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Bible in 90 Days

An intensive Bible reading plan that walks through the entire Bible in 90 days.
Duration: 88 days
La Bible du Semeur (BDS)
Version
Luc 20:20 - Jean 5:47

Controverse sur l’impôt dû à César(A)

20 Dès lors, ils le surveillèrent de près et envoyèrent auprès de lui des agents qui feraient semblant d’être des hommes pieux. Ils devaient le prendre en défaut dans ses paroles. Ainsi ils pourraient le livrer au pouvoir et à l’autorité du gouverneur romain.

21 Ces gens-là l’abordèrent donc : Maître, nous savons que tu dis la vérité et que tu enseignes en toute droiture ; tu ne tiens pas compte de la position sociale des gens, mais c’est en toute vérité que tu enseignes la voie à suivre selon Dieu. 22 Eh bien, dis-nous, si oui ou non, nous avons le droit de payer des impôts à César ?

23 Connaissant leur fourberie, Jésus leur répondit : 24 Montrez-moi une pièce d’argent ! De qui porte-t-elle l’effigie et l’inscription ?

– De César.

25 – Eh bien ! leur dit-il, rendez à César ce qui revient à César, et à Dieu ce qui revient à Dieu.

26 Ils furent incapables de le prendre en défaut dans les propos qu’il tenait devant le peuple et, décontenancés par sa réponse, ils ne trouvèrent rien à répliquer.

Controverse sur la résurrection(B)

27 Quelques sadducéens, qui nient que les morts ressuscitent, vinrent trouver Jésus. Ils lui posèrent la question suivante : 28 Maître, dans ses écrits, Moïse nous a laissé ce commandement : Si un homme vient à mourir, en laissant une femme mais pas d’enfant, son frère doit épouser sa veuve pour donner une descendance au défunt[a]. 29 Or, il y avait sept frères. L’aîné se maria, et il mourut sans laisser d’enfant. 30 Le second, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi de suite jusqu’au septième ; 31 et ils moururent tous les sept sans avoir eu d’enfant.

32 En fin de compte, la femme mourut elle aussi. 33 Eh bien, cette femme, à la résurrection, duquel des sept frères sera-t-elle la femme ? Car ils l’ont tous eue pour épouse.

34 Jésus leur dit : Dans le monde présent, hommes et femmes se marient. 35 Mais ceux qui seront jugés dignes de ressusciter d’entre les morts pour faire partie du monde à venir, ne se marieront plus. 36 Ils ne pourront pas non plus mourir, parce qu’ils seront comme les anges, et ils seront fils de Dieu, puisqu’ils seront ressuscités. 37 Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même l’a indiqué, lorsqu’il est question du buisson ardent : en effet, il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob[b]. 38 Or, Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants ; c’est donc bien que, pour lui, les patriarches sont tous les trois vivants.

39 Là-dessus, quelques spécialistes de la Loi prirent la parole : Tu as bien répondu, Maître.

40 Car ils n’osaient plus lui poser de questions.

Controverse sur l’identité du Messie(C)

41 Jésus les interrogea à son tour : Comment se fait-il que l’on dise que le Messie doit être un descendant de David ? 42 Car David lui-même déclare dans le livre des Psaumes :

Le Seigneur a dit à mon Seigneur :
Viens siéger à ma droite[c]
43 jusqu’à ce que j’aie mis |tes ennemis |à terre sous tes pieds[d].

44 David appelle le Messie son Seigneur : comment celui-ci peut-il être son descendant ?

La condamnation des spécialistes de la Loi(D)

45 Tandis que la foule l’écoutait, il dit à ses disciples : 46 Gardez-vous des spécialistes de la Loi qui aiment à parader en costume de cérémonie, qui affectionnent qu’on les salue sur les places publiques, qui veulent les sièges d’honneur dans les synagogues et les meilleures places dans les banquets. 47 Ils dépouillent les veuves de leurs biens tout en faisant de longues prières pour l’apparence. Leur condamnation n’en sera que plus sévère.

La vraie générosité(E)

21 En regardant autour de lui, Jésus vit des riches qui mettaient leurs dons dans le tronc. Il aperçut aussi une pauvre veuve qui y glissait deux petites pièces. Il dit alors : En vérité, je vous l’assure, cette pauvre veuve a donné bien plus que tous les autres, car tous ces gens ont seulement donné de leur superflu. Mais elle, elle a pris sur son nécessaire, et a donné tout ce qu’elle avait pour vivre.

De la destruction de Jérusalem à la venue du Fils de l’homme(F)

Certains disaient du Temple : « Avec ses belles pierres et les beaux objets déposés en offrandes, il est magnifique ». Jésus leur dit : Il viendra un temps où tout ce que vous regardez sera détruit ; pas une pierre ne restera sur une autre.

– Maître, lui demandèrent-ils alors, quand cela se produira-t-il et à quel signe reconnaîtra-t-on que tous ces événements devront avoir lieu ?

Jésus leur dit : Faites attention, ne vous laissez pas induire en erreur. Car plusieurs viendront sous mon nom en disant : « C’est moi le Messie ! » ou encore : « Le temps est venu ! » Ne les suivez pas ! Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas. Car tout cela doit arriver d’abord ; mais la fin ne viendra pas aussitôt après.

10 Puis il ajouta : On verra se dresser une nation contre une nation, un royaume contre un autre[e]. 11 Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies séviront ; des phénomènes terrifiants se produiront et, dans le ciel, des signes extraordinaires apparaîtront.

(Mt 10.17-22 ; Mc 13.9-13)

12 Mais, auparavant, on se saisira de vous, on vous persécutera, on vous traduira devant les synagogues et vous serez jetés en prison. A cause de moi, vous serez traînés devant des rois et des gouverneurs. 13 Ces choses vous arriveront pour vous donner l’occasion d’apporter un témoignage.

14 Ayez donc cette ferme conviction : vous n’aurez pas à vous préoccuper de votre défense. 15 C’est moi, en effet, qui vous donnerai des paroles qu’aucun de vos adversaires ne pourra réfuter, et une sagesse à laquelle personne ne pourra résister. 16 Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos proches et vos amis, qui feront mettre à mort plusieurs d’entre vous. 17 Tout le monde vous haïra à cause de moi. 18 Mais pas un seul cheveu de votre tête ne se perdra. 19 En tenant bon, vous parviendrez au salut.

(Mt 24.15-21 ; Mc 13.14-19)

20 Quand vous verrez des armées ennemies encercler Jérusalem, sachez que sa destruction est imminente. 21 Alors, que les habitants de la Judée s’enfuient dans les montagnes. Que ceux qui se trouveront dans Jérusalem s’empressent d’en sortir. Que ceux qui seront dans les champs ne rentrent pas dans la ville ! 22 Ces jours-là, en effet, seront des jours de châtiment où tout ce que disent les Ecritures s’accomplira.

23 Malheur, en ces jours-là, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent ! Car ce pays connaîtra une terrible épreuve et le jugement s’abattra sur ce peuple. 24 Ses habitants seront passés au fil de l’épée ou déportés dans tous les pays étrangers, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les peuples étrangers jusqu’à ce que leur temps soit révolu.

(Mt 24.29-35 ; Mc 13.24-31)

25 Il y aura des signes extraordinaires dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les peuples seront paralysés de frayeur devant le fracas d’une mer démontée. 26 Plusieurs mourront de peur dans l’appréhension des malheurs qui frapperont le monde entier, car les puissances célestes seront ébranlées. 27 Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées[f] avec beaucoup de puissance et de gloire.

28 Quand ces événements commenceront à se produire, levez la tête et prenez courage, car alors votre délivrance sera proche.

29 Il ajouta cet exemple : Prenez le figuier, ou n’importe quel autre arbre. 30 Il vous suffit de voir que les bourgeons commencent à pousser, et vous savez que l’été est proche. 31 De même, quand vous verrez ces événements se produire, sachez que le royaume de Dieu est proche. 32 Vraiment, je vous assure que cette génération-ci ne passera pas jusqu’à ce que tout vienne à se réaliser. 33 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront jamais.

34 Prenez garde à vous-mêmes pour que vos esprits ne s’alourdissent pas à force de trop bien manger, de trop boire et de vous tracasser pour les choses de la vie, sinon ce grand jour vous surprendra tout à coup. 35 Car il s’abattra comme un filet[g] sur tous les habitants de la terre. 36 Restez sur vos gardes et priez sans relâche que Dieu vous donne la force d’échapper à tout ce qui doit arriver et de vous présenter debout devant le Fils de l’homme.

37 Jésus passait ses journées à enseigner dans la cour du Temple ; ensuite, il sortait de la ville et passait la nuit sur la colline appelée « mont des Oliviers ». 38 Dès le point du jour, tout le peuple affluait vers lui, dans la cour du Temple, pour l’écouter.

À Jérusalem : mort et résurrection de Jésus

La trahison(G)

22 On était à quelques jours de la fête « des Pains sans levain », appelée la Pâque. Les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi cherchaient un moyen de supprimer Jésus, mais ils avaient peur de la réaction du peuple.

C’est alors que Satan entra dans le cœur de Judas surnommé l’Iscariot, l’un des Douze. Judas alla trouver les chefs des prêtres et les officiers de la garde du Temple[h] pour s’entendre avec eux sur la manière dont il leur livrerait Jésus. Ils en furent tout réjouis et convinrent de lui donner de l’argent. Il accepta et, dès lors, il chercha une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l’insu de la foule.

Jésus célèbre la Pâque avec ses disciples(H)

Le jour de la fête des Pains sans levain, où l’on devait tuer l’agneau de la Pâque, arriva. Jésus envoya Pierre et Jean en leur disant : Allez nous préparer le repas de la Pâque.

– Où veux-tu que nous le préparions ? lui demandèrent-ils.

10 – Eh bien, quand vous entrerez dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Suivez-le jusqu’à la maison où il entrera. 11 Et voici comment vous parlerez au maître de maison : « Le Maître te fait dire : Où est la pièce où je prendrai le repas de la Pâque avec mes disciples ? » 12 Alors il vous montrera, à l’étage supérieur, une grande pièce aménagée ; c’est là que vous ferez les préparatifs.

13 Ils partirent donc, trouvèrent tout comme Jésus le leur avait dit et préparèrent le repas de la Pâque.

(Mt 26.26-29 ; Mc 14.22-25 ; voir 1 Co 11.23-25)

14 Quand ce fut l’heure, Jésus se mit à table, avec les apôtres. 15 Il leur dit : J’ai vivement désiré célébrer cette Pâque avec vous avant de souffrir. 16 En effet, je vous le déclare, je ne la mangerai plus jusqu’au jour où tout ce qu’elle signifie sera accompli dans le royaume de Dieu.

17 Puis il prit une coupe, prononça la prière de reconnaissance et dit : Prenez cette coupe et partagez-la entre vous, 18 car, je vous le déclare : dorénavant, je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu vienne.

19 Ensuite il prit du pain, remercia Dieu, le partagea en morceaux qu’il leur donna en disant : Ceci est mon corps [qui est donné pour vous. Faites cela en souvenir de moi.

20 Après le repas, il fit de même pour la coupe, en disant : Ceci est la coupe de la nouvelle alliance conclue par mon sang qui va être versé pour vous …[i]].

(Mt 26.20-25 ; Mc 14.17-21)

21 D’ailleurs, voici, celui qui va me trahir est ici, à table avec moi. 22 Certes, le Fils de l’homme s’en va selon ce que Dieu a décidé, mais malheur à l’homme par qui il est trahi !

23 Alors les disciples se demandèrent les uns aux autres lequel d’entre eux allait faire cela.

Grandeur et service(I)

24 Les disciples eurent une vive discussion : il s’agissait de savoir lequel d’entre eux devait être considéré comme le plus grand.

25 Jésus intervint : Les rois des nations, dit-il, dominent leurs peuples, et ceux qui exercent l’autorité sur elles se font appeler leurs « bienfaiteurs[j] ». 26 Il ne faut pas que vous agissiez ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et que celui qui gouverne soit comme le serviteur. 27 A votre avis, qui est le plus grand ? Celui qui est assis à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est assis à table ? Eh bien, moi, au milieu de vous, je suis comme le serviteur …

(Mt 19.28)

28 Vous êtes restés fidèlement avec moi au cours de mes épreuves. 29 C’est pourquoi, comme mon Père m’a donné le royaume, je vous le donne, à mon tour : 30 vous mangerez et vous boirez à ma table, dans mon royaume, et vous siégerez sur des trônes pour gouverner les douze tribus d’Israël.

Jésus annonce le reniement de Pierre(J)

31 Simon, Simon ! fais attention : Satan vous a réclamés pour vous passer tous au crible, comme on secoue le blé pour le séparer de la bale. 32 Mais moi, j’ai prié pour toi, pour que la foi ne vienne pas à te manquer. Et toi, le jour où tu seras revenu à moi, fortifie tes frères.

33 – Seigneur, lui dit Simon, je suis prêt, s’il le faut, à aller en prison avec toi, ou même à mourir !

34 – Pierre, reprit Jésus, je te l’assure : aujourd’hui même, avant que le coq chante, tu auras, par trois fois, nié de me connaître.

Sur le mont des Oliviers

35 Puis, s’adressant à l’ensemble des disciples, il continua : Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac de voyage, ni sandales, avez-vous manqué de quoi que ce soit ?

– De rien, dirent-ils.

36 – Eh bien maintenant, poursuivit-il, si vous avez une bourse, prenez-la ; de même, si vous avez un sac, prenez-le, et si vous n’avez pas d’épée, vendez votre manteau pour en acheter une. 37 Car il est écrit : Il a été mis au nombre des criminels[k], et cette parole doit s’accomplir pour moi. Car tout ce qui a été écrit de moi va s’accomplir.

38 – Seigneur, lui dirent-ils, voilà justement deux épées.

– Cela suffit ! leur répondit-il.

(Mt 26.36-45 ; Mc 14.32-41)

39 Alors il sortit et se dirigea, comme d’habitude, vers le mont des Oliviers. Ses disciples s’y rendirent aussi avec lui. 40 Quand il fut arrivé, il leur dit : Priez pour ne pas céder à la tentation[l].

41 Puis il se retira à la distance d’un jet de pierre, se mit à genoux et pria ainsi : 42 O Père, si tu le veux, écarte de moi cette coupe[m] ! Toutefois, que ta volonté soit faite, et non la mienne.

[43 Un ange venu du ciel lui apparut et le fortifia. 44 L’angoisse le saisit, sa prière se fit de plus en plus pressante, sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient à terre[n].]

45 Après avoir ainsi prié, il se releva et s’approcha de ses disciples. Il les trouva endormis, tant ils étaient accablés de tristesse.

46 – Pourquoi dormez-vous ? leur dit-il. Debout ! Et priez pour ne pas céder à la tentation[o].

L’arrestation de Jésus(K)

47 Il n’avait pas fini de parler, quand toute une troupe surgit. A sa tête marchait le nommé Judas, l’un des Douze. Il s’approcha de Jésus pour l’embrasser. 48 Mais Jésus lui dit : Judas, c’est par un baiser que tu trahis le Fils de l’homme !

49 En voyant ce qui allait se passer, les compagnons de Jésus lui demandèrent : Maître, devons-nous frapper avec nos épées ?

50 Et, immédiatement, l’un d’eux frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l’oreille droite. 51 Mais Jésus les retint en disant : Laissez faire, même ceci[p] !

Puis il toucha l’oreille du blessé et le guérit. 52 Il se tourna ensuite vers les chefs des prêtres, les chefs des gardes du Temple et les responsables du peuple qui avaient accompagné cette troupe pour le prendre.

– Me prenez-vous pour un bandit pour que vous soyez venus avec épées et gourdins ? 53 J’étais chaque jour avec vous dans la cour du Temple, et personne n’a mis la main sur moi ; mais maintenant c’est votre heure et les ténèbres vont exercer leur pouvoir.

Pierre renie son Maître(L)

54 Alors ils se saisirent de lui et le conduisirent dans le palais du grand-prêtre. Pierre suivait à distance. 55 Au milieu de la cour, on avait allumé un feu et les gens étaient assis autour. Pierre s’assit au milieu du groupe.

(Mt 26.69-75 ; Mc 14.66-72 ; Jn 18.17-18, 25-27)

56 Une servante, en le voyant là près du feu, l’observa à la clarté de la flamme et dit : En voilà un qui était aussi avec lui.

57 Mais Pierre le nia en disant : Mais non, je ne connais pas cet homme.

58 Peu après, quelqu’un d’autre, en apercevant Pierre, l’interpella : Toi aussi, tu fais partie de ces gens !

– Mais non, déclara Pierre, je n’en suis pas !

59 Environ une heure plus tard, un autre encore soutint avec insistance : C’est sûr, cet homme-là était aussi avec lui ! D’ailleurs, c’est un Galiléen !

60 – Mais non, je ne sais pas ce que tu veux dire, s’écria Pierre.

Au même instant, alors qu’il était encore en train de parler, le coq se mit à chanter. 61 Le Seigneur se retourna et posa son regard sur Pierre. Alors Pierre se souvint de ce que le Seigneur lui avait dit : « Avant que le coq chante aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois ! » 62 Il se glissa dehors et se mit à pleurer amèrement.

(Mt 26.67-68 ; Mc 14.65)

63 Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient. 64 Ils lui couvraient le visage et criaient : Hé ! Fais le prophète ! Dis-nous qui te frappe !

65 Et ils l’accablaient d’injures.

Jésus devant le Grand-Conseil(M)

66 Dès le point du jour, les responsables du peuple, les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi se réunirent et firent amener Jésus devant leur Grand-Conseil. 67 L’interrogatoire commença : Si tu es le Messie, déclare-le-nous.

Jésus leur dit : Si je vous réponds, vous ne croirez pas, 68 et si je vous pose des questions, vous ne me répondrez pas. 69 Mais à partir de maintenant, le Fils de l’homme siégera à la droite du Dieu tout-puissant[q].

70 Alors ils se mirent à crier tous ensemble : Tu es donc le Fils de Dieu !

– Vous dites vous-mêmes que je le suis, répondit Jésus.

71 Là-dessus ils s’écrièrent : Qu’avons-nous encore besoin de témoignages ? Nous venons de l’entendre nous-mêmes de sa bouche.

Jésus devant Pilate et Hérode(N)

23 Toute l’assemblée se leva et l’emmena devant Pilate. Là, ils se mirent à l’accuser : Nous avons trouvé cet homme en train de jeter le trouble parmi notre peuple : il interdit de payer l’impôt à l’empereur et il déclare qu’il est le Messie, le roi !

Alors Pilate l’interrogea : Es-tu le roi des Juifs ? lui demanda-t-il.

– Tu le dis toi-même, lui répondit Jésus.

Pilate dit alors aux chefs des prêtres et aux gens rassemblés : Je ne trouve chez cet homme aucune raison de le condamner.

Mais ils insistaient de plus en plus, disant : Il soulève le peuple avec ses idées ! Il a endoctriné toute la Judée ! Il a commencé en Galilée et il est venu jusqu’ici.

Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était galiléen. Apprenant qu’il relevait bien de la juridiction d’Hérode, il l’envoya à ce dernier qui, justement, se trouvait lui aussi à Jérusalem durant ces jours-là.

Hérode fut ravi de voir Jésus car, depuis longtemps, il désirait faire sa connaissance, parce qu’il avait entendu parler de lui, et il espérait lui voir faire quelque signe miraculeux. Il lui posa de nombreuses questions, mais Jésus ne lui répondit pas un mot.

10 Pendant ce temps, les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi se tenaient là debout, lançant, avec passion, de graves accusations contre lui. 11 Alors Hérode le traita avec mépris, ses soldats en firent autant, et ils se moquèrent de lui, en le revêtant d’un manteau magnifique. Hérode le fit reconduire ainsi chez Pilate. 12 Hérode et Pilate, qui jusqu’alors avaient été ennemis, devinrent amis ce jour-là.

Jésus condamné à mort(O)

13 Pilate convoqua les chefs des prêtres, les dirigeants et le peuple. Il leur dit : 14 Vous m’avez amené cet homme en l’accusant d’égarer le peuple. Or, je l’ai interrogé moi-même devant vous, et je ne l’ai trouvé coupable d’aucun des crimes dont vous l’accusez. 15 Hérode non plus, d’ailleurs, puisqu’il nous l’a renvoyé. Cet homme n’a rien fait qui mérite la mort. 16 Je vais donc lui faire donner le fouet et le relâcher.

[17 A chaque fête, Pilate devait leur accorder la libération d’un prisonnier[r].]

18 Mais la foule entière se mit à crier : A mort ! Relâche Barabbas !

19 Ce Barabbas avait été mis en prison pour une émeute qui avait eu lieu dans la ville et pour un meurtre.

20 Mais Pilate, qui désirait relâcher Jésus, adressa de nouveau la parole à la foule, 21 qui se mit à crier : Crucifie-le ! Crucifie-le !

22 – Mais enfin, leur demanda-t-il pour la troisième fois, qu’a-t-il fait de mal ? Je n’ai trouvé en lui aucune raison de le condamner à mort. Je vais donc lui faire donner le fouet puis le remettre en liberté.

23 Mais ils devinrent de plus en plus pressants et exigèrent à grands cris sa crucifixion. Finalement, leurs cris l’emportèrent.

24 Pilate décida alors de satisfaire à leur demande. 25 Il relâcha donc celui qu’ils réclamaient, celui qui avait été emprisonné pour une émeute et pour un meurtre, et leur livra Jésus pour qu’ils fassent de lui ce qu’ils voulaient.

La mort de Jésus(P)

26 Pendant qu’ils l’emmenaient, ils se saisirent d’un certain Simon de Cyrène[s], qui revenait des champs, et l’obligèrent à porter la croix derrière Jésus. 27 Une foule de gens du peuple le suivait. Il y avait aussi beaucoup de femmes en larmes, qui se lamentaient à cause de lui. 28 Se tournant vers elles, il leur dit : Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas à cause de moi ! Pleurez plutôt à cause de vous-mêmes et de vos enfants 29 car, sachez-le, des jours viennent où l’on dira : « Heureuses les femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfant et celles qui n’en ont jamais eu et qui n’ont jamais allaité. » 30 Alors on se mettra à dire aux montagnes : « Tombez sur nous ! » et aux collines : « Recouvrez-nous[t] ! » 31 Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du bois mort ?

32 Avec Jésus, on emmena aussi deux autres hommes, des bandits qui devaient être exécutés en même temps que lui.

33 Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé « le Crâne », on cloua Jésus sur la croix, ainsi que les deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.

34 Jésus pria : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font[u].

Les soldats se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort. 35 La foule se tenait tout autour et regardait. Quant aux chefs du peuple, ils ricanaient en disant : Lui qui a sauvé les autres, qu’il se sauve donc lui-même, s’il est le Messie, l’Elu de Dieu !

36 Les soldats aussi se moquaient de lui. Ils s’approchaient et lui présentaient du vinaigre 37 en lui disant : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !

38 Au-dessus de sa tête, il y avait un écriteau portant ces mots : « Celui-ci est le roi des Juifs ».

39 L’un des deux criminels attaché à une croix l’insultait en disant : N’es-tu pas le Messie ? Alors sauve-toi toi-même, et nous avec !

40 Mais l’autre lui fit des reproches en disant : Tu n’as donc aucune crainte de Dieu, toi, et pourtant tu subis la même peine ? 41 Pour nous, ce n’est que justice : nous payons pour ce que nous avons fait ; mais celui-là n’a rien fait de mal.

42 Puis il ajouta : Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras régner.

43 Et Jésus lui répondit : Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis.

(Mt 27.45-56 ; Mc 15.33-41 ; Jn 19.25-30)

44 Il était environ midi, quand le pays tout entier fut plongé dans l’obscurité, et cela dura jusqu’à trois heures de l’après-midi. 45 Le soleil resta entièrement caché[v]. Le grand rideau du Temple se déchira par le milieu. 46 Alors Jésus poussa un grand cri : Père, je remets mon esprit entre tes mains[w].

Après avoir dit ces mots il mourut.

47 En voyant ce qui s’était passé, l’officier romain rendit gloire à Dieu en disant : Aucun doute, cet homme était juste.

48 Après avoir vu ce qui était arrivé, tout le peuple, venu en foule pour assister à ces exécutions, s’en retourna en se frappant la poitrine. 49 Tous les amis de Jésus, ainsi que les femmes qui l’avaient suivi depuis la Galilée, se tenaient à distance pour voir ce qui se passait.

Jésus mis au tombeau(Q)

50 Il y avait un homme, appelé Joseph, un membre du Grand-Conseil des Juifs. C’était un homme bon et droit 51 qui n’avait pas approuvé la décision ni les actes des autres membres du Grand-Conseil. Il venait d’Arimathée[x], en Judée, et attendait le royaume de Dieu. 52 Il alla demander à Pilate le corps de Jésus. 53 Après l’avoir descendu de la croix, il l’enroula dans un drap de lin et le déposa dans un tombeau taillé en plein rocher, où personne n’avait encore été enseveli. 54 C’était le soir de la préparation, avant le début du sabbat. 55 Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph, elles regardèrent le tombeau et observèrent comment le corps de Jésus y avait été déposé. 56 Ensuite, elles retournèrent chez elles et préparèrent des huiles aromatiques et des parfums[y]. Puis elles observèrent le repos du sabbat, comme la Loi le prescrit.

Jésus est ressuscité !(R)

24 Le dimanche matin de très bonne heure, les femmes se rendirent au tombeau emportant les huiles aromatiques qu’elles avaient préparées. Elles découvrirent que la pierre fermant l’entrée du sépulcre avait été roulée à quelque distance de l’ouverture. Elles pénétrèrent à l’intérieur, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Pendant qu’elles en étaient encore à se demander ce que cela signifiait, deux personnages vêtus d’habits étincelants se tinrent tout à coup devant elles. Elles étaient tout effrayées et baissaient les yeux vers le sol. Ils leur dirent alors : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est plus ici, mais il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous disait quand il était encore en Galilée : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. »

Elles se souvinrent alors des paroles de Jésus. Elles revinrent du tombeau et allèrent tout raconter aux Onze, ainsi qu’à tous les autres disciples. 10 C’étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, la mère de Jacques. Quelques autres femmes, qui étaient avec elles, portèrent aussi la nouvelle aux apôtres ; 11 mais ceux-ci trouvèrent leurs propos absurdes et n’y ajoutèrent pas foi.

12 Pierre, cependant, partit et courut au tombeau. En se penchant, il ne vit que des linges funéraires. Il s’en retourna, très étonné de ce qui s’était passé[z].

Jésus apparaît à quelques disciples[aa]

13 Le même jour, deux de ces disciples se rendaient à un village nommé Emmaüs, à une douzaine de kilomètres de Jérusalem. 14 Ils s’entretenaient de tous ces événements. 15 Pendant qu’ils échangeaient ainsi leurs propos et leurs réflexions, Jésus lui-même s’approcha d’eux et les accompagna. 16 Mais leurs yeux étaient incapables de le reconnaître.

17 Il leur dit : De quoi discutez-vous en marchant ?

Ils s’arrêtèrent, l’air attristé. 18 L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : Es-tu le seul parmi ceux qui séjournent à Jérusalem qui ne sache pas ce qui s’y est passé ces jours-ci ?

19 – Quoi donc ? leur demanda-t-il.

– Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth. C’était un prophète qui agissait et parlait avec puissance, devant Dieu et devant tout le peuple. 20 Nos chefs des prêtres et nos dirigeants l’ont livré aux Romains pour le faire condamner à mort et clouer sur une croix. 21 Nous avions espéré qu’il était celui qui devait délivrer Israël. Mais hélas ! Voilà déjà trois jours que tout cela est arrivé.

22 Il est vrai que quelques femmes de notre groupe nous ont fort étonnés. Elles sont allées au tombeau très tôt ce matin, 23 mais elles n’ont pas trouvé son corps et sont venues raconter qu’elles ont vu apparaître des anges qui leur ont assuré qu’il est vivant. 24 Là-dessus, quelques-uns de ceux qui étaient avec nous se sont aussi rendus au tombeau ; ils ont bien trouvé les choses telles que les femmes les ont décrites ; mais lui, ils ne l’ont pas vu.

Alors Jésus leur dit : 25 Ah ! hommes sans intelligence ! Vous êtes bien lents à croire tout ce que les prophètes ont annoncé. 26 Le Messie ne devait-il pas souffrir toutes ces choses avant d’entrer dans sa gloire ?

27 Alors, commençant par les livres de Moïse et parcourant tous ceux des prophètes, Jésus leur expliqua ce qui se rapportait à lui dans toutes les Ecritures.

28 Entre-temps, ils arrivèrent près du village où ils se rendaient. Jésus sembla vouloir continuer sa route. 29 Mais ils le retinrent avec une vive insistance en disant : Reste donc avec nous ; tu vois : le jour baisse et le soir approche.

Alors il entra dans la maison pour rester avec eux. 30 Il se mit à table avec eux, prit le pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le partagea et le leur donna. 31 Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent … mais, déjà, il avait disparu. 32 Et ils se dirent l’un à l’autre : N’avons-nous pas senti comme un feu dans notre cœur pendant qu’il nous parlait en chemin et qu’il nous expliquait les Ecritures ?

33 Ils se levèrent sur l’heure et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent les Onze réunis avec leurs compagnons.

34 Tous les accueillirent par ces paroles : Le Seigneur est réellement ressuscité, il s’est montré à Simon.

35 Alors les deux disciples racontèrent à leur tour ce qui leur était arrivé en chemin et comment ils avaient reconnu Jésus au moment où il avait partagé le pain.

Jésus apparaît aux Onze[ab](S)

36 Pendant qu’ils s’entretenaient ainsi, Jésus se trouva au milieu d’eux et leur dit : Que la paix soit avec vous !

37 Mais ils furent saisis de crainte et d’effroi, croyant voir un esprit.

38 – Pourquoi êtes-vous troublés ? leur dit-il. Pourquoi les doutes envahissent-ils votre cœur ? 39 Regardez mes mains et mes pieds, et reconnaissez que c’est bien moi. Touchez-moi et regardez ! Car un esprit n’a ni chair ni os. Or, vous voyez bien que j’en ai.

40 Tout en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds[ac]. 41 Mais ils étaient si heureux qu’ils ne parvenaient pas à croire et restaient dans l’étonnement. Alors il leur demanda : Avez-vous quelque chose à manger ?

42 Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé. 43 Il le prit et le mangea sous leurs yeux.

44 Puis il leur dit : Voici ce que je vous ai dit quand j’étais encore avec vous : « Il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les Psaumes. »

45 Là-dessus, il leur ouvrit l’intelligence pour qu’ils comprennent les Ecritures.

46 – Vous voyez, leur dit-il, les Ecritures enseignent que le Messie doit souffrir, qu’il ressuscitera le troisième jour, 47 et qu’on annoncera de sa part à tous les peuples, en commençant par Jérusalem, qu’ils doivent changer pour obtenir le pardon des péchés. 48 Vous êtes les témoins de ces événements. 49 Quant à moi, j’enverrai bientôt sur vous ce que mon Père vous a promis. Vous donc, restez ici dans cette ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut.

Jésus enlevé au ciel

50 Par la suite il les emmena hors de la ville jusqu’aux environs de Béthanie[ad] et là, élevant ses mains, il les bénit.

51 Pendant qu’il les bénissait, il les quitta et fut enlevé au ciel.

52 Quant à eux, après l’avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem, le cœur rempli de joie. 53 Là, ils se retrouvaient à toute heure dans la cour du Temple pour louer Dieu.

Introduction : la parole de Dieu et son témoin

Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. Au commencement, il était avec Dieu. Dieu a tout créé par lui ; rien de ce qui a été créé n’a été créé sans lui. En lui résidait la vie[ae], et cette vie était la lumière des hommes. La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas étouffée[af].

Un homme parut, envoyé par Dieu ; il s’appelait Jean. Il vint pour être un témoin de la lumière, afin que tous les hommes croient par lui. Il n’était pas lui-même la lumière, mais sa mission était d’être le témoin de la lumière. Celle-ci était la véritable lumière, celle qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain[ag]. 10 Celui qui est la Parole était déjà dans le monde, puisque Dieu a créé le monde par lui, et pourtant, le monde ne l’a pas reconnu. 11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli.

12 Certains pourtant l’ont accueilli ; ils ont cru en lui. A tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu. 13 Ce n’est pas par une naissance naturelle, ni sous l’impulsion d’un désir, ou encore par la volonté d’un homme, qu’ils le sont devenus ; mais c’est de Dieu qu’ils sont nés.

14 Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père : plénitude de grâce et de vérité !

15 Jean[ah], son témoin, a proclamé publiquement : Voici celui dont je vous ai parlé lorsque j’ai dit : Celui qui vient après moi m’a précédé[ai], car il existait déjà avant moi.

16 Nous avons tous été comblés de ses richesses. Il a déversé sur nous une grâce après l’autre. 17 En effet, si la Loi nous a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. 18 Personne n’a jamais vu Dieu : Dieu, le Fils unique qui vit dans l’intimité du Père, nous l’a révélé.

Premières révélations et premiers affrontements

Le témoin(T)

19 Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs[aj] lui envoyèrent de Jérusalem une délégation de prêtres et de lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »

20 Il dit clairement la vérité, sans se dérober, et leur déclara ouvertement : 21 Je ne suis pas le Messie.

– Mais alors, continuèrent-ils, qui es-tu donc ? Es-tu Elie[ak] ?

– Je ne le suis pas.

– Es-tu le Prophète ?

– Non.

22 – Mais enfin, insistèrent-ils, qui es-tu ? Il faut bien que nous rapportions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même ?

23 – Moi ? répondit-il, je suis cette voix dont parle le prophète Esaïe, la voix de quelqu’un qui crie dans le désert : Préparez le chemin pour le Seigneur[al] !

24 Les envoyés étaient du parti des pharisiens. 25 Ils continuèrent de l’interroger : Si tu n’es pas le Messie, ni Elie, ni le Prophète, pourquoi donc baptises-tu ?

26 – Moi, leur répondit Jean, je vous baptise dans l’eau, mais au milieu de vous se trouve quelqu’un que vous ne connaissez pas. 27 Il vient après moi, mais je ne suis pas digne de dénouer la lanière de ses sandales.

28 Cela se passait à Béthanie[am], à l’est du Jourdain, là où Jean baptisait.

Jésus, l’Agneau de Dieu

29 Le lendemain, Jean aperçut Jésus qui se dirigeait vers lui ; alors il s’écria : Voici l’Agneau de Dieu[an], celui qui enlève le péché du monde. 30 C’est de lui que je vous ai parlé lorsque je disais : « Un homme vient après moi, il m’a précédé[ao], car il existait déjà avant moi. » 31 Moi non plus, je ne savais pas que c’était lui, mais si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour le faire connaître au peuple d’Israël.

32 Jean-Baptiste rendit ce témoignage : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et se poser sur lui. 33 Je ne savais pas que c’était lui, mais Dieu, qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, m’avait dit : Tu verras l’Esprit descendre et se poser sur un homme ; c’est lui qui baptisera dans le Saint-Esprit. 34 Or, cela, je l’ai vu de mes yeux, et je l’atteste solennellement : cet homme est le Fils de Dieu.

Les premiers disciples

35 Le lendemain, Jean était de nouveau là, avec deux de ses disciples. 36 Il vit Jésus qui passait, et il dit : Voici l’Agneau de Dieu !

37 Les deux disciples entendirent les paroles de Jean et se mirent à suivre Jésus.

38 Celui-ci se retourna, vit qu’ils le suivaient et leur demanda : Que désirez-vous ?

– Rabbi – c’est-à-dire Maître –, lui dirent-ils, où habites-tu ?

39 – Venez, leur répondit-il, et vous le verrez. Ils l’accompagnèrent donc et virent où il habitait. Il était environ quatre heures de l’après-midi. Ils passèrent le reste de la journée avec lui.

40 André, le frère de Simon Pierre, était l’un de ces deux hommes qui, sur la déclaration de Jean, s’étaient mis à suivre Jésus.

41 Il alla tout d’abord voir son frère Simon et lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui se traduit par Christ).

42 Et il le conduisit auprès de Jésus. Jésus le regarda attentivement et lui dit : Tu es Simon, fils de Jonas. Eh bien, on t’appellera Céphas – ce qui veut dire Pierre.

43 Le lendemain, Jésus décida de retourner en Galilée. Il rencontra Philippe et lui dit : Suis-moi !

44 Philippe était originaire de Bethsaïda[ap], la ville d’André et de Pierre. 45 Philippe, à son tour, alla voir Nathanaël et lui dit : Nous avons trouvé celui dont Moïse a parlé dans la Loi[aq] et que les prophètes ont annoncé : c’est Jésus, le fils de Joseph, de la ville de Nazareth.

46 – De Nazareth ? répondit Nathanaël. Que peut-il venir de bon de Nazareth ?

– Viens et vois toi-même ! répondit Philippe.

47 Jésus vit Nathanaël s’avancer vers lui. Alors il dit : Voilà un véritable Israélite, un homme d’une parfaite droiture.

48 – D’où me connais-tu ? lui demanda Nathanaël.

– Avant même que Philippe t’appelle, lui répondit Jésus, lorsque tu étais sous le figuier, je t’ai vu.

49 – Maître, s’écria Nathanaël, tu es le Fils de Dieu, tu es le Roi d’Israël !

50 – Tu crois, lui répondit Jésus, parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier ? Tu verras de bien plus grandes choses encore. 51 Et il ajouta : Oui, je vous l’assure, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre entre ciel et terre par l’intermédiaire du Fils de l’homme[ar].

Le premier miracle

Deux jours plus tard, on célébrait des noces à Cana, en Galilée. La mère de Jésus y assistait.

Jésus avait aussi été invité au mariage avec ses disciples.

Or voilà que le vin se mit à manquer. La mère de Jésus lui fit remarquer : Ils n’ont plus de vin.

– Ecoute, lui répondit Jésus, est-ce toi ou moi que cette affaire concerne[as] ? Mon heure n’est pas encore venue.

Sa mère dit aux serviteurs : Faites tout ce qu’il vous dira.

Il y avait là six jarres de pierre que les Juifs utilisaient pour leurs ablutions rituelles[at]. Chacune d’elles pouvait contenir entre quatre-vingts et cent vingt litres. Jésus dit aux serviteurs : Remplissez d’eau ces jarres.

Ils les remplirent jusqu’au bord.

– Maintenant, leur dit-il, prenez-en un peu et allez l’apporter à l’ordonnateur du repas.

Ce qu’ils firent.

L’ordonnateur du repas goûta l’eau qui avait été changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, alors que les serviteurs le savaient, puisqu’ils avaient puisé l’eau. Aussitôt il fit appeler le marié 10 et lui dit : En général, on sert d’abord le bon vin, et quand les gens sont ivres, on leur donne de l’ordinaire. Mais toi, tu as réservé le bon jusqu’à maintenant !

11 C’est là le premier des signes miraculeux que fit Jésus. Cela se passa à Cana en Galilée. Il révéla ainsi sa gloire, et ses disciples crurent en lui. 12 Après cela, Jésus descendit à Capernaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples ; mais ils n’y restèrent que quelques jours.

Le premier affrontement au Temple(U)

13 Le jour où les Juifs célèbrent la fête de la Pâque était proche et Jésus se rendit à Jérusalem. 14 Il trouva, dans la cour du Temple, des marchands de bœufs, de brebis et de pigeons, ainsi que des changeurs d’argent, installés à leurs comptoirs. 15 Alors il prit des cordes, en fit un fouet, et les chassa tous de l’enceinte sacrée avec les brebis et les bœufs[au] ; il jeta par terre l’argent des changeurs et renversa leurs comptoirs, 16 puis il dit aux marchands de pigeons : Otez cela d’ici ! C’est la maison de mon Père. N’en faites pas une maison de commerce.

17 Les disciples se souvinrent alors de ce passage de l’Ecriture :

L’amour que j’ai pour ta maison,
ô Dieu, est en moi un feu qui me consume[av] .

18 Là-dessus, les gens lui dirent : Quel signe miraculeux peux-tu nous montrer pour prouver que tu as le droit d’agir ainsi ?

19 – Démolissez ce temple, leur répondit Jésus, et en trois jours, je le relèverai.

20 – Comment ? répondirent-ils. Il a fallu quarante-six ans pour reconstruire le Temple[aw], et toi, tu serais capable de le relever en trois jours !

21 Mais en parlant du « temple », Jésus faisait allusion à son propre corps.

22 Plus tard, lorsque Jésus fut ressuscité, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite.

Jésus et Nicodème

23 Pendant que Jésus séjournait à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup de gens crurent en lui en voyant les signes miraculeux qu’il accomplissait. 24 Mais Jésus ne se fiait pas à eux, car il les connaissait tous très bien. 25 En effet, il n’avait pas besoin qu’on le renseigne sur les hommes car il connaissait le fond de leur cœur.

Il y avait un homme qui s’appelait Nicodème ; membre du parti des pharisiens, c’était un chef des Juifs. Il vint trouver Jésus de nuit et le salua en ces termes : Maître, nous savons que c’est Dieu qui t’a envoyé pour nous enseigner car personne ne saurait accomplir les signes miraculeux que tu fais si Dieu n’était pas avec lui. Jésus lui répondit : Vraiment, je te l’assure : à moins de renaître d’en haut[ax], personne ne peut voir le royaume de Dieu.

– Comment un homme peut-il naître une fois vieux ? s’exclama Nicodème. Il ne peut tout de même pas retourner dans le ventre de sa mère pour renaître ?

– Vraiment, je te l’assure, reprit Jésus, à moins de naître d’eau, c’est-à-dire d’Esprit[ay], personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui naît d’une naissance naturelle, c’est la vie humaine naturelle. Ce qui naît de l’Esprit est animé par l’Esprit. Ne sois donc pas surpris si je t’ai dit : Il vous faut renaître d’en haut[az]. Le vent[ba] souffle où il veut, tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour quiconque est né de l’Esprit.

Nicodème reprit : Comment cela peut-il se réaliser ?

10 – Toi qui enseignes le peuple d’Israël, tu ignores cela ? lui répondit Jésus. 11 Vraiment, je te l’assure : nous parlons de ce que nous connaissons réellement, et nous témoignons de ce que nous avons vu ; et pourtant, vous ne prenez pas notre témoignage au sérieux. 12 Si vous ne croyez pas quand je vous parle des réalités terrestres, comment pourrez-vous croire quand je vous parlerai des réalités célestes ? 13 Car personne n’est monté au ciel, sauf celui qui en est descendu : le Fils de l’homme[bb].

14 Dans le désert, Moïse a élevé sur un poteau le serpent de bronze. De la même manière, le Fils de l’homme doit, lui aussi, être élevé 15 pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui aient la vie éternelle. 16 Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle.

17 En effet, Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que celui-ci soit sauvé par lui. 18 Celui qui met sa confiance en lui n’est pas condamné, mais celui qui n’a pas foi en lui est déjà condamné, car il n’a pas mis sa confiance en la personne du Fils unique de Dieu. 19 Et voici en quoi consiste sa condamnation : c’est que la lumière est venue dans le monde, mais les hommes lui ont préféré les ténèbres, parce que leurs actes sont mauvais. 20 En effet, celui qui fait le mal déteste la lumière ; il se garde bien de venir à la lumière de peur que ses actes soient révélés. 21 Mais celui qui a une conduite conforme à la vérité vient à la lumière pour qu’on voie clairement qu’il accomplit ses actes dans la communion avec Dieu.

Le témoin s’efface

22 Après cela, Jésus se rendit en Judée avec ses disciples ; il y resta quelque temps avec eux et y baptisait. 23 Jean, de son côté, baptisait à Enon, près de Salim[bc] : il y avait là beaucoup d’eau, et de nombreuses personnes y venaient pour être baptisées. 24 En effet, à cette époque, Jean n’avait pas encore été jeté en prison. 25 Or, un jour, quelques-uns de ses disciples eurent une discussion avec un Juif[bd] au sujet de la purification. 26 Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : Maître, tu te souviens de cet homme qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain et pour qui tu as témoigné. Eh bien, le voilà qui baptise à son tour, et tout le monde se rend auprès de lui.

27 Jean répondit : Nul ne peut s’attribuer une autre mission[be] que celle qu’il a reçue de Dieu. 28 Vous en êtes vous-mêmes témoins ; j’ai toujours dit : je ne suis pas le Messie, mais j’ai été envoyé comme son Précurseur.

29 A qui appartient la mariée ? Au marié. Quant à l’ami du marié, c’est celui qui se tient à côté de lui et qui l’écoute : entendre sa voix le remplit de joie. Telle est ma joie, et, à présent, elle est complète. 30 Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit.

31 Qui vient d’en haut est au-dessus de tout. Qui est de la terre reste lié à la terre et parle des choses terrestres. Celui qui vient du ciel est [au-dessus de tout[bf]]. 32 Il témoigne de ce qu’il a vu et entendu. Mais personne ne prend son témoignage au sérieux. 33 Celui qui accepte son témoignage certifie que Dieu dit la vérité. 34 En effet, l’envoyé de Dieu dit les paroles mêmes de Dieu, car Dieu lui donne son Esprit sans aucune restriction. 35 Le Père aime le Fils et a tout remis entre ses mains. 36 Qui place sa confiance dans le Fils possède la vie éternelle. Qui ne met pas sa confiance dans le Fils ne connaît pas la vie ; il reste sous le coup de la colère de Dieu.

Le Messie se révèle en Samarie

Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean. (A vrai dire, Jésus lui-même ne baptisait personne, il laissait ce soin à ses disciples.) Lorsque Jésus l’apprit, il quitta la Judée et retourna en Galilée. Il lui fallait donc traverser la Samarie. C’est ainsi qu’il arriva près d’une bourgade de Samarie nommée Sychar, non loin du champ que Jacob avait jadis donné à son fils Joseph. C’est là que se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s’assit au bord du puits. Il était environ midi. Une femme samaritaine vint pour puiser de l’eau. Jésus s’adressa à elle : S’il te plaît, donne-moi à boire un peu d’eau.

(Ses disciples étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.)

La Samaritaine s’exclama : Comment ? Tu es Juif et tu me demandes à boire, à moi qui suis Samaritaine ? (Les Juifs, en effet, évitaient toutes relations avec les Samaritains[bg].)

10 Jésus lui répondit : Si tu savais quel don Dieu veut te faire et qui est celui qui te demande à boire, c’est toi qui lui aurais demandé à boire et il t’aurait donné de l’eau vive[bh].

11 – Mais, Maître, répondit la femme, non seulement tu n’as pas de seau, mais le puits est profond ! D’où la tires-tu donc, cette eau vive ? 12 Tu ne vas pas te prétendre plus grand que notre ancêtre Jacob, auquel nous devons ce puits, et qui a bu lui-même de son eau ainsi que ses enfants et ses troupeaux ?

13 – Celui qui boit de cette eau, reprit Jésus, aura de nouveau soif. 14 Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. Bien plus : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source intarissable qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

15 – Maître, lui dit alors la femme, donne-moi de cette eau-là, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus besoin de revenir puiser de l’eau ici.

16 – Va donc chercher ton mari, lui dit Jésus, et reviens ici.

17 – Je ne suis pas mariée, lui répondit-elle.

– Tu as raison de dire : Je ne suis pas mariée. 18 En fait tu l’as été cinq fois, et l’homme avec lequel tu vis actuellement n’est pas ton mari. Ce que tu as dit là est vrai[bi].

19 – Maître, répondit la femme, je le vois, tu es un prophète. 20 Dis-moi : qui a raison ? Nos ancêtres ont adoré Dieu sur cette montagne-ci[bj]. Vous autres, vous affirmez que l’endroit où l’on doit adorer, c’est Jérusalem.

21 – Crois-moi, lui dit Jésus, l’heure vient où il ne sera plus question de cette montagne ni de Jérusalem pour adorer le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient du peuple juif. 23 Mais l’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par l’Esprit et en vérité ; car le Père recherche des hommes qui l’adorent ainsi. 24 Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent par l’Esprit et en vérité.

25 La femme lui dit : Je sais qu’un jour le Messie doit venir (celui qu’on appelle Christ). Quand il sera venu, il nous expliquera tout.

26 – Je suis le Messie, moi qui te parle, lui dit Jésus.

27 Sur ces entrefaites, les disciples revinrent. Ils furent très étonnés de voir Jésus parler avec une femme. Aucun d’eux, cependant, ne lui demanda : « Que lui veux-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

28 Alors, la femme laissa là sa cruche, se rendit à la ville, et la voilà qui se mit à dire autour d’elle : 29 Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Et si c’était le Messie ?

30 Les gens sortirent de la ville pour se rendre auprès de Jésus.

31 Entre-temps, les disciples pressaient Jésus en disant : Maître, mange donc !

32 Mais il leur dit : J’ai, pour me nourrir, un aliment que vous ne connaissez pas.

33 Les disciples se demandèrent donc entre eux : Est-ce que quelqu’un lui aurait apporté à manger ?

34 – Ce qui me nourrit, leur expliqua Jésus, c’est d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener à bien l’œuvre qu’il m’a confiée. 35 Vous dites en ce moment : Encore quatre mois, et c’est la moisson ! N’est-ce pas ? Eh bien, moi je vous dis : Ouvrez vos yeux et regardez les champs ; déjà les épis sont blonds, prêts à être moissonnés[bk]. 36 Celui qui les fauche reçoit maintenant son salaire et récolte une moisson pour la vie éternelle, si bien que semeur et moissonneur partagent la même joie. 37 Ici se vérifie le proverbe : « Autre est celui qui sème, autre celui qui moissonne. » 38 Je vous ai envoyés récolter une moisson qui ne vous a coûté aucune peine. D’autres ont travaillé, et vous avez recueilli le fruit de leur labeur.

39 Il y eut, dans cette bourgade, beaucoup de Samaritains qui crurent en Jésus grâce au témoignage qu’avait rendu cette femme en déclarant : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » 40 Lorsque les Samaritains furent venus auprès de Jésus, ils le prièrent de rester, et il passa deux jours chez eux. 41 Ils furent encore bien plus nombreux à croire en lui à cause de ses paroles, 42 et ils disaient à la femme : Nous croyons en lui, non seulement à cause de ce que tu nous as rapporté, mais parce que nous l’avons nous-mêmes entendu ; et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde.

Le deuxième miracle en Galilée

43 Après ces deux jours, Jésus repartit de là pour la Galilée, 44 car il avait déclaré qu’un prophète ne reçoit pas dans son pays l’honneur qui lui est dû. 45 Or, quand il arriva en Galilée, les gens lui firent assez bon accueil, car ils étaient, eux aussi, allés à Jérusalem pendant la fête, et ils avaient vu tous les miracles qu’il y avait faits.

46 Il repassa par Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or, à Capernaüm vivait un haut fonctionnaire[bl] dont le fils était très malade. 47 Quand il apprit que Jésus était revenu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le supplia de venir guérir son fils qui était sur le point de mourir.

48 Jésus lui dit : A moins de voir des signes miraculeux et des choses extraordinaires, vous ne croirez donc pas ?

49 Mais le fonctionnaire insistait : Seigneur, viens vite avant que mon petit garçon meure.

50 – Va, lui dit Jésus, rentre chez toi, ton fils vit.

Cet homme crut Jésus sur parole et il repartit chez lui.

51 Sur le chemin du retour, plusieurs de ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent : Ton fils vit !

52 Il leur demanda à quelle heure son état s’était amélioré.

Ils lui répondirent : C’est hier, vers une heure de l’après-midi, que la fièvre l’a quitté.

53 Le père constata que c’était l’heure même où Jésus lui avait dit : « Ton fils vit. » Dès lors il crut, lui et toute sa maison.

54 Tel est le deuxième signe miraculeux que Jésus accomplit en Galilée, après son retour de Judée.

Foi et incrédulité

La guérison d’un paralysé à Jérusalem

Quelque temps plus tard, Jésus remonta à Jérusalem à l’occasion d’une fête juive. Or, dans cette ville, près de la porte des Brebis, se trouvait une piscine[bm] entourée de cinq galeries couvertes, appelée en hébreu Béthesda[bn]. Ces galeries étaient remplies de malades qui y restaient couchés : des aveugles, des paralysés, des impotents[bo].

Il y avait là un homme malade depuis trente-huit ans.

Jésus le vit couché ; quand il sut qu’il était là depuis si longtemps, il lui demanda : Veux-tu être guéri ?

– Maître, répondit le malade, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine quand l’eau commence à bouillonner. Le temps que je me traîne là-bas, un autre y arrive avant moi.

– Eh bien, lui dit Jésus, lève-toi, prends ta natte et marche !

A l’instant même l’homme fut guéri. Il prit sa natte et se mit à marcher.

Mais cela se passait un jour de sabbat. 10 Les Juifs interpellèrent donc l’homme qui venait d’être guéri : C’est le sabbat ! Tu n’as pas le droit de porter cette natte.

11 – Mais, répliqua-t-il, celui qui m’a guéri m’a dit : « Prends ta natte et marche. »

12 – Et qui t’a dit cela ? lui demandèrent-ils.

13 Mais l’homme qui avait été guéri ignorait qui c’était, car Jésus avait disparu dans la foule qui se pressait en cet endroit.

14 Peu de temps après, Jésus le rencontra dans la cour du Temple.

– Te voilà guéri, lui dit-il. Mais veille à ne plus pécher, pour qu’il ne t’arrive rien de pire.

15 Et l’homme alla annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri.

Le Père et le Fils

16 Les Juifs se mirent donc à accuser Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.

17 Jésus leur répondit : Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent, et moi aussi je suis à l’œuvre.

18 Cette remarque fut pour eux une raison de plus pour chercher à le faire mourir car, non content de violer la loi sur le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père et se faisait ainsi l’égal de Dieu. 19 Jésus répondit à ces reproches en leur disant : Vraiment, je vous l’assure : le Fils ne peut rien faire de sa propre initiative ; il agit seulement d’après ce qu’il voit faire au Père. Tout ce que fait le Père, le Fils le fait également, 20 car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera même des œuvres plus grandes que toutes celles que vous avez vues jusqu’à présent, et vous en serez stupéfaits. 21 En effet, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut. 22 De plus, ce n’est pas le Père qui prononce le jugement sur les hommes ; il a remis tout jugement au Fils, 23 afin que tous les hommes honorent le Fils au même titre que le Père. Ne pas honorer le Fils, c’est ne pas honorer le Père qui l’a envoyé.

24 Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il est déjà passé de la mort à la vie. 25 Oui, vraiment, je vous l’assure : l’heure vient, et elle est déjà là, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et tous ceux qui l’auront entendue vivront.

26 En effet, comme le Père possède la vie en lui-même, il a accordé au Fils d’avoir la vie en lui-même. 27 Et parce qu’il est le Fils de l’homme, il lui a donné autorité pour exercer le jugement.

28 Ne vous en étonnez pas : l’heure vient où tous ceux qui sont dans la tombe entendront la voix du Fils de l’homme. 29 Alors, ils en sortiront : ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour être condamnés[bp]. 30 Pour moi, je ne peux rien faire de mon propre chef ; je juge seulement comme le Père me l’indique. Et mon verdict est juste, car je ne cherche pas à réaliser mes propres désirs, mais à faire la volonté de celui qui m’a envoyé.

Les témoins du Fils

31 Bien sûr, si j’étais seul à témoigner en ma faveur, mon témoignage ne serait pas vrai.

32 Mais j’ai un autre témoin[bq] et je sais que son témoignage est vrai. 33 Vous avez envoyé une commission d’enquête auprès de Jean et il a rendu témoignage à la vérité[br]. 34 Moi, je n’ai pas besoin d’un homme pour témoigner en ma faveur, mais je dis cela pour que vous, vous soyez sauvés. 35 Oui, Jean était vraiment comme un flambeau que l’on allume pour qu’il répande sa clarté. Mais vous, vous avez simplement voulu, pour un moment, vous réjouir à sa lumière.

36 Quant à moi, j’ai en ma faveur un témoignage qui a plus de poids que celui de Jean : c’est celui des œuvres que le Père m’a donné d’accomplir. Oui, ces œuvres que j’accomplis attestent clairement que le Père m’a envoyé. 37 De plus, le Père lui-même, qui m’a envoyé, a témoigné en ma faveur. Mais vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face. 38 Sa parole n’habite pas en vous ; la preuve, c’est que vous ne croyez pas en celui qu’il a envoyé. 39 Vous étudiez avec soin les Ecritures, parce que vous êtes convaincus d’en obtenir la vie éternelle. Or, précisément, ce sont elles qui témoignent de moi. 40 Mais voilà : vous ne voulez pas venir à moi pour recevoir la vie.

41 Je ne cherche pas les honneurs de la part des hommes. 42 Seulement, je constate une chose : au fond de vous-mêmes, vous n’avez pas d’amour pour Dieu. 43 Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas. Si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez ! 44 D’ailleurs, comment pourriez-vous parvenir à la foi alors que vous cherchez à être honorés les uns par les autres et que vous ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ?

45 N’allez surtout pas croire que je serai moi votre accusateur auprès de mon Père ; c’est Moïse qui vous accusera, oui, ce Moïse même en qui vous avez mis votre espérance.

46 En effet, si vous l’aviez réellement cru, vous m’auriez aussi cru, car il a parlé de moi dans ses livres. 47 Si vous ne croyez même pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ?

La Bible du Semeur (BDS)

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