand Abraham était circoncis ou quand il était encore incirconcis ? Ce n’est pas quand il était circoncis, mais quand il ne l’était pas encore. 11 Et Dieu lui donna ensuite le signe de la circoncision comme sceau de la justice qu’il avait déjà reçue par la foi avant d’être circoncis. Il est devenu ainsi le père de tous ceux qui croient sans être circoncis pour qu’eux aussi soient déclarés justes par Dieu de la même manière. 12 Il est aussi devenu le père des circoncis qui ne se contentent pas d’avoir la circoncision, mais qui suivent l’exemple de la foi que notre père Abraham a manifestée alors qu’il était encore incirconcis.

13 Car la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham ou à sa descendance non parce qu’il avait obéi à la Loi, mais parce que Dieu l’a déclaré juste à cause de sa foi. 14 En effet, s’il faut être sous le régime de la Loi[ah] pour avoir droit à cet héritage, alors la foi n’a plus de sens et la promesse est annulée. 15 Car la Loi produit la colère de Dieu. Or, là où il n’y a pas de Loi, il n’y a pas non plus de transgression. 16 Voilà pourquoi l’héritage se reçoit par la foi : c’est pour qu’il soit un don de la grâce. Ainsi, la promesse se trouve confirmée à toute la descendance d’Abraham, c’est-à-dire non seulement à celle qui a la Loi, mais aussi à celle qui partage la foi d’Abraham. Il est notre père à tous, 17 comme le dit l’Ecriture : Je t’ai établi pour être le père d’une multitude de peuples[ai]. Placé en présence de Dieu[aj], il mit sa confiance en celui qui donne la vie aux morts et appelle à l’existence ce qui n’existe pas.

18 Alors que tout portait au contraire, il a eu confiance, plein d’espérance. Ainsi il est devenu le père d’une multitude de peuples[ak] conformément à ce que Dieu lui avait dit : Tes descendants seront nombreux[al].

19 Bien qu’il considéra son corps, qui était comme mort – il avait presque cent ans – et celui de Sara, qui ne pouvait plus donner la vie, sa foi ne faiblit pas. 20 Au contraire : loin de mettre en doute la promesse et de refuser de croire, il trouva sa force dans la foi, en reconnaissant la grandeur de Dieu[am] 21 et en étant absolument persuadé que Dieu est capable d’accomplir ce qu’il a promis.

22 C’est pourquoi, Dieu l’a déclaré juste en portant sa foi à son crédit[an]. 23 Or si cette parole : Dieu a porté sa foi à son crédit a été consignée dans l’Ecriture, ce n’est pas seulement pour Abraham[ao]. 24 Elle nous concerne nous aussi. Car la foi sera aussi portée à notre crédit, à nous qui plaçons notre confiance en celui qui a ressuscité Jésus notre Seigneur ; 25 il a été livré pour nos fautes, et il est ressuscité pour que nous soyons déclarés justes[ap].

La vie nouvelle en Christ, par l’Esprit

La paix avec Dieu

Puisque nous avons été déclarés justes en raison de notre foi, nous sommes[aq] en paix avec Dieu grâce à notre Seigneur Jésus-Christ. Par lui, nous avons eu accès, au moyen de la foi[ar], à ce don gratuit de Dieu qui nous est désormais acquis ; et notre fierté se fonde sur l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.

Mieux encore ! Nous tirons fierté même de nos détresses, car nous savons que la détresse produit la persévérance, la persévérance conduit à une fidélité éprouvée, et la fidélité éprouvée nourrit l’espérance. Or, notre espérance ne risque pas de tourner à notre confusion, car Dieu a versé son amour dans notre cœur par l’Esprit Saint qu’il nous a donné.

En effet, au moment fixé par Dieu, alors que nous étions encore sans force, Christ est mort pour des pécheurs. A peine accepterait-on de mourir pour un juste ; peut-être quelqu’un irait-il jusqu’à mourir pour le bien[as]. Mais voici comment Dieu nous montre l’amour qu’il a pour nous : alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.

Donc, puisque nous sommes maintenant déclarés justes grâce à son sacrifice[at], nous serons, à plus forte raison encore, sauvés par lui de la colère à venir.

10 Alors que nous étions ses ennemis, Dieu nous a réconciliés avec lui par la mort de son Fils ; à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. 11 Mieux encore : nous plaçons désormais notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a obtenu la réconciliation.

Condamnés en Adam, déclarés justes en Christ

12 C’est pourquoi, de même que par un seul homme, le péché est entré dans le monde et par le péché, la mort, et ainsi la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché[au] …

13 En effet, jusqu’à ce que Dieu donne la Loi de Moïse, le péché existait bien dans le monde ; or le péché n’est pas pris en compte quand la Loi n’existe pas. 14 Et pourtant, la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur les hommes qui n’avaient pas commis une faute semblable à celle d’Adam – qui est comparable à celui qui devait venir.

15 Mais il y a une différence entre la faute et le don de la grâce ! En effet, si la faute d’un seul a eu pour conséquence la mort de beaucoup, à bien plus forte raison la grâce de Dieu, don gratuit qui vient d’un seul homme, Jésus-Christ, a surabondé pour beaucoup.

16 Quelle différence aussi entre les conséquences du péché d’un seul et le don ! En effet, le jugement intervenant à cause d’un seul homme a entraîné la condamnation, mais le don de grâce, intervenant à la suite de nombreuses fautes, a conduit à l’acquittement. 17 Car si, par la faute commise par un seul homme, la mort a régné à cause de ce seul homme, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce qu’est le don de la justification régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ, lui seul.

18 Ainsi donc, comme une seule faute a entraîné la condamnation de tous les hommes, un seul acte satisfaisant à la justice a obtenu pour tous les hommes l’acquittement qui leur assure la vie. 19 Comme, par la désobéissance d’un seul, beaucoup d’hommes ont été déclarés pécheurs devant Dieu, de même, par l’obéissance d’un seul, beaucoup seront déclarés justes devant Dieu.

20 Quant à la Loi, elle est intervenue pour que le péché prolifère. Mais là où le péché a proliféré, la grâce a surabondé 21 pour que, comme le péché a régné par la mort, de même la grâce règne par la justice que Dieu accorde et qui aboutit à la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur.

La grâce : une excuse pour pécher ?

Que dire maintenant ? Persisterons-nous dans le péché pour que la grâce abonde ? Loin de là ! Puisque nous sommes morts pour le péché, comment pourrions-nous vivre encore dans le péché ? Ne savez-vous pas que nous, qui avons été baptisés pour Jésus-Christ[av], c’est en relation avec sa mort[aw] que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en relation avec sa mort afin que, comme Christ a été ressuscité par la puissance glorieuse du Père, nous aussi, nous menions une vie nouvelle.

Car si nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne. Comprenons donc que l’homme que nous étions autrefois a été crucifié avec Christ afin que le péché dans ce qui fait sa force[ax] soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort a été déclaré juste : il n’a plus à répondre du péché.

Or, puisque nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Car nous savons que Christ ressuscité ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. 10 Il est mort et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes. Mais à présent, il est vivant et il vit pour Dieu.

11 Ainsi, vous aussi, considérez-vous comme morts pour le péché, et comme vivants pour Dieu dans l’union avec Jésus-Christ.

12 Que le péché n’exerce donc plus sa domination sur votre corps mortel pour vous soumettre à ses désirs. 13 Ne mettez pas vos membres et organes à la disposition du péché comme des armes au service du mal. Mais puisque vous étiez morts et que vous êtes maintenant vivants, offrez-vous vous-mêmes à Dieu et mettez les membres et organes de votre corps à sa disposition comme des instruments pour faire ce qui est juste.

14 Car le péché ne sera plus votre maître puisque vous n’êtes plus sous le régime de la Loi mais sous celui de la grâce.

15 Mais quoi ? Allons-nous encore pécher sous prétexte que nous ne sommes pas sous le régime de la Loi, mais sous celui de la grâce ? Loin de là ! 16 Ne savez-vous pas qu’en vous mettant au service de quelqu’un comme des esclaves pour lui obéir, vous êtes effectivement les esclaves du maître à qui vous obéissez : ou bien du péché qui entraîne la mort, ou bien de l’obéissance qui conduit à une vie juste ? 17 Mais Dieu soit loué ! Si, autrefois, vous étiez les esclaves du péché, vous avez maintenant obéi de tout cœur à l’enseignement fondamental auquel vous avez été soumis[ay]. 18 Et, à présent, affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. 19 – Je parle ici d’une manière très humaine, à cause de votre faiblesse naturelle. – De même que vous avez offert autrefois les membres et organes de votre corps en esclaves pour agir d’une manière immorale et qui ne respecte pas la Loi de Dieu, offrez-les maintenant en esclaves à la justice pour devenir saints dans votre être et votre conduite.

20 Lorsque vous étiez encore esclaves du péché, vous étiez libres par rapport à la justice. 21 Or, quels fruits portiez-vous alors ? Des actes qui vous font rougir de honte aujourd’hui, car ils conduisent à la mort. 22 Mais maintenant, affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, le fruit que vous portez, c’est une vie sainte, et le résultat auquel vous aboutissez, c’est la vie éternelle. 23 Car le salaire que verse le péché, c’est la mort, mais le don de la grâce que Dieu accorde, c’est la vie éternelle dans l’union avec Jésus-Christ notre Seigneur.

Libérés du régime de la Loi

Ne savez-vous pas, frères et sœurs – car je parle à des gens qui savent ce qu’est une loi – que la loi ne régit un homme que durant le temps de sa vie ? Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant que celui-ci est en vie. Mais s’il vient à mourir, elle est libérée de la loi qui la liait à lui[az]. Donc si, du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera considérée comme adultère. Mais si son mari meurt, elle est affranchie de cette loi et peut donc appartenir à un autre, sans être adultère.

Il en est de même pour vous, mes frères et sœurs : par la mort de Christ, vous êtes, vous aussi, morts par rapport à la Loi, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité, pour que nous portions des fruits pour Dieu.

Lorsque nous étions encore livrés à nous-mêmes, les mauvais désirs suscités par la Loi étaient à l’œuvre dans nos membres pour nous faire porter des fruits qui mènent à la mort. Mais maintenant, libérés du régime de la Loi, morts à ce qui nous gardait prisonniers, nous pouvons servir Dieu d’une manière nouvelle par l’Esprit, et non plus sous le régime périmé de la lettre de la Loi.

Que dire maintenant ? La Loi se confond-elle avec le péché ? Loin de là ! Seulement, s’il n’y avait pas eu la Loi, je n’aurais pas connu le péché, et je n’aurais pas su ce qu’est la convoitise si la Loi n’avait pas dit : Tu ne convoiteras pas[ba]. Mais alors le péché, prenant appui sur le commandement, a suscité en moi toutes sortes de désirs mauvais. Car, sans la Loi, le péché est sans vie.

Pour ma part, autrefois sans la Loi, je vivais, mais quand le commandement est intervenu, le péché a pris vie, 10 et moi je suis mort. Ainsi, ce qui s’est produit pour moi, c’est que le commandement qui devait conduire à la vie m’a conduit à la mort. 11 Car le péché a pris appui sur le commandement : il m’a trompé et m’a fait mourir en se servant du commandement. 12 Ainsi, la Loi elle-même est sainte, et le commandement est saint, juste et bon.

13 Ce qui est bon est-il devenu pour moi une cause de mort ? Loin de là ! C’est le péché ! En effet, il a provoqué ma mort en se servant de ce qui est bon, et a de la sorte manifesté sa nature de péché et son excessive perversité par le moyen du commandement.

14 Nous savons que la Loi a été inspirée par l’Esprit de Dieu, mais moi, je suis comme un homme livré à lui-même, vendu comme esclave au péché. 15 En effet, je ne comprends pas[bb] ce que je fais : je ne fais pas ce que je veux, et c’est ce que je déteste que je fais. 16 Et si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la Loi est bonne.

17 En réalité, ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. 18 Car je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ce que je suis par nature[bc]. Vouloir le bien est à ma portée, mais non l’accomplir. 19 Je ne fais pas le bien que je veux, mais le mal que je ne veux pas, je le commets. 20 Si donc je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais mais c’est le péché qui habite en moi.

21 Je découvre ainsi cette loi : lorsque je veux faire le bien, c’est le mal qui est à ma portée. 22 Dans mon être intérieur, je prends plaisir à la Loi de Dieu. 23 Mais je vois bien qu’une autre loi est à l’œuvre dans mon corps : elle combat la Loi qu’approuve ma raison et elle fait de moi le prisonnier de la loi du péché qui agit dans mes membres[bd]. 24 Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps voué à la mort[be] ? 25 Dieu soit loué : c’est par Jésus-Christ notre Seigneur[bf]. En résumé : moi-même, je suis[bg], par la raison, au service de la Loi de Dieu, mais je suis, dans ce que je vis concrètement[bh], esclave de la loi du péché.

Vivre conduits par l’Esprit

Maintenant donc, il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ. Car la loi de l’Esprit qui nous donne la vie dans l’union avec Jésus-Christ t’a libéré[bi] de la loi du péché et de la mort.

Car ce que la Loi était incapable de faire, parce que l’état de l’homme la rendait impuissante, Dieu l’a fait : il a envoyé son propre Fils avec une nature semblable à celle des hommes pécheurs et, pour régler le problème du péché[bj], il a exécuté sur cet homme la sanction qu’encourt le péché[bk].

Il l’a fait pour que la juste exigence de la Loi soit pleinement satisfaite en ce qui nous concerne[bl], nous qui vivons, non plus à la manière de l’homme livré à lui-même, mais dans la dépendance de l’Esprit.

En effet, les hommes livrés à eux-mêmes tendent vers ce qui est conforme à l’homme livré à lui-même. Mais ceux qui ont l’Esprit tendent vers ce qui est conforme à l’Esprit.

Car ce à quoi tend l’homme livré à lui-même mène à la mort, tandis que ce à quoi tend l’Esprit conduit à la vie et à la paix. En effet, l’homme livré à lui-même, dans toutes ses tendances, n’est que haine de Dieu : il ne se soumet pas à la Loi de Dieu car il ne le peut même pas. Les hommes livrés à eux-mêmes sont incapables de plaire à Dieu. Vous, au contraire, vous n’êtes pas livrés à vous-mêmes, mais vous dépendez de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.

10 Or, si Christ est en vous, votre corps reste mortel à cause du péché, mais l’Esprit est source de vie[bm], parce que vous avez été déclarés justes. 11 Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous, celui qui a ressuscité Christ rendra aussi la vie à votre corps mortel par son Esprit qui habite en vous.

12 Ainsi donc, frères et sœurs, si nous avons une obligation, ce n’est pas celle de vivre à la manière de l’homme livré à lui-même. 13 Car, si vous vivez à la manière de l’homme livré à lui-même, vous mourrez, mais si, par l’Esprit, vous faites mourir les actes mauvais que vous accomplissez dans votre corps, vous vivrez. 14 Car ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.

15 En effet, vous n’avez pas reçu un Esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la crainte : non, vous avez reçu l’Esprit en conséquence de votre adoption[bn] par Dieu comme ses fils et ses filles. Car c’est par cet Esprit que nous crions : Abba[bo], c’est-à-dire Père !

16 L’Esprit Saint lui-même témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17 Et puisque nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et donc cohéritiers de Christ, puisque nous souffrons avec lui pour avoir part à sa gloire.

L’espérance au milieu des détresses présentes

18 J’estime d’ailleurs qu’il n’y a aucune commune mesure entre les souffrances de la vie présente et la gloire qui va se révéler en nous[bp].

19 En effet, la création attend, avec un ardent désir, la révélation des fils de Dieu. 20 Car la création tout entière a été réduite à une condition bien dérisoire[bq] ; cela ne s’est pas produit de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise. Il lui a toutefois donné une espérance : 21 c’est que la création elle-même sera délivrée de l’esclavage, de la corruption pour accéder à la liberté que les enfants de Dieu connaîtront dans la gloire.

22 Nous le savons bien, en effet : jusqu’à présent la création tout entière est unie dans un profond gémissement et dans les douleurs d’un enfantement. 23 Elle n’est pas seule à gémir ; car nous aussi, qui avons reçu l’Esprit comme avant-goût de la gloire, nous gémissons du fond du cœur, en attendant d’être pleinement établis dans notre condition de fils adoptifs de Dieu quand notre corps sera délivré[br].

24 Car nous sommes sauvés, mais c’est en espérance ; or, voir ce que l’on espère, ce n’est plus espérer ; qui, en effet, continue à espérer ce qu’il voit ? 25 Mais si nous ne voyons pas ce que nous espérons, nous l’attendons avec persévérance. 26 De même, l’Esprit vient nous aider dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut[bs], mais l’Esprit lui-même intercède en gémissant d’une manière inexprimable.

27 Et Dieu qui scrute les cœurs sait ce vers quoi tend l’Esprit, car c’est en accord avec Dieu qu’il intercède pour les membres du peuple saint. 28 Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment[bt], de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. 29 En effet, ceux que Dieu a connus d’avance[bu], il les a aussi destinés d’avance à devenir conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné de nombreux frères et sœurs. 30 Ceux qu’il a ainsi destinés, il les a aussi appelés à lui ; ceux qu’il a ainsi appelés, il les a aussi déclarés justes, et ceux qu’il a déclarés justes, il leur a aussi donné sa gloire.

L’amour de Dieu : une assurance certaine

31 Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous ? 32 Lui qui n’a même pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi tout avec lui ? 33 Qui accusera encore les élus de Dieu ? Dieu lui-même les déclare justes. 34 Qui les condamnera ? Christ est mort, bien plus : il est ressuscité ! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous.

35 Qu’est-ce qui pourra nous arracher à l’amour de Christ ? La détresse ou l’angoisse, la persécution, la faim, la misère, le danger ou l’épée ? 36 Car il nous arrive ce que dit l’Ecriture :

A cause de toi, |nous sommes exposés à la mort |à longueur de jour.
On nous considère |comme des moutons |destinés à l’abattoir[bv].

37 Mais dans tout cela nous sommes bien plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 38 Oui, j’en ai l’absolue certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, 39 ni ce qui est en haut ni ce qui est en bas[bw], ni aucune autre créature, rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur.

Israël dans l’histoire du salut

Les sentiments de Paul à l’égard des Israélites

Je dis la vérité, en tant qu’homme uni à Christ, je ne mens pas ; ma conscience, en accord avec l’Esprit Saint, me rend ce témoignage : j’éprouve une profonde tristesse et un chagrin continuel dans mon cœur. Oui, je demanderais à Dieu d’être maudit[bx] et séparé de Christ pour mes frères, nés du même peuple que moi. Ce sont les Israélites. C’est à eux qu’appartiennent la condition de fils adoptifs de Dieu, la manifestation glorieuse de la présence divine, les alliances[by], le don de la Loi, le culte et les promesses ; à eux les patriarches ! Et c’est d’eux qu’est issu Christ dans son humanité ; il est aussi au-dessus de tout, Dieu béni pour toujours. Amen !

Le véritable Israël selon l’élection de Dieu

Ce n’est pas que la Parole de Dieu soit restée sans effet ! Car ce ne sont pas tous ceux qui descendent du patriarche Israël[bz] qui constituent Israël ; et ceux qui descendent d’Abraham ne sont pas tous ses enfants. Car Dieu dit à Abraham : C’est par Isaac que te sera suscitée une descendance[ca]. Cela veut dire que tous les enfants de la descendance naturelle d’Abraham ne sont pas enfants de Dieu. Seuls les enfants nés selon la promesse sont considérés comme sa descendance. Car telle est la promesse de Dieu : Vers cette époque, je viendrai, et Sara aura un fils[cb].

10 Et ce n’est pas tout : Rébecca eut des jumeaux nés d’un seul et même père, de notre ancêtre Isaac. 11-12 Or, Dieu a un plan qui s’accomplit selon son libre choix et qui dépend, non des actions des hommes, mais uniquement de la volonté de celui qui appelle. Et pour que ce plan demeure, c’est avant même la naissance de ces enfants, et par conséquent avant qu’ils n’aient fait ni bien ni mal, que Dieu dit à Rébecca : L’aîné sera assujetti au cadet[cc]. 13 Ceci s’accorde avec cet autre texte de l’Ecriture : J’ai aimé Jacob, et j’ai écarté Esaü[cd].

Le Dieu souverain est juste

14 Mais alors, que dire ? Dieu serait-il injuste ? Loin de là ! 15 Car il a dit à Moïse :

Je ferai grâce à qui je veux faire grâce,
j’aurai compassion de qui je veux avoir compassion[ce] .

16 Cela ne dépend donc ni de la volonté de l’homme, ni de ses efforts, mais de Dieu qui fait grâce. 17 Dans l’Ecriture, Dieu dit au pharaon :

Voici pourquoi je t’ai fait parvenir où tu es : pour montrer en toi ma puissance et pour que ma renommée se répande par toute la terre[cf] .

18 Ainsi donc, Dieu fait grâce à qui il veut et il endurcit qui il veut.

19 Tu vas me dire : pourquoi alors fait-il encore des reproches ? Car qui a jamais pu résister à sa volonté ? 20 Mais, qui es-tu donc toi, un homme, pour critiquer Dieu ? L’ouvrage demandera-t-il à l’ouvrier : « Pourquoi m’as-tu fait ainsi[cg] ? » 21 Le potier n’a-t-il pas le droit, à partir du même bloc d’argile, de fabriquer un pot d’usage noble et un autre pour l’usage courant ?

22 Et qu’as-tu à redire si Dieu, parce qu’il voulait montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une immense patience ceux qui étaient les objets de sa colère, tout prêts[ch] pour la destruction ? 23 Oui, qu’as-tu à redire si Dieu a agi ainsi pour manifester la richesse de sa gloire en faveur de ceux qui sont les objets de sa compassion, ceux qu’il a préparés d’avance pour la gloire ?

Pour les Juifs et pour les non-Juifs

24 C’est nous qui sommes les objets de sa compassion, nous qu’il a appelés non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les non-Juifs. 25 C’est ce qu’il dit dans le livre du prophète Osée :

Celui qui n’était pas mon peuple, |je l’appellerai « mon peuple ».
Celle qui n’était pas la bien-aimée, |je la nommerai « bien-aimée »[ci].

26 Au lieu même où on leur avait dit : « Vous n’êtes pas mon peuple », on leur dira alors : « Vous êtes les enfants du Dieu vivant[cj] . »

27 Et pour ce qui concerne Israël, Esaïe déclare de son côté :

Même si les descendants d’Israël |étaient aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer,
seul un reste sera sauvé.
28 Car pleinement et promptement[ck] , |le Seigneur accomplira sa parole sur la terre[cl].

29 Et comme Esaïe l’avait dit par avance :

Si le Seigneur des armées célestes |ne nous avait laissé des descendants,
nous ressemblerions à Sodome,
nous serions comme Gomorrhe[cm] .

Etre juste : par la foi et non par la Loi

30 Que dire maintenant ? Voici ce que nous disons : les païens qui ne cherchaient pas à être déclarés justes par Dieu ont saisi cette justice, mais il s’agit de la justice qui est reçue par la foi. 31 Les Israélites, eux, qui cherchaient à être déclarés justes en obéissant à une loi, n’y sont pas parvenus[cn]. 32 Pour quelle raison ? Parce qu’ils ont cherché à être déclarés justes non pas en comptant sur la foi, mais comme si la justice pouvait provenir de la pratique de la Loi. Ils ont buté contre la pierre qui fait tomber, 33 conformément à ce que dit l’Ecriture :

Moi, je place en Sion |une pierre qu’on heurte,
un rocher qui fait trébucher.
Celui qui met en lui sa confiance |ne connaîtra jamais le déshonneur[co].

10 Frères et sœurs, je souhaite de tout cœur que les Israélites soient sauvés, et c’est ce que je demande instamment à Dieu dans mes prières. Car je leur rends ce témoignage : ils ont un zèle ardent pour Dieu, mais il leur manque le discernement. En méconnaissant la manière dont Dieu déclare les hommes justes et en cherchant à être déclarés justes par leurs propres moyens, ils ne se sont pas soumis à Dieu en acceptant le moyen par lequel il nous déclare justes. Car Christ a mis fin au régime de la Loi pour que tous ceux qui croient soient déclarés justes.

Voici, en effet, comment Moïse définit la justice qui procède de la Loi : Celui qui appliquera ces commandements vivra grâce à cela[cp]. Mais voici comment s’exprime la justice reçue par la foi : Ne dis pas en toi-même[cq] : Qui montera au ciel ? C’est en faire descendre Christ ? Ou bien : Qui descendra dans l’abîme ? C’est faire remonter Christ d’entre les morts ? Que dit-elle donc ?

La parole est toute proche de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur[cr] .

Cette parole est celle de la foi, et c’est celle que nous annonçons.

En effet, si de ta bouche, tu déclares que Jésus est Seigneur et si dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité, tu seras sauvé, 10 car celui qui croit dans son cœur, Dieu le déclare juste ; celui qui affirme de sa bouche, Dieu le sauve.

11 En effet, l’Ecriture dit :

Celui qui met en lui sa confiance |ne connaîtra jamais le déshonneur[cs].

12 Ainsi, il n’y a pas de différence entre Juifs et non-Juifs. Car tous ont le même Seigneur qui donne généreusement à tous ceux qui font appel à lui. En effet, il est écrit : 13 Tous ceux qui invoqueront le Seigneur seront sauvés[ct].

Israël n’a pas eu la foi

14 Mais comment feront-ils appel à lui s’ils n’ont pas cru en lui ? Et comment croiront-ils en lui s’ils ne l’ont pas entendu[cu] ? Et comment entendront-ils s’il n’y a personne pour le leur annoncer ? 15 Et comment y aura-t-il des gens pour l’annoncer s’ils ne sont pas envoyés ? Aussi est-il dit dans l’Ecriture :

Qu’ils sont beaux |les pas de ceux qui annoncent |de bonnes nouvelles[cv] !

16 Mais, malheureusement, tous n’ont pas obéi à cette Bonne Nouvelle. Esaïe déjà demandait : Seigneur, qui a cru à notre message[cw] ?

17 Donc, la foi naît du message que l’on entend, et ce message vient par la parole de Christ.

18 Maintenant donc je dis : Ne l’ont-ils pas entendu ? Mais si ! N’est-il pas écrit :

Leur voix a retenti par toute la terre.
Leurs paroles sont parvenues |jusqu’aux confins du monde[cx] ?

19 Je demande alors : Le peuple d’Israël ne l’a-t-il pas su ? Moïse a été le premier à le leur dire :

Je vous rendrai jaloux |de ceux qui ne sont pas un peuple.
Je vous irriterai |par une nation dépourvue d’intelligence[cy].

20 Esaïe pousse même la hardiesse jusqu’à dire :

J’ai été trouvé |par ceux qui ne me cherchaient pas,
Je me suis révélé |à ceux qui ne se souciaient pas de moi[cz].

21 Mais parlant d’Israël, il dit :

A longueur de journée, |j’ai tendu les mains |vers un peuple désobéissant et rebelle[da].

Le reste d’Israël

11 Je demande donc : Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Assurément pas ! En effet, ne suis-je pas moi-même Israélite, descendant d’Abraham, de la tribu de Benjamin ? Non, Dieu n’a pas rejeté son peuple qu’il s’est choisi d’avance. Rappelez-vous ce que dit l’Ecriture dans le passage rapportant l’histoire d’Elie dans lequel celui-ci se plaint à Dieu au sujet d’Israël : Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont démoli tes autels. Et moi, je suis resté tout seul, et voilà qu’ils en veulent à ma vie[db].

Eh bien ! quelle a été la réponse de Dieu ? J’ai gardé en réserve pour moi sept mille hommes qui ne se sont pas prosternés devant le dieu Baal[dc].

Il en est de même dans le temps présent : il subsiste un reste que Dieu a librement choisi dans sa grâce. Or, puisque c’est par grâce, cela ne peut pas venir des œuvres, ou alors la grâce n’est plus la grâce.

Que s’est-il donc passé ? Ce que le peuple d’Israël cherchait, il ne l’a pas trouvé ; seuls ceux que Dieu a choisis l’ont obtenu. Les autres ont été rendus incapables de comprendre, conformément à ce qui est écrit :

Dieu a frappé leur esprit de torpeur, leurs yeux de cécité et leurs oreilles de surdité,
et il en est ainsi jusqu’à ce jour[dd] .

De même David déclare :

Que leurs banquets deviennent pour eux un piège, un filet,
une cause de chute, et qu’ils y trouvent leur châtiment.
10 Que leurs yeux s’obscurcissent |au point de ne plus voir,
fais-leur courber le dos |continuellement[de] !

La chute d’Israël n’est pas définitive

11 Je demande alors : si les Israélites ont trébuché, est-ce pour tomber définitivement ? Loin de là ! Par leur faute, le salut est devenu accessible aux païens, ce qui excitera leur jalousie. 12 Et si leur faute a fait la richesse du monde, et leur déchéance la richesse des non-Juifs, quelle richesse plus grande encore n’y aura-t-il pas dans leur complet rétablissement ?

13 Je m’adresse particulièrement ici à vous qui êtes d’origine païenne : dans la mesure même où je suis l’apôtre des non-Juifs, je me fais une idée d’autant plus haute de mon ministère 14 que je parviendrai peut-être, en l’exerçant, à rendre jaloux ceux de mon peuple et à en conduire ainsi quelques-uns au salut. 15 Car si leur mise à l’écart a entraîné la réconciliation du monde, quel sera l’effet de leur réintégration ? Rien de moins qu’une résurrection d’entre les morts ! 16 En effet, si les prémices du pain offert à Dieu sont consacrées, toute la pâte l’est aussi. Si la racine est consacrée, les branches le sont aussi[df].

17 Ainsi en est-il d’Israël : quelques branches ont été coupées. Et toi qui, par ton origine païenne, étais comme un rameau d’olivier sauvage, tu as été greffé parmi les branches restantes, et voici que tu as part avec elles à la sève qui monte de la racine de l’olivier cultivé. 18 Ne te mets pas, pour autant, à te vanter aux dépens des branches coupées[dg]. Et si tu es tenté par un tel orgueil, souviens-toi que ce n’est pas toi qui portes la racine, c’est elle qui te porte !

19 Peut-être vas-tu dire : si des branches ont été coupées, c’est pour que je puisse être greffé. 20 Bien ! Mais elles ont été coupées à cause de leur incrédulité ; et toi, c’est à cause de ta foi que tu tiens. Ne sois donc pas orgueilleux ! Sois plutôt sur tes gardes ! 21 Car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, il ne t’épargnera pas non plus[dh]. 22 Considère donc, à la fois, la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité à l’égard de ceux qui sont tombés, bonté à ton égard aussi longtemps que tu t’attaches à cette bonté. Sinon, toi aussi, tu seras retranché.

23 En ce qui concerne les Israélites, s’ils ne demeurent pas dans leur incrédulité, ils seront regreffés. Car Dieu a le pouvoir de les greffer de nouveau. 24 En effet, toi, tu as été coupé de l’olivier sauvage auquel tu appartenais par ta nature, pour être greffé, contrairement à ta nature, sur l’olivier cultivé : à combien plus forte raison les branches qui proviennent de cet olivier seront-elles greffées sur lui !

« Tout Israël sera sauvé »

25 Frères et sœurs, je ne veux pas que vous restiez dans l’ignorance de ce mystère, pour que vous ne croyiez pas détenir en vous-mêmes une sagesse supérieure : l’endurcissement d’une partie d’Israël durera jusqu’à ce que l’ensemble des non-Juifs soit entré dans le peuple de Dieu, 26 et ainsi, tout Israël sera sauvé. C’est là ce que dit l’Ecriture :

De Sion[di] viendra le Libérateur ;
il éloignera de Jacob toute désobéissance.
27 Et voici en quoi consistera mon alliance avec eux[dj] :
c’est que j’enlèverai leurs péchés[dk] .

28 Si l’on se place du point de vue de l’Evangile, ils sont devenus ennemis de Dieu pour que vous en bénéficiiez. Mais du point de vue du libre choix de Dieu, ils restent ses bien-aimés à cause de leurs ancêtres. 29 Car les dons de la grâce et l’appel de Dieu sont irrévocables. 30 Vous-mêmes, en effet, vous avez désobéi à Dieu autrefois et maintenant Dieu vous a fait grâce en se servant de leur désobéissance. 31 De la même façon[dl], si leur désobéissance actuelle a pour conséquence votre pardon, c’est pour que Dieu leur pardonne à eux aussi[dm]. 32 Car Dieu a emprisonné tous les hommes dans la désobéissance afin de faire grâce à tous.

33 Combien grandes sont les richesses de Dieu, combien profondes sa sagesse et sa science ! Nul ne peut sonder ses jugements. Nul ne peut découvrir ses plans. 34 Car,

Qui a connu la pensée du Seigneur ?
Qui a été son conseiller[dn] ?
35 Qui lui a fait des dons
pour devoir être payé de retour[do] ?

36 En effet, tout vient de lui, tout subsiste par lui et pour lui. A lui soit la gloire à jamais ! Amen.

La vie du chrétien

S’offrir à Dieu

12 Je vous recommande donc, frères et sœurs, à cause de cette immense bonté de Dieu, à lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu. Ce sera là de votre part un culte raisonnable. Ne prenez pas comme modèle le monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plaît[dp], ce qui est parfait.

Vivre dans l’amour

En vertu de la grâce que Dieu m’a faite, voici ce que je dis à chacun d’entre vous : n’allez pas au-delà de ce à quoi vous devez prétendre, tendez au contraire à une sage appréciation de vous-mêmes, chacun selon la part que Dieu lui a confiée[dq].

Chacun de nous a, dans un seul corps, de nombreux organes ; mais ces organes n’ont pas la même fonction. De même, alors que nous sommes nombreux, nous formons ensemble un seul corps par notre union avec Christ, et nous sommes tous, et chacun pour sa part, membres les uns des autres. Et nous avons des dons de la grâce différents, que, dans sa bonté, Dieu nous a accordés. Pour l’un, c’est la prophétie : qu’il exerce cette activité conformément à notre foi commune. Pour un autre, c’est le service : qu’il se consacre à ce service. Que celui qui a reçu un ministère d’enseignement enseigne. Que celui qui a reçu un ministère d’encouragement encourage. Que celui qui donne le fasse sans arrière-pensée ; que celui qui dirige le fasse avec sérieux ; que celui qui secourt les malheureux le fasse avec joie.

Que votre amour soit sincère[dr]. Ayez donc le mal en horreur, attachez-vous de toutes vos forces au bien, notamment en ce qui concerne :

10 – l’amour fraternel : soyez pleins d’affection les uns pour les autres ;

– l’estime mutuelle : soyez les premiers à la manifester ;

11 – l’ardeur : ne soyez pas nonchalants ;

– l’Esprit[ds] : soyez bouillants ;

– le Seigneur : soyez de bons serviteurs ;

12 – l’espérance : qu’elle soit votre joie ;

– l’épreuve : qu’elle vous trouve pleins d’endurance ;

– la prière : priez avec persévérance ;

13 – les besoins de ceux qui font partie du peuple saint : soyez-en solidaires, toujours prêts à pratiquer l’hospitalité.

14 Demandez à Dieu de faire du bien à ceux qui vous persécutent : oui, demandez du bien pour eux, ne demandez pas du mal ! 15 Partagez la joie de ceux qui sont dans la joie, les larmes de ceux qui pleurent. 16 Ayez les uns pour les autres une égale considération[dt]. Ne visez pas à ce qui est trop haut, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous prenez pas pour des sages[du].

17 Ne répondez jamais au mal par le mal. Cherchez au contraire à faire ce qui est bien devant tous les hommes. 18 Autant que possible, et dans la mesure où cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes. 19 Mes amis, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit :

C’est à moi qu’il appartient de faire justice ;
c’est moi qui rendrai à chacun son dû[dv] .

20 Mais voici votre part :

Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger.
S’il a soif, donne-lui à boire.
Par là, ce sera comme si tu lui mettais
des charbons ardents sur la tête[dw] .

21 Ne te laisse pas vaincre par le mal. Au contraire, sois vainqueur du mal par le bien.

Le chrétien et les autorités

13 Que tout homme se soumette aux autorités supérieures, car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité lutte contre une disposition établie par Dieu, et ceux qui sont engagés dans une telle lutte recevront le châtiment qu’ils se seront attiré. Car ce sont les malfaiteurs, et non ceux qui pratiquent le bien, qui ont à redouter les magistrats. Veux-tu ne pas avoir peur de l’autorité ? Fais le bien, et l’autorité t’approuvera. Car l’autorité est au service de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, redoute-la. Car ce n’est pas pour rien qu’elle peut punir de mort[dx]. Elle est, en effet, au service de Dieu pour manifester sa colère et punir celui qui fait le mal. C’est pourquoi il est nécessaire de se soumettre à l’autorité, non seulement par peur de la punition, mais surtout par motif de conscience.

C’est pour les mêmes raisons que vous devez payer vos impôts. Car ceux qui les perçoivent sont eux aussi au service de Dieu, dans l’exercice de leurs fonctions. Rendez donc à chacun ce qui lui est dû : les impôts et les taxes à qui vous les devez, le respect et l’honneur à qui ils reviennent.

Le résumé de la Loi

Ne restez redevables de rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres. Car celui qui aime l’autre a satisfait à toutes les exigences de la Loi. En effet, des commandements comme : Tu ne commettras pas d’adultère ; tu ne commettras pas de meurtre ; tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas[dy] ; et tous les autres, se trouvent récapitulés en cette seule parole : Aime ton prochain comme toi-même[dz]. 10 Celui qui aime ne cause aucun mal à son prochain. Aimer son prochain, c’est donc accomplir toute la Loi.

Le Jour est proche

11 Faites ceci d’autant plus que vous savez en quel temps nous vivons. C’est désormais l’heure de sortir de votre sommeil, car le salut est plus près de nous que lorsque nous avons commencé à croire. 12 La nuit est avancée, le moment où le jour va se lever approche. Débarrassons-nous de tout ce qui se fait dans les ténèbres, et revêtons-nous de l’armure de la lumière. 13 Vivons comme il convient en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans débauche ni immoralité, sans querelle ni jalousie. 14 Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne vous préoccupez pas de satisfaire les désirs de l’homme livré à lui-même.

Le respect des frères et sœurs en la foi

14 Accueillez celui qui est mal affermi dans la foi, sans contester sans cesse ses opinions[ea]. Ainsi la foi de l’un le conduit à manger de tout. L’autre, qui est mal affermi dans la foi, ne mange que des légumes. Que celui qui mange de tout ne méprise pas celui qui ne fait pas comme lui, et que celui qui ne mange pas de viande ne condamne pas celui qui en mange, car Dieu lui a fait bon accueil. Qui es-tu, toi, pour juger le serviteur d’un autre ? Qu’il tienne bon ou qu’il tombe, c’est l’affaire de son maître. Mais il tiendra bon car le Seigneur, son maître, a le pouvoir de le faire tenir.

Pour celui-ci, tel jour a plus d’importance qu’un autre[eb] ; pour celui-là, ils sont tous égaux : à chacun d’avoir une pleine conviction en lui-même. Celui qui fait une distinction entre les jours le fait pour le Seigneur. Celui qui mange de tout le fait aussi pour le Seigneur, puisqu’il remercie Dieu pour sa nourriture. Et celui qui s’abstient de certains aliments le fait encore pour le Seigneur, car lui aussi remercie Dieu.

Aucun de nous ne vit pour lui-même et aucun ne meurt pour lui-même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, que nous vivions ou que nous mourions, nous appartenons au Seigneur. En effet, Christ est mort et il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants. 10 Et toi, pourquoi condamnes-tu ton frère ? Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? Ne devons-nous pas tous comparaître devant le tribunal de Dieu ? 11 Car il est écrit :

Aussi vrai que je vis, dit le Seigneur,
tout genou ploiera devant moi
et toute langue
me reconnaîtra comme Dieu[ec] .

12 Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. 13 Cessons donc de nous condamner les uns les autres.

Se soucier des frères et sœurs en la foi

Prenez plutôt la décision de ne rien mettre en travers du chemin d’un frère qui puisse le faire trébucher ou tomber. 14 Pour moi, je sais et je suis pleinement convaincu, en accord avec la pensée du Seigneur Jésus, que rien n’est impur en soi. Cependant, si quelqu’un considère que telle chose est impure, alors elle est impure pour lui. 15 Si donc, à cause d’un aliment, tu fais du tort à ton frère, tu ne te conduis pas selon l’amour. Ne va pas, pour un aliment, causer la perte de celui pour qui Christ est mort. 16 Que ce qui est bien pour vous ne devienne pas pour d’autres une occasion de dire du mal de vous[ed]. 17 Dans le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire qui importent, mais une vie juste, la paix et la joie que produit l’Esprit Saint. 18 Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et estimé des hommes.

19 Ainsi donc, cherchons[ee] toujours ce qui contribue à favoriser la paix et à nous faire grandir les uns les autres dans la foi. 20 Ne va pas, pour un aliment, détruire l’œuvre de Dieu. Tout est pur, c’est vrai. Mais il est mal de manger tel aliment si cela risque de causer la chute d’un frère. 21 Ce qui est bien, c’est de s’abstenir de viande, de vin, bref, de tout ce qui peut entraîner la chute de ton frère. 22 Garde devant Dieu cette foi que tu as. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même par ce qu’il approuve. 23 Mais celui qui mange tout en ayant des doutes à ce sujet est déjà condamné, car son attitude ne découle pas de la foi. Or tout ce qui ne découle pas de la foi est péché.

La Bible du Semeur (BDS)

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