Previous Prev Day Next DayNext

Bible in 90 Days

An intensive Bible reading plan that walks through the entire Bible in 90 days.
Duration: 88 days
La Bible du Semeur (BDS)
Version
Ecclésiaste 3 - Cantique des Cantiques 8

Un temps pour toute chose

Il y a un temps pour tout et un moment pour toute chose sous le ciel. Il y a un temps pour enfanter[a] et un temps pour mourir, un temps pour planter, et un temps pour arracher le plant, un temps pour abattre[b] et un temps pour soigner, un temps pour démolir et un temps pour construire. Il y a aussi un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser, un temps pour jeter des pierres et un temps pour en ramasser, un temps pour prendre dans ses bras et un temps pour s’éloigner de ceux que l’on prend dans ses bras.

Il y a un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour conserver et un temps pour jeter, un temps pour déchirer et un temps pour coudre, un temps pour garder le silence et un temps pour parler, un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps de guerre et un temps de paix.

Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de la peine qu’il se donne ? 10 J’ai considéré les occupations auxquelles Dieu impose aux hommes de s’appliquer. 11 Dieu fait toute chose belle en son temps.

Il a implanté au tréfonds de l’être humain le sens de l’éternité, sans toutefois que l’homme puisse appréhender l’œuvre que Dieu accomplit du commencement à la fin.

12 Je sais qu’il n’y a rien de bon pour l’homme hormis se réjouir et se donner du bon temps durant sa vie. 13 Et aussi que si quelqu’un peut manger et boire et jouir du bonheur au milieu de son dur labeur, c’est un don de Dieu.

14 Je sais que tout ce que Dieu fait durera toujours : il n’y a rien à y ajouter, et rien à en retrancher. Et Dieu agit en sorte qu’on le craigne. 15 Ce qui est aujourd’hui a déjà été dans le passé, et ce qui sera dans l’avenir a déjà été dans le passé. Oui, Dieu fait se reproduire ce qui appartient au passé.

16 J’ai encore constaté autre chose sous le soleil : au tribunal règne l’iniquité et au lieu où l’on administre la justice, on rencontre l’iniquité. 17 Je me suis dit en moi-même : « Dieu jugera le juste et le méchant, car pour chaque chose et pour chaque acte, il y a un temps pour le jugement. »

La mort

18 Je me suis dit en moi-même, au sujet des humains, que Dieu veut les purger du mal[c] et leur montrer qu’en eux-mêmes, ils ne sont pas plus que des bêtes. 19 Car le sort des humains est identique au sort des bêtes : ils meurent les uns comme les autres. Un même souffle les anime tous. L’avantage de l’homme sur l’animal est donc nul. Ainsi tout est dérisoire. 20 Tout va vers une même destination : tout a été tiré de la poussière et tout retourne à l’état de poussière[d]. 21 Qui connaît l’esprit humain qui monte quant à lui vers le haut, tandis que, de son côté, le souffle de la bête descend vers le bas, à la terre[e] ? 22 J’en ai conclu qu’il n’y a pour l’homme rien de bon sinon de se réjouir au milieu de ses activités, car telle est la part qui lui revient. En effet, qui donc le fera revenir pour qu’il voie ce qui sera après lui ?

La vie sociale

Les oppressions

J’ai encore considéré toutes les oppressions qui se pratiquent sous le soleil. Les opprimés versent des larmes et il n’y a personne pour les consoler ; la force est du côté de leurs oppresseurs, sans qu’il y ait quelqu’un pour les consoler. Alors j’ai trouvé que les défunts, eux qui sont morts, ont un avantage sur les vivants, sur ceux qui sont encore en vie[f]. Et s’en trouve mieux que les uns et les autres celui qui n’est pas encore venu à l’existence, parce qu’il n’a pas vu tout le mal qui se commet sous le soleil.

Sur le travail

J’ai aussi constaté que tout labeur et que toute habileté que les hommes mettent à leurs œuvres sont motivés par la rivalité des uns envers les autres. Cela aussi est dérisoire : autant courir après le vent.

Celui qui se croise les bras est un insensé et il se détruit lui-même. Il vaut mieux une main pleine de repos que deux mains pleines de labeur, que de courir ainsi après le vent.

J’ai encore constaté une autre chose dérisoire sous le soleil. Voilà un homme seul qui n’a personne avec lui : ni fils, ni frère, et pourtant, il travaille dur sans jamais s’arrêter. Jamais ses yeux ne se rassasient de richesses. « Pour qui donc est-ce que je travaille si dur ? Pour qui est-ce que je me prive de bonnes choses ? » se dit-il. Cela aussi est dérisoire ; c’est une bien mauvaise affaire.

Mieux vaut être à deux que tout seul. On tire alors un bon profit de son labeur. 10 Et si l’un tombe, l’autre le relève, mais malheur à celui qui est seul et qui vient à tomber sans avoir personne pour l’aider à se relever.

11 De même, si deux personnes dorment ensemble, elles se tiennent chaud, mais comment celui qui est seul se réchauffera-t-il ?

12 Un homme seul est facilement maîtrisé par un adversaire, mais à deux ils pourront tenir tête à celui-ci. Et une corde faite de trois cordelettes tressées n’est pas vite rompue.

La vie politique

13 Mieux vaut un jeune homme pauvre mais sage qu’un roi âgé et insensé qui ne sait plus écouter les conseils. 14 Mais que le jeune successeur soit sorti de prison pour accéder au trône, ou encore qu’il soit né pauvre dans le royaume, 15 j’ai constaté que tous les humains qui vivent sous le soleil se rallient à lui lorsqu’il prend la place du roi. 16 Il n’y a pas de fin au cortège de tout ce peuple, de tous ces gens dont il a pris la tête. Et pourtant, la génération suivante ne se félicitera pas davantage d’avoir un tel roi ! Cela encore est dérisoire : autant courir après le vent.

Sur la piété

17 Veille bien sur tes pas lorsque tu te rends au sanctuaire de Dieu. Il est préférable de s’y rendre pour écouter, plutôt que pour offrir un sacrifice à la manière des insensés qui n’ont même pas conscience de faire le mal.

Ne te presse pas d’ouvrir la bouche et ne te laisse pas entraîner par ton cœur à formuler hâtivement une parole en présence de Dieu, car Dieu est au ciel, et toi tu es sur la terre. Que tes propos soient donc peu nombreux. En effet, de même que les rêves naissent de la multitude des occupations, de même un flot abondant de paroles engendre des propos inconsidérés.

Si tu as fait un vœu à Dieu, accomplis-le sans tarder[g], car les insensés déplaisent à Dieu. Ce que tu as promis, tiens-le. Il vaut mieux ne pas faire de vœu qu’en faire et ne pas s’en acquitter.

Ne laisse pas tes paroles te charger d’une faute et ne va pas dire au représentant de Dieu[h] : « Mon vœu était une erreur. » Pourquoi irriter Dieu par tes paroles et faire échouer tes entreprises ? C’est pourquoi, là où il y a abondance de rêves et multiplication de paroles légères[i], crains plutôt Dieu.

La hiérarchie oppressive

Si tu vois dans une région que les pauvres sont opprimés, que la justice et le droit sont bafoués, ne t’étonne pas trop de la chose, car chaque dirigeant dépend du pouvoir[j] d’un supérieur, et au-dessus d’eux, il y a encore des supérieurs hiérarchiques. Mais malgré tout, ceci demeure dans l’intérêt du pays : qu’au profit de l’agriculture, on se soumette au roi[k].

Sur la richesse

Qui aime l’argent n’en aura jamais assez, et qui se complaît dans l’abondance ne sera jamais satisfait de ses revenus. Cela encore est dérisoire.

10 Plus on possède de biens, plus se multiplient les profiteurs. Et quel avantage en tire leur possesseur si ce n’est le spectacle que lui offrent ces gens ?

11 Doux est le sommeil du travailleur, qu’il ait peu ou beaucoup à manger, mais l’abondance du riche l’empêche de dormir.

12 J’ai vu sous le soleil une terrible calamité : il arrive que les richesses conservées par un homme fassent son malheur. 13 Qu’elles viennent à se perdre à cause de quelque mauvaise affaire, et il ne lui en reste rien lorsqu’il met un fils au monde. 14 Il est sorti nu du sein de sa mère, et il partira comme il est venu, sans emporter dans ses mains une miette du fruit de son labeur. 15 Qu’il reparte comme il était venu est aussi une terrible calamité. Quel avantage a-t-il donc à trimer ainsi pour du vent ? 16 Sa vie durant, ses jours s’écoulent bien sombres, pleins de chagrins, de souffrances et d’amertume.

Conclusion : Jouis de la vie que Dieu te donne

17 Voici ce que j’ai considéré comme bon pour ma part : il est approprié pour l’homme de manger, de boire et de goûter au bonheur au milieu de tout le labeur qui lui donne tant de peine sous le soleil, pendant les jours que Dieu lui donne à vivre ; c’est là sa part. 18 En effet, si Dieu donne à un homme des richesses et des biens, et s’il lui accorde la possibilité d’en profiter, d’en retirer sa part et de trouver de la joie au milieu de son labeur, c’est un don de Dieu. 19 Ainsi cet homme ne s’appesantit pas sur sa vie[l] puisque Dieu le tient occupé à la joie[m] qui remplit son cœur.

La privation du bonheur

Ne pas pouvoir jouir de ses biens

J’ai constaté qu’il y a un mal sous le soleil, et ce mal est grand pour les hommes. Voilà quelqu’un à qui Dieu a donné richesses, biens et honneurs, si bien qu’il ne lui manque rien de ce qu’il désire. Mais Dieu ne lui donne pas la possibilité d’en profiter, et c’est un autre qui en profitera. Cela aussi est dérisoire ; c’est un mal affligeant.

Vivre longtemps, mais dans le malheur

Un homme peut avoir cent enfants et vivre de nombreuses années, mais quelque nombreux que soient les jours de son existence, s’il n’a pas joui du bonheur, et s’il n’a même pas de sépulture, je dis qu’un enfant mort-né a un sort meilleur que le sien. Car l’avorton est né en vain, il s’en va dans les ténèbres et son souvenir sombre dans la nuit de l’oubli. Il n’a pas vu le soleil, il n’a rien connu du monde. Il est donc plus tranquille que cet homme. A quoi bon vivre deux fois mille ans si on ne goûte pas au bonheur ? Finalement, tous ne s’acheminent-ils pas vers le même lieu ?

Rester insatisfait

L’homme ne trime que pour répondre à ses besoins, et pourtant son appétit n’est jamais satisfait. Qu’a le sage de plus que l’insensé ? Quel avantage le pauvre a-t-il de savoir se conduire sur le chemin de la vie ? Mieux vaut ce qu’on a dans la main que ce vers quoi se porte le désir. Cela aussi est dérisoire : autant courir après le vent.

Quand le silence vaut mieux que la parole

10 Ce qui est a déjà été nommé, et l’on sait ce qu’est l’homme : il ne peut pas contester avec celui qui est plus puissant que lui. 11 Plus on multiplie les paroles, plus on accroît la frustration. Et à quoi cela avance-t-il l’homme ?

12 Finalement, qui peut savoir ce qui est bon pour l’homme pendant sa vie, pendant chaque jour de son existence dérisoire qui fuit comme une ombre ? Et qui pourra lui révéler quel sera son avenir[n] sous le soleil ?

Conseils d’un sage

Avantages de la sagesse

Mieux vaut …

Mieux vaut un bon renom qu’un parfum raffiné, et mieux vaut le jour de sa mort que celui de sa naissance[o].

Mieux vaut se rendre dans une maison endeuillée que dans celle où l’on festoie, car celle-là nous rappelle quelle est la fin de tout homme et il est bon d’y réfléchir pendant qu’on est en vie.

Mieux vaut la tristesse que le rire, car avec un visage triste, on peut avoir le cœur content[p].

L’attention du sage se porte vers la maison endeuillée, celle de l’insensé vers la maison où l’on se livre à la joie.

Mieux vaut écouter les reproches d’un homme sage que la chanson des insensés. Car les rires de l’insensé sont comme le crépitement des épines sous une marmite[q]. Cela aussi est vain.

L’oppression peut rendre le sage insensé, et les cadeaux lui corrompre le cœur.

Mieux vaut l’aboutissement d’une affaire que son début. Mieux vaut un esprit patient qu’un esprit orgueilleux.

Ne t’irrite pas trop vite, car c’est dans le cœur des insensés que la colère élit domicile.

10 Garde-toi de dire : « Comment se fait-il qu’autrefois, les choses allaient mieux qu’aujourd’hui ? » Car ce n’est pas la sagesse qui te dicte une telle question.

11 La sagesse est bonne avec un héritage : elle est avantageuse pour ceux qui voient le soleil[r]. 12 Car la protection qu’offre la sagesse est comme celle que procure l’argent, et la sagesse présente un avantage : elle préserve la vie de ceux qui la possèdent[s].

13 Considère l’œuvre de Dieu : qui donc pourra redresser ce qu’il a tordu ?

14 Au jour du bonheur, jouis du bonheur, et au jour du malheur, réfléchis, car Dieu a fait l’un et l’autre, de sorte que l’homme ne puisse rien deviner de son avenir[t].

Abandonner ses rêves d’idéal et de perfection

15 J’ai vu tout cela au cours de mon existence dérisoire : ici un juste se perd à cause de sa droiture, là, un méchant prolonge ses jours par sa perversité.

16 Ne sois pas juste à l’excès et ne sois pas sage outre mesure, pourquoi te détruirais-tu ? 17 Ne sois pas non plus méchant outre mesure et ne sois pas insensé, pourquoi voudrais-tu mourir avant ton heure ? 18 Tu feras bien de prendre garde à ces deux principes sans négliger l’un ou l’autre ; oui, celui qui craint Dieu s’en sortira pour les mettre en œuvre tous deux.

19 La sagesse rend un homme plus fort qu’une ville défendue par dix capitaines.

20 Il n’y a cependant sur terre aucun homme juste qui fasse toujours le bien sans jamais pécher[u].

21 Ne prête pas attention à tout ce qu’on dit, et si ton serviteur te dénigre[v], n’écoute pas, 22 car tu sais bien qu’à plusieurs reprises, il t’est arrivé, à toi aussi, de dénigrer autrui.

23 Tout cela, j’ai essayé de le comprendre par la sagesse, en me disant : « Je veux acquérir la sagesse. » Mais elle est restée loin de moi. 24 La compréhension des choses est hors de ma portée. Elle est beaucoup trop profonde pour qu’on puisse l’atteindre. 25 Mais je me suis appliqué avec toutes mes facultés à apprendre, à explorer et à rechercher la sagesse et la raison, et à discerner que la méchanceté est insensée, et que la folie est déraisonnable.

26 Je trouve qu’une femme est plus amère que la mort lorsqu’elle est un piège, son cœur un filet et ses bras des chaînes. Celui qui se comporte bien aux yeux de Dieu lui échappera, mais le pécheur s’y fera prendre[w].

27 Considère, dit le Maître, à quelle conclusion je suis parvenu en examinant les choses une à une[x], pour en faire l’analyse[y]. 28 D’ailleurs, je cherche encore et je n’ai pas trouvé : sur mille hommes, j’en ai trouvé un, mais parmi toutes les femmes, je n’en ai pas trouvé une seule.

29 Voilà la seule chose que j’ai trouvée : Dieu a fait l’homme droit, mais les humains sont allés chercher beaucoup de combines.

Les limites de la sagesse

Qui est comparable au sage ? Qui sait analyser les choses ? La sagesse d’un homme illumine[z] son visage et fait disparaître la sévérité de ses traits.

Le pouvoir du roi

Voici mon conseil : obéis aux ordres du roi à cause du serment prêté devant Dieu[aa], ne te hâte pas de lui donner ton congé ; ne persiste pas dans une mauvaise situation, car le roi fait tout ce qui lui plaît. En effet, sa parole est souveraine. Qui oserait lui dire : « Pourquoi fais-tu cela ? » Celui qui s’en tient à ses ordres ne se mettra pas dans une mauvaise situation, et le sage saura discerner en lui-même le moment opportun et la juste manière de procéder.

Pour toute affaire, en effet, il y a un temps opportun et une juste manière de procéder[ab]. Mais il y a un grand malheur pour l’homme : c’est que personne ne sait ce qui arrivera. Et personne ne peut dire comment les choses se passeront. Personne n’est maître de son souffle de vie, personne ne peut le retenir, personne n’a de pouvoir sur le jour de sa mort : il n’y a pas de trêve dans la lutte pour survivre[ac] et ce n’est pas la méchanceté qui sauvera celui qui s’y livre.

Tout cela, je l’ai vu et j’ai beaucoup réfléchi à tout ce qui se fait sous le soleil. Il arrive qu’un homme domine sur les autres pour leur faire du mal[ad].

Les injustices

10 Or j’ai vu des méchants être enterrés : les gens allaient et venaient du sanctuaire, et ils les louaient dans la ville pour[ae] ce qu’ils avaient fait. Cela aussi est déplorable.

11 Parce qu’une sentence contre une mauvaise action n’est pas vite exécutée, le cœur humain est porté à faire beaucoup de mal. 12 En effet, il arrive que le pécheur fasse cent fois le mal et voit se prolonger ses jours. Mais je sais aussi que le bonheur est pour ceux qui craignent Dieu, du fait même qu’ils ont cette crainte à son égard, 13 mais qu’il n’y aura pas de bonheur pour le méchant et que, semblable à l’ombre, il ne verra pas ses jours se prolonger, parce qu’il ne craint pas Dieu.

14 Il y a une autre chose déplorable qui se passe sur la terre : certains justes subissent le sort que méritent les agissements des méchants, et certains méchants ont le sort que méritent les œuvres des justes. Je me suis dit que c’est encore là bien déplorable !

Eloge de la joie

15 Alors j’ai fait l’éloge de la joie. En effet, il n’y a rien de bon pour l’homme sous le soleil, sinon manger, boire et se réjouir. C’est là ce qui l’accompagne au milieu de son dur labeur auquel il se livre pendant les jours que Dieu lui accorde de vivre sous le soleil[af].

L’œuvre de Dieu est incompréhensible

16 Lorsque je me suis appliqué à connaître la sagesse et à considérer les occupations auxquelles l’homme se livre sur la terre en se refusant le sommeil nuit et jour, 17 j’ai vu toute l’œuvre de Dieu. Or l’homme ne peut comprendre l’œuvre qui se fait sous le soleil. Il a beau se donner de la peine pour comprendre, il n’y parviendra pas. Et même si le sage prétend savoir, en réalité il ne peut pas comprendre.

L’assurance du juste

Oui, j’ai beaucoup réfléchi à tout cela, et tout ce que j’ai compris, c’est que les justes, les sages et tous leurs travaux sont dans la main de Dieu.

A quoi conduit la perspective de la mort

Un même sort pour tous

L’homme ne sait pas s’il rencontrera l’amour ou la haine : il peut tout envisager. Tout est pareil pour tous : un même sort atteint le juste et le méchant, celui qui est [bon et][ag] pur, et celui qui est impur, celui qui offre des sacrifices et celui qui n’en offre pas, le bon comme le pécheur, et celui qui prête serment comme celui qui n’ose pas le faire. Parmi tout ce qui se passe sous le soleil, voilà bien un mal : c’est que tous les hommes connaissent un sort identique. Car à cause de cela, le cœur des humains est rempli de méchanceté et la déraison habite leur cœur tout au long de leur vie. C’est qu’après cela, on va rejoindre les morts !

Alors que doit-on choisir ? Pour tous les vivants, il y a de l’espoir. Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort. En effet, les vivants savent qu’ils mourront, mais les morts ne savent rien du tout ; ils n’ont plus rien à gagner, ils sombrent dans l’oubli. Leurs amours, leurs haines, leurs désirs, se sont déjà évanouis. Ils n’auront plus jamais part à tout ce qui se fait sous le soleil.

Appel à bien profiter de sa vie

Va, mange ton pain dans la joie et bois ton vin d’un cœur content, car Dieu a déjà agréé tes œuvres ! Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs et que le parfum ne manque pas sur ta tête[ah]. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de cette vie dérisoire que Dieu t’accorde sous le soleil, oui, pendant tous les jours de ton existence dérisoire, car c’est la part qui te revient dans la vie au milieu de tout le labeur pour lequel tu te donnes de la peine sous le soleil[ai].

10 Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec l’énergie que tu as, car il n’y a plus ni activité, ni réflexion, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts vers lequel tu es en route.

Les limites de la sagesse et la nécessité de prendre des risques

11 J’ai encore observé, sous le soleil, que ce ne sont pas les plus agiles qui gagnent la course, ni les plus forts qui remportent la victoire au combat, ce ne sont pas les sages qui ont du pain, et la richesse n’appartient pas aux hommes intelligents, et les faveurs ne récompensent pas les plus savants, car les contretemps et les coups durs imprévus atteignent chacun[aj].

12 En effet, l’homme ne sait pas ce qui l’attend, il est pareil aux poissons qui sont pris dans des filets pour leur malheur, il ressemble aux oiseaux pris au piège : les humains sont surpris par le malheur, qui fond sur eux à l’improviste.

La sagesse du pauvre

13 A l’égard de la sagesse, j’ai encore observé sous le soleil quelque chose qui me paraît frappant. 14 Il y avait une petite ville n’ayant que peu d’habitants. Un roi puissant marcha contre elle, l’assiégea et dressa contre elle des travaux de siège considérables.

15 Dans la ville se trouvait un homme pauvre mais sage qui aurait pu sauver la ville grâce à sa sagesse. Mais personne ne pensa à cet homme pauvre[ak]. 16 Alors, je me suis dit : « La sagesse vaut mieux que la force, mais la sagesse du pauvre est méprisée et ses paroles ne sont pas écoutées. »

Garder son calme

17 La voix du sage qui s’exprime dans le calme est plus écoutée que les cris d’un chef parmi des insensés.

La sagesse gâchée par la folie

18 La sagesse vaut mieux qu’un équipement militaire, mais un seul pécheur peut anéantir beaucoup de bien.

10 Les mouches mortes gâtent et font fermenter l’huile parfumée. Un brin de folie a plus d’effet que la sagesse et l’honneur. Le cœur du sage le dirige du bon côté, tandis que celui de l’insensé le pousse du mauvais côté. Même quand ce dernier s’avance en chemin, le bon sens lui fait défaut et il dit à tout le monde : « Il est insensé celui-là ! »[al].

Si la mauvaise humeur du chef se tourne contre toi, ne quitte pas ton poste, car le calme évite de graves fautes.

Les gens qui ne sont pas à leur place

Il est un autre mal que j’ai constaté sous le soleil et qui est comme une méprise ayant échappé au souverain : la sottise est promue au rang le plus élevé, alors que des gens riches sont dans l’abaissement. J’ai vu des esclaves aller à cheval[am] et des princes marcher à pied comme des esclaves.

Le risque zéro n’existe pas

Qui creuse un trou risque d’y tomber, et qui abat un mur peut être mordu par un serpent. Qui arrache des pierres risque de se blesser, et qui fend du bois se met en danger.

10 Si le fer de la hache est émoussé et qu’on n’en aiguise pas le tranchant, il faudra redoubler de force, mais la sagesse a l’avantage d’assurer la réussite.

11 Si le serpent mord parce qu’il n’a pas été charmé, le charmeur n’a aucun avantage.

La folie de l’insensé

12 Les paroles du sage sont empreintes de bonté, mais la bouche de l’insensé cause sa perte. 13 Il commence par dire des sottises et finit en proférant les pires insanités. 14 L’insensé multiplie les paroles, mais l’homme ignore l’avenir et personne ne peut lui révéler ce qui arrivera après lui.

15 Le labeur de l’insensé l’exténue : il ne sait même pas comment aller à la ville.

Sur les gouvernements

16 Malheur au pays dont le roi est un gamin et dont les ministres festoient dès le matin ! 17 Heureux le pays dont le roi est issu d’une famille dirigeante et dont les ministres mangent en temps voulu pour prendre des forces et non pour s’adonner à la boisson.

18 Quand les mains sont paresseuses, la charpente s’effondre, et quand on a les bras ballants, la maison finit par avoir des gouttières.

19 On prépare un repas pour se réjouir, le vin égaie la vie et l’argent répond à toutes sortes de besoins.

20 Ne maudis pas le roi, même en pensée, et ne maudis pas un riche, même dans ta chambre à coucher, car un oiseau emporterait tes paroles, la gent ailée colporterait tes propos.

Entreprendre et agir tant qu’il fait jour

11 Lance ton pain à la surface de l’eau car, avec le temps, tu le retrouveras.

Répartis ton bien en sept ou huit parts[an], car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre.

Quand les nuages sont pleins, il va pleuvoir à verse sur la terre, et l’arbre reste à l’endroit où il est tombé, que ce soit vers le sud ou vers le nord.

Celui qui prête trop attention au vent ne sèmera jamais et celui qui observe toujours les nuages ne moissonnera pas.

Tu ignores quel est le chemin du vent, et tu ne sais pas comment se forment les os de l’embryon dans le sein de sa mère ; de même, tu ne connais pas l’œuvre du Dieu qui fait toutes choses.

Dès le matin, répands ta semence et, jusqu’au soir, ne t’accorde pas de repos, car tu ne sais pas de l’une ou l’autre activité, laquelle réussira, ou si les deux s’avéreront aussi bonnes l’une que l’autre.

Jouir de la vie

Agréable est la lumière, et il fait bon de voir le soleil. C’est pourquoi, si quelqu’un vit de nombreuses années, qu’il les passe toutes dans la joie, mais qu’il n’oublie pas que les jours sombres seront nombreux et que tout ce qui est à venir est dérisoire.

La perspective de la vieillesse

Jeune homme, réjouis-toi |au cours de tes jeunes années,
et que ton cœur |se fasse du bien pendant ta jeunesse ;
marche sur les chemins |où tu voudras aller |et va vers ce que tu désires,
en sachant que pour tout cela |Dieu te fera venir en jugement.
10 Bannis le chagrin de ton cœur,
garde-toi de ce qui te causerait |de la souffrance,
car la jeunesse, |le printemps de la vie |sont dérisoires.

12 Et tiens compte de ton Créateur |au temps de ta jeunesse,

avant que t’adviennent |les jours mauvais
et avant que viennent |les années dont tu te diras :
« Je n’y prends pas plaisir ! » ;
avant que s’obscurcissent |le soleil, la lumière,
et que la lune et les étoiles |perdent leur éclat,
et que les nuages reparaissent |sitôt après la pluie.
C’est l’époque où se mettent à trembler[ao] |les gens qui gardent la maison,
et où se courbent |les hommes vigoureux,
où cessent les broyeuses |car les voilà trop peu nombreuses,
et où celles qui regardent par les ouvertures |sombrent dans l’obscurité ;
où les deux battants de la porte |se ferment sur la rue,
où le bruit de la meule |s’affaiblit,
où l’on se lève |dès le chant de l’oiseau,
et où faiblissent toutes les chanteuses.
C’est le temps où l’on craint la moindre pente,
et où l’on a peur en chemin :
où l’amandier fleurit,
et où la sauterelle devient lourde,
où la câpre n’a plus de goût.
Et ainsi s’en va l’homme |vers la demeure qui l’attend, |dans les ténèbres[ap]
et, déjà, les pleureuses |s’assemblent dans les rues.
Oui, tiens compte de Lui |avant que se rompe |le fil d’argent,
que se brise |la coupe d’or,
que la jarre à la fontaine se casse,
que la poulie se brise |et tombe dans le puits,
que la poussière |retourne à la terre |comme elle était auparavant,
et que l’esprit retourne |à Dieu qui l’a donné.

Thèse

Dérisoire, absolument dérisoire, dit le Maître, oui, tout est dérisoire !

Le Maître et son œuvre

Non seulement le Maître fut un sage, mais il a enseigné la sagesse au peuple. Il a pesé, examiné et mis en forme un grand nombre de proverbes. 10 Il s’est efforcé de trouver des propos agréables et d’écrire avec honnêteté des paroles vraies.

11 Les paroles des sages sont comme des aiguillons et ceux qui rassemblent ces paroles ressemblent à des clous bien plantés. Elles sont données par un Berger[aq] unique.

12 Par-dessus tout cela, mon disciple, prête attention à ce qui suit. On peut multiplier les livres sans fin et le corps se fatigue à force d’étude.

13 Voici la conclusion de ce discours, maintenant que tout a été entendu : Crains Dieu et obéis à ses commandements, car cela vaut pour tout homme. 14 En effet, Dieu prononcera son jugement sur toute œuvre, même celles qui ont été accomplies en cachette, les bonnes et les mauvaises.

Le plus beau des chants, composé par Salomon[ar].

Célébrons l’amour

« Ah ! que ta bouche |me couvre de baisers,
car ton amour |est plus exaltant que le vin.
Combien suaves |sont tes parfums,
ton nom est comparable[as] |à une huile odorante |qui se répand.
Voilà pourquoi |les jeunes filles |sont éprises de toi.
Entraîne-moi derrière toi ! |Courons ensemble ! »

« Le roi m’a fait entrer |dans ses appartements. »

Le chœur

« Réjouissons-nous, |soyons dans l’allégresse |à ton sujet !
Célébrons ton amour |plus exaltant que le bon vin !
C’est bien avec raison |qu’on est épris de toi. »

« O filles de Jérusalem[at], |je suis noiraude, |et pourtant, je suis belle,
pareille aux tentes de Qédar[au], |aux tentures de Salomon.
Ne vous étonnez pas |si je suis bien brunie :
le soleil m’a hâlée,
car les fils de ma mère, |irrités contre moi,
m’ont fait garder les vignes,
oui, mais ma vigne à moi, |je ne l’ai pas gardée.
O toi que mon cœur aime,
dis-moi où tu fais paître |ton troupeau de brebis,
où tu le feras reposer |à l’heure de midi,
pour que je ne sois pas |comme une femme errante[av],
rôdant près des troupeaux |que gardent tes compagnons. »

« Si tu ne le sais pas, |ô toi, la plus belle des femmes,
va donc suivre les traces |du troupeau de brebis,
fais paître tes chevrettes |près des huttes des pâtres. »

Avec les yeux de l’amour

« O mon amie, |je te trouve pareille
à une jument d’attelage |du pharaon[aw].
10 Tes joues sont belles |entre les perles,
ton cou est beau |dans tes colliers ;
11 nous te ferons |des perles d’or
tout incrustées |de points d’argent. »

12 « Jusqu’à ce que le roi |parvienne à son enclos[ax],
mon nard[ay] exhale son parfum.
13 Car mon bien-aimé est pour moi |comme un sachet de myrrhe[az],
entre mes seins |il passera la nuit.
14 Oui, mon bien-aimé est pour moi |un bouquet de henné[ba]
des vignes d’Eyn-Guédi[bb]. »

15 « Que tu es belle, |ma bien-aimée, |que tu es belle !
Tes yeux ressemblent |à des colombes. »

16 « Que tu es beau, mon bien-aimé, |tu es superbe !
Dans la verdure est notre lit.
17 Les solives de nos maisons, |ce sont les cèdres,
et les cyprès sont nos lambris. »

Malade d’amour

« Moi, je suis une fleur |qui pousse dans la plaine du Saron[bc],
un lis de la vallée. »

« Oui, comme un lis |parmi des ronces
est mon amie |parmi les filles. »

« Comme un pommier |parmi les arbres |de la forêt
tel est mon bien-aimé |parmi les jeunes gens,
j’ai grand plaisir |à m’asseoir à son ombre.
Combien son fruit est doux |à mon palais.
Il m’a conduite |dans la maison du vin[bd]
et il a déployé sur moi, |l’étendard[be] de l’amour.
Restaurez-moi |avec des gâteaux de raisins,
soutenez-moi |avec des pommes,
car je suis malade d’amour.
Son bras gauche soutient ma tête,
et son bras droit m’enlace.
O filles de Jérusalem, |oh, je vous en conjure
par les gazelles |ou par les biches |de la campagne :
n’éveillez pas, |non, ne réveillez pas l’amour
avant qu’il ne le veuille[bf].

Le voici, il vient

J’entends mon bien-aimé,
oui, le voici, il vient,
sautant sur les montagnes
et bondissant sur les collines.
Mon bien-aimé ressemble |à la gazelle
ou à un jeune cerf.
Le voici : il est là, |derrière notre mur,
guettant par les fenêtres
et lançant des regards |à travers les treillis.
10 Mon bien-aimé me parle,
et il me dit :
“Lève-toi, mon amie, |viens donc, ma belle,
11 car l’hiver est passé
et les pluies ont cessé, |leur saison est finie.
12 On voit des fleurs éclore |à travers le pays,
et le temps de chanter |est revenu.
La voix des tourterelles |retentit dans nos champs.
13 Sur les figuiers, |les premiers fruits mûrissent[bg].
La vigne en fleur |exhale son parfum[bh].
Lève-toi, mon amie, |et viens, |oui, viens, ma belle.”
14 Ma colombe nichée |aux fentes du rocher,
cachée au plus secret |des parois escarpées,
fais-moi voir ton visage
et entendre ta voix,
car ta voix est bien douce |et ton visage est beau.
15 Prenez-nous les renards[bi],
oui, les petits renards |qui ravagent nos vignes
quand elles sont en fleur.
16 Mon bien-aimé, il est à moi, |et moi, je suis à lui,
il paît parmi les lis[bj].
17 Et quand viendra la brise
à la tombée du jour,
et quand s’estomperont les ombres,
reviens, ô toi mon bien-aimé,
pareil à la gazelle |ou à un jeune faon
sur les monts escarpés[bk].

Pensées nocturnes

Sur mon lit, au long de la nuit,
j’ai recherché |celui que mon cœur aime.
Je l’ai cherché, |mais ne l’ai pas trouvé.
Je me suis dit alors : |Il faut que je me lève,
je ferai le tour de la ville |par les rues et les places,
je chercherai partout |celui que mon cœur aime.
Je l’ai cherché, |mais ne l’ai pas trouvé.
Les gardes m’ont trouvée, |ceux qui font le tour de la ville[bl].
Je leur ai demandé : |Celui que mon cœur aime, |ne l’avez-vous pas vu ?
Les ayant dépassés,
peu après, j’ai trouvé |celui que mon cœur aime.
Je l’ai saisi bien fort, |et ne l’ai plus lâché
jusqu’à l’avoir conduit |au logis de ma mère,
dans la chambre de celle |qui m’a conçue.
O filles de Jérusalem, |oh, je vous en conjure
par les gazelles |ou par les biches |de la campagne :
n’éveillez pas, |non, ne réveillez pas l’amour
avant qu’il ne le veuille[bm]. »

Cortège royal

« Qui donc est celle-ci |qui monte du désert[bn]
comme un nuage de fumée,
aux senteurs de myrrhe et d’encens
et de tous parfums exotiques ?
Voici la litière de Salomon
escortée de ses soixante guerriers,
l’élite des guerriers en Israël.
Tous armés de l’épée,
exercés au combat,
ils ont leur épée au côté
pour parer aux terreurs nocturnes.
Le palanquin[bo] royal |fait sur ordre de Salomon
est en bois du Liban.
10 Ses colonnes sont en argent,
son dossier[bp] est en or,
son siège est fait en pourpre.
Les filles de Jérusalem
ont tapissé avec amour |tout l’intérieur du palanquin.
11 O filles de Sion, sortez, |contemplez le roi Salomon
portant le diadème |dont le ceignit sa mère
au jour de son mariage,
au jour où tout son cœur |était rempli de joie. »

Que tu es belle, ô mon amie

« Que tu es belle, |ô mon amie, |que tu es belle !
Tes yeux ressemblent |à des colombes
dessous ton voile,
ta chevelure |est comme un troupeau de chèvres
dévalant le mont Galaad[bq].
Tes dents ressemblent |à un troupeau de brebis |passé aux mains des tondeurs
qui reviendrait du lavoir.
Chacune d’elles |a sa jumelle,
aucune n’est solitaire.
Voici tes lèvres |comme un ruban écarlate ;
combien ta bouche est charmante !
Et tes tempes ressemblent |à des moitiés de grenades[br]
dessous ton voile.
Ton cou ressemble |à la tour du roi David,
bâtie comme un arsenal :
mille rondaches |y sont pendues[bs],
tous les pavois des héros.
Comme deux faons, |jumeaux d’une gazelle,
paissant parmi les lis, |sont tes deux seins. »

« Et quand viendra la brise
à la tombée du jour,
et quand s’estomperont les ombres,
je m’en irai |vers la montagne de la myrrhe,
vers la colline de l’encens. »

La beauté de l’amour

« Tu es toute jolie, |ô mon amie,
et sans aucun défaut.
Oh, viens du Liban avec moi, |ma mariée[bt],
oui, viens du Liban avec moi.
Veuille descendre[bu] du sommet |de l’Amana,
du sommet du Senir, et de l’Hermon[bv],
là où les lions |ont leur retraite,
et les panthères |dans les montagnes.
Tu chamboules mon cœur, |ô toi, ma sœur[bw], |ma mariée,
tu chamboules mon cœur |par un seul regard jeté par tes yeux,
par un seul des joyaux |de tes colliers.
10 Ton amour est bien délicieux, |ô toi, ma sœur, |ma mariée,
oui, ton amour |est plus exaltant que le vin
et la senteur de tes parfums |plus que tous les arômes.
11 Tes lèvres, distillent du miel, |ma mariée,
du miel, du lait |sont sous ta langue,
et le parfum |de tes habits |est tout pareil |aux senteurs du Liban.
12 Tu es un jardin clos, |ô toi, ma sœur, |ma mariée,
un jardin clos[bx] |et une fontaine scellée[by].
13 Tes rameaux[bz] forment un verger |de grenadiers aux fruits exquis,
henné et nard l’embaument,
14 le nard et le safran |et la canne odorante, |le cinnamome[ca],
et toutes sortes |de plantes donnant de l’encens,
l’aloès |et la myrrhe,
avec les plus fins aromates.
15 Tu es la source des jardins,
un puits d’eaux vives,
et d’eaux ruisselant du Liban[cb].
16 Eveille-toi, brise légère,
viens, doux zéphyr,
que mon jardin, |exhale ses parfums. »

Le jardin de l’amour

« Que mon bien-aimé entre |dans son jardin
et qu’il en goûte |les fruits exquis. »

« Je viens dans mon jardin, |ma sœur, ma mariée,
je récolte ma myrrhe, |avec mes aromates,
je mange mon rayon de miel |avec mon miel,
je bois mon vin |avec mon lait.
Mangez, amis, buvez !
Jusqu’à l’ivresse, |les amoureux ! »

Rendez-vous manqué[cc]

« Je m’étais endormie, |pourtant mon cœur veillait.
J’entends mon bien-aimé frapper :
“Ma sœur, mon amie, ouvre-moi,
toi, ma colombe, |toi, ma parfaite,
car j’ai la tête |couverte de rosée.
Mes boucles sont trempées |des gouttes de la nuit.”
J’ai ôté ma tunique, |comment la remettrais-je ?
Et j’ai lavé mes pieds : |comment les salirais-je ?
Mon bien-aimé avance |sa main par l’ouverture,
mon ventre en a frémi
et je me suis levée |pour ouvrir à mon bien-aimé.
De mes mains, goutte à goutte, |de la myrrhe a coulé,
de la myrrhe onctueuse |a goutté de mes doigts
jusque sur la poignée |du verrou de la porte.
J’ouvre à mon bien-aimé.
Hélas, mon bien-aimé |était déjà parti : |il s’en était allé,
et son départ[cd] |me rendait éperdue.
Je l’ai cherché, |mais ne l’ai pas trouvé.
Et je l’ai appelé, |mais il ne m’a pas répondu.
Les gardes m’ont trouvée |ceux qui font le tour de la ville,
ils m’ont frappée |et ils m’ont maltraitée.
Ils m’ont arraché ma mantille, |les gardes des remparts.
O filles de Jérusalem, |oh, je vous en conjure :
si vous le rencontrez, |mon bien-aimé,
qu’allez-vous donc lui dire ?
Que je suis malade d’amour ! »

Le chœur

« Qu’a donc ton bien-aimé |de plus qu’un autre ?
Dis-le-nous donc, |toi la plus belle |parmi les femmes,
oui, qu’a-t-il donc ton bien-aimé |de plus qu’un autre
pour que tu nous conjures, |de façon si pressante ? »

Que tu es beau, mon bien-aimé

10 « Mon bien-aimé |a le teint clair et rose,
on le distinguerait |au milieu de dix mille.
11 Sa tête est comme de l’or pur.
Ses boucles sont flottantes
et d’un noir de corbeau.
12 Ses yeux sont des colombes
sur le bord des cours d’eau,
ils baignent dans du lait
reposant sur des coupes pleines |dans un chaton de bague.
13 Ses joues ressemblent |à un parterre d’aromates
exhalant[ce] leurs parfums.
Ses lèvres sont des lis
distillant de la myrrhe, |de la myrrhe onctueuse,
14 et ses mains, des bracelets d’or
incrustés de topazes[cf].
Son corps est d’ivoire poli
émaillé de saphirs.
15 Ses jambes sont semblables |à des piliers de marbre
sur des socles d’or pur.
Son aspect est pareil |à celui du Liban[cg]
et d’une beauté sans égale, |comme les cèdres.
16 Son palais est plein de douceurs
et toute sa personne |est empreinte de charme.
Tel est mon bien-aimé, |oui, tel est mon ami,
ô filles de Jérusalem. »

Le chœur

« Où est allé ton bien-aimé,
ô toi la plus belle des femmes ?
De quel côté s’est-il tourné, |ton bien-aimé ?
Nous t’aiderons à le chercher. »

Le lien de l’amour

« Mon bien-aimé |est descendu dans son jardin,
vers ses parterres d’aromates,
afin de paître |dans les jardins
et d’y cueillir des lis.
Moi, je suis à mon bien-aimé |et mon bien-aimé est à moi,
il paît parmi les lis[ch]. »

La plus belle de toutes[ci]

« Que tu es belle, |ô mon amie, |comme Tirtsa[cj].
Tu es superbe |comme Jérusalem,
et redoutable comme des soldats
rangés sous leur bannière.
Détourne de moi tes yeux, |car ils me troublent,
ta chevelure |est comme un troupeau de chèvres
dévalant le mont Galaad.
Tes dents ressemblent |à un troupeau de brebis
qui reviendrait du lavoir.
Chacune d’elles |a sa jumelle,
aucune n’est solitaire.
Et tes tempes ressemblent |à des moitiés de grenades
dessous ton voile.
Les reines sont soixante
et quatre-vingts |les épouses de second rang,
les jeunes filles sont sans nombre.
Mais elle, ma colombe, |ma parfaite est unique.
Elle est unique pour sa mère, la préférée |de celle qui l’a enfantée.
Les jeunes filles, |en la voyant, |la disent bienheureuse.
Toutes les reines, |et les épouses |de second rang |font son éloge. »

Le chœur

10 « Qui donc est celle |qui apparaît |comme l’aurore
et qui est belle |comme la lune, |brillante comme le soleil
et redoutable comme des soldats
rangés sous leur bannière[ck] ? »

Poussée par le désir

11 « Je venais de descendre |au jardin des noyers
pour regarder les pousses |dans le vallon
et pour voir si la vigne |avait déjà fleuri,
et si les grenadiers |étaient déjà en fleurs.
12 Je ne sais pas comment |je me suis retrouvée, |poussée par mon désir,
au beau milieu des chars |des hommes de mon prince[cl]. »

Le chœur

« Reviens, reviens, |ô Sulamite[cm] !
Reviens, reviens, |que nous puissions te contempler. »

Une danse enivrante

« Pourquoi regardez-vous |la Sulamite
comme on regarde |la danse des deux camps ? »

« Que tes pas sont gracieux |dans tes sandales, |fille de prince !
Le contour de tes hanches |ressemble à un collier,
œuvre de mains d’artiste.
Ton nombril est comme une coupe |bien arrondie
où le vin parfumé |ne manque pas.
Ton ventre |est comme une meule de blé
bordée de lis.
Comme deux faons, |jumeaux d’une gazelle[cn],
paissant parmi les lis, |sont tes deux seins.
Ton cou est une tour d’ivoire
et tes yeux sont les étangs de Heshbôn[co]
près de la porte Populeuse[cp],
et ton nez est semblable |à la tour du Liban
postée en sentinelle |en face de Damas[cq].
Ta tête, sur ton corps, |est comme le Carmel
et tes cheveux |ont des reflets de pourpre.
Un roi est enchaîné |dans leurs ondulations. »

« Que tu es belle |et que tu es gracieuse,
toi, mon amour |et mes délices.
Par ta taille élancée |tu es comme un palmier.
Tes seins en sont les grappes.
Alors j’ai dit : |“Ah, je vais monter au palmier,
j’en saisirai les fruits.”
Que tes seins soient pour moi |des grappes de raisin !
Le parfum de ton souffle |comme celui des pommes,
10 et ton palais distille |le vin le plus exquis …  »

« Oui, un bon vin |qui va droit à mon bien-aimé,
et glisse[cr] sur les lèvres |de ceux qui s’assoupissent[cs]. »

Viens donc, mon bien-aimé !

11 « Moi, je suis à mon bien-aimé
et c’est moi qu’il désire[ct].
12 Viens donc, mon bien-aimé, |sortons dans la campagne.
Nous passerons la nuit |au milieu des hameaux,
13 et nous nous lèverons |au matin, de bonne heure,
pour aller dans les vignes,
pour voir si elles sont en fleur |et si leurs bourgeons sont ouverts,
si déjà sont sorties |les fleurs des grenadiers.
Là-bas, je te ferai |le don de mon amour.
14 Les mandragores[cu] |exhalent leur parfum.
Nous avons, à nos portes, |des fruits exquis de toutes sortes,
des nouveaux comme des anciens.
Pour toi, mon bien-aimé, |je les ai réservés.

Ah, que n’es-tu mon frère
allaité par ma mère !
Te rencontrant dehors, |je pourrais t’embrasser
sans que l’on me méprise,
je pourrais t’emmener, |je te ferais entrer |au foyer de ma mère,
de celle qui m’a enseignée[cv]
et je te ferais boire |du bon vin parfumé
de mon jus de grenades.
Son bras gauche soutient ma tête,
et son bras droit m’enlace.
O filles de Jérusalem, |oh, je vous en conjure,
n’éveillez pas, |non, ne réveillez pas l’amour
avant qu’il ne le veuille[cw]. »

Le chœur

« Qui donc est celle-ci |qui monte du désert
s’appuyant sur son bien-aimé ? »

L’amour : fort comme la mort

« C’est dessous le pommier |que je t’ai réveillé,
à l’endroit où ta mère |t’avait conçu,
oui, au lieu même où te conçut |celle qui devait t’enfanter.
Mets-moi comme un sceau[cx] sur ton cœur,
comme un sceau sur ton bras.
L’amour est fort |comme la mort,
et la passion |est inflexible |comme le séjour des défunts.
Les flammes de l’amour |sont des flammes ardentes,
une flamme venant de l’Eternel[cy].
Même de grosses eaux |ne peuvent éteindre l’amour,
et des fleuves puissants |ne l’emporteront pas.
L’homme qui offrirait |tous les biens qu’il possède |pour acheter l’amour
n’obtiendrait que mépris. »

La petite sœur

« Nous avons une sœur,
elle est petite encore, |sa poitrine n’est pas formée,
que ferons-nous pour notre sœur
lorsqu’il sera question |de la marier ? »

« Si elle est un rempart,
nous bâtirons sur elle |des créneaux en argent.
Si elle est une porte,
nous, nous la bloquerons |d’un madrier de cèdre.
10 Moi, je suis un rempart,
mes seins en sont les tours.
Aussi ai-je trouvé la paix, |auprès de lui. »

La vigne de Salomon

11 « Salomon avait une vigne |à Baal-Hamôn[cz],
il la remit à des gardiens.
Pour en payer le fruit, |chacun d’eux lui donnait |un millier de pièces d’argent.
12 Ma vigne à moi est devant moi.
Toi, Salomon, tu peux avoir |ton millier de pièces d’argent,
puis, deux cents pièces |seront données à ceux |qui ont gardé ses fruits. »

Fais-moi entendre ta voix

13 « Toi qui habites les jardins,
des compagnons prêtent l’oreille,
oh ! fais-moi entendre ta voix ! »

14 « Enfuis-toi vite, toi mon bien-aimé,
et sois pareil à la gazelle |ou à un jeune faon,
sur les monts embaumés. »

La Bible du Semeur (BDS)

La Bible Du Semeur (The Bible of the Sower) Copyright © 1992, 1999 by Biblica, Inc.®
Used by permission. All rights reserved worldwide.